Hermann Lietz

pédagogue nationaliste allemand

Hermann Lietz (Dumgenevitz, Haubinda, ) est un pédagogue réformateur allemand, fondateur des Écoles à la campagne (de), à la fois internats et « lieux de vie », en Allemagne.

Hermann Lietz
Fonction
Directeur d'école
Biographie
Naissance
Décès
(à 51 ans)
Haubinda, Thuringe, Allemagne
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Jutta Lietz (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Biographie modifier

Formation modifier

Fils d'agronome, le contact avec la nature et les animaux exercèrent sur Hermann Lietz une influence marquante. Il fréquenta les lycées des villes hanseates de Greifswald et Stralsund, puis étudia la théologie, la philosophie, l'histoire et la littérature à l'université de Halle de 1888 à 1891. Il présenta un mémoire sur « La Société selon la philosophie d'Auguste Comte » préparé sous la direction de Rudolf Eucken, pour passer l'examen national de pasteur (1892) et se présenter au concours de professeur de philosophie[1]. Il associait la pensée d'Eucken à un protestantisme social et ouvert, qui inspira sa propre pédagogie pratique. Au sein du séminaire pédagogique de Wilhelm Rein (de) et des séances de travaux dirigés, puis lors de sa préparation à l'examen national de théologien, il s'intéressa aux thèses antisémites de Paul de Lagarde .

Enseignant et chef de file modifier

 
Plaque commémorative à Ilsenburg.

Enseignant depuis 1892 à Iéna, il obtint un premier poste de titulaire en 1895 au collège Krieger’s de Kötzschenbroda[2]. Lietz caressait déjà l'idée d'une réforme pédagogique, qui prit forme à l'occasion d'un séjour à l'hiver 1896-97 chez Cecil Reddie à Abbotsholme en Angleterre (le titre de son essai fondateur : « Emlohstobba » (1897) rappelle d'ailleurs ce séjour sous forme d'anagramme). Le jour de son anniversaire en 1898, il établit sa propre école dans l'ancienne poudrerie d'Ilsenburg (au pied des monts du Hartz), qu'il plaça sous la direction de Gustav Wyneken, puis ouvrit en 1900 une école de jeunes filles à Stolpe-am-Wannsee (1904, transférée par la suite à Gaienhofen sur les bords du lac de Constance), et placée sous la direction de sa future belle-mère, Bertha von Petersenn, dont il épousa la fille Jutta en 1911. D'autres écoles Hermann-Lietz virent le jour : la plus célèbre, celle d'Haubinda en Thuringe (1901), confiée à Paul Geheeb[3], et de Langenbieber dans le château Bieberstein en Hesse (1904), placée en 1906 sous la direction de Ludwig Wunder (de). Lietz conservait, outre la supervision générale de toutes ces écoles, la gestion des pensionnats : conformément à son testament, sa succession fut assurée à sa mort par Alfred Andreesen (de).

Émancipation sociale modifier

Lietz considérait son œuvre éducative comme une contribution à l'émancipation sociale et à la réforme de la société. Ses écoles, contrairement à celles de la ville, devaient permettre à des enfants d'un milieu défavorisé de s'épanouir et de se former : ce n'est qu'à la campagne, dans un cadre sain et naturel, que ses ambitions éducatives pourraient se réaliser ; mais à cause du groupement des classes les premières années, cet objectif ne fut que partiellement atteint. C'est pourquoi il décida en 1914 de créer un pensionnat d'orphelins dans l'ancien moulin de Grovesmühle (L.W.H.) à Veckenstedt[4]. Ses successeurs ouvriront d'autres écoles de plein-air au château d'Ettersburg (1923), de Buchenau (1924), sur l'île de Spiekeroog en Mer du Nord (1928) et à Hohenwehrda (1941).

La fondation Lietz modifier

Mais depuis 1911, Lietz désirait grouper ses internats au sein d'une fondation[5] ; ce processus ne put toutefois être engagé qu'en 1920, après sa mort. La fondation Lietz gère aujourd'hui encore trois des quatre pensionnats d'origine (Haubinda, Bieberstein, Hohenwehrda) ; celui de Spiekeroog bénéficie d'une large autonomie. Les écoles pratiquent les méthodes actives, et les classes de niveau sont supprimées : Lietz était en effet opposé à toute forme de groupement, et ses écoles furent reconnues par l’État allemand comme une expérimentation de la Coéducation.

Publications modifier

  • Reform der Schule durch Reformschulen. Écrits mineurs édités par R. Koerrenz. Iéna (2005) (coll. Pädagogische Reform in Quellen vol. 1)
  • Des Vaterlandes Not und Hoffnung. Veckenstedt (1919)
  • Lebenserinnerungen. Weimar (1935)
  • Freseni. Veckenstedt (Hartz) sans date
  • Emlohstobba. Roman oder Wirklichkeit? Bilder aus dem deutschen Schulleben der Vergangenheit, Gegenwart oder Zukunft? Berlin (1897)

Références modifier

  1. Ralf Koerrenz, Hermann Lietz: Einführung mit zentralen Texten, Paderborn, Schöningh, (ISBN 978-3-506-77204-6), p. 207 et suiv.
  2. (de) Theodor Fritzsch, « Hermann Lietz als Privatschullehrer in Kötzschenbroda. », Zeitschrift für Geschichte der Erziehung und des Unterrichts, no 27,‎ , p. 234–245 (lire en ligne)
  3. Sur ces courants dissidents de la pédagogie, cf. également « Wyneken und Paul Geheeb » (version du sur Internet Archive)
  4. Alex Zollmann, Hofbieber 1093-2003 : Aus der Geschichte eines Dorfes., Nüsttal-Hofaschenbach, Arbeitskreis 'Chronik' Hofbieber, , « 800 Jahre Bieberstein. ».
  5. Cf. Koerrenz op. cit. (2011), pp. 203 et suiv.

Bibliographie modifier

  • Adolphe Ferrière, Trois pionniers de l'éducation nouvelle : Hermann Lietz, Guiseppe Lombardo-Padice, Frantisek Bakule, Paris, Flammarion, (lire en ligne)
En allemand
  • Ralf Koerrenz (de), Hermann Lietz : Grenzgänger zwischen Theologie und Pädagogik. Francfort-sur-le-Main (1989)
  • Ralf Koerrenz, Hermann Lietz. Lunebourg (1994, coll. Erlebnispädagogik)
  • Elisabeth Kutzer (éd.), Hermann Lietz. Zeugnisse seiner Zeitgenossen. Stuttgart (1968)
  • Frank Wild, Askese und asketische Erziehung als pädagogisches Problem. Zur Theorie und Praxis der frühen Landerziehungsheimbewegung zwischen 1898 und 1933. Francfort-sur-le-Main (1997)
  • (de) Jürgen Oelkers (de), « Was Bleibt von der Reformpädagogik? », sur FAZ.NET,

Articles connexes modifier

Liens externes modifier