Paul de Lagarde

orientaliste et théoricien politique allemand
Paul de Lagarde
Paul Anton de Lagarde.
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Paul Anton de LagardeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Theodor Bötticher (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Paul Anton Bötticher dit Paul de Lagarde, né le à Berlin et mort le à Göttingen, est un orientaliste et un théoricien politique prussien du mouvement völkisch, conservateur et antisémite. Ses thèses sont considérées comme ayant influencé l'idéologie nazie.

Biographie modifier

Né Paul Anton Bötticher, il change de nom en hommage à sa grand-tante maternelle d'origine française, Ernestine de Lagarde, qui l’avait élevé après le décès de sa mère.

Il entame des études de théologie, de philosophie et de langues orientales à Berlin, sa ville natale (1844-1846), puis les poursuit à Halle (1846-1847), ainsi qu'à Londres (1852-1853) et à Paris (1853).

En 1854, il devient enseignant dans une école publique berlinoise.

En 1869, il succède à Heinrich Ewald comme professeur de langues orientales à l'université de Göttingen. Il y publie des travaux de philologie sémitique, notamment ses Septuaginta Studien (1891-1892).

Il exerce une grande influence dans l’Allemagne contemporaine par ses écrits nationalistes et antisémites rassemblés dans les Deutsche Schriften (« Écrits allemands »), parus entre 1878 et 1881. Certaines de ses idées seront reprises par les nazis, comme[1] :

Son nationalisme repose essentiellement sur la religion. Selon Paul de Lagarde, la germanité est fondée sur « l’âme » plutôt que sur la pureté d'une race germanique, prenant l'exemple d’illustres allemands comme Leibniz, Lessing ou Kant, qui étaient d’origine slave ou écossaise[1]. Toujours selon lui, les Juifs doivent impérativement renoncer à leur religion pour devenir des Allemands à part entière, et il ne mâche pas ses mots à leur égard dans ses Écrits allemands. Il s'agit là d'une nette radicalisation de l’antijudaïsme ; elle annonce l’antisémitisme virulent du mouvement völkisch et du parti nazi, lequel saluera d’ailleurs Lagarde comme l’un de ses inspirateurs.

Les idées de Paul de Lagarde illustrent la lente transition au cours du XIXe siècle en Allemagne, d'un nationalisme libéral et romantique, au lendemain de l’aventure napoléonienne, à un nationalisme racial.

Bibliographie modifier

  • Hans-Georg Drescher: Ernst Troeltsch und Paul de Lagarde. In: Mitteilungen der Ernst-Troeltsch-Gesellschaft 3, 1984, S. 95–115.
  • Jean Favrat, La Pensée de Paul de Lagarde : Contribution à l'étude des rapports de la religion et de la politique dans le nationalisme et le conservatisme allemands au XIXe siècle, thèse, H. Champion, 1979, 667 p (ISBN 978-2729500719).
  • Massimo Ferrari Zumbini: Die Wurzeln des Bösen. Gründerjahre des Antisemitismus: Von Bismarck zu Hitler. Klostermann, Frankfurt am Main 2003, (ISBN 978-3-465-03222-9).
  • Göttinger Arbeitskreis für syrische Kirchengeschichte (Hrsg.): Paul de Lagarde und die syrische Kirchengeschichte. Göttingen 1968
  • Robert W. Lougee: Paul de Lagarde. 1827–1891. A study of radical conservatism in Germany. Harvard University Press, Cambridge 1962 (erste zusammenfassende Monographie)[2].
  • Ina Ulrike Paul: Paul Anton de Lagarde. In: Uwe Puschner (de), Walter Schmitz, Justus H. Ulbricht (Hrsg.): Handbuch zur „Völkischen Bewegung“ 1871–1918. München 1996, S. 45–93
  • Ina Ulrike Paul: Paul Anton de Lagardes Rassismus. In: Ina Ulrike Paul, Sylvia Schraut (Hrsg.): Rassismus in Geschichte und Gegenwart. Eine interdisziplinäre Analyse (= Zivilisationen & Geschichte, Bd. 55), Peter Lang, Berlin u. a. 2018, S. 81–111.
  • (de) Jürgen Schriewer, « Lagarde, Paul de », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 13, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 409–412 (original numérisé).
  • Hans-Walter Schütte (de): Lagarde und Fichte. Die verborgenen spekulativen Voraussetzungen des Christentumsverständnisses Paul de Lagardes. Mohr, Gütersloh 1965.
  • Ulrich Sieg: Die Sakralisierung der Nation: Paul de Lagardes „Deutsche Schriften“. In: Werner Bergmann/Ulrich Sieg (Hrsg.): Antisemitische Geschichtsbilder (= Antisemitismus: Geschichte und Strukturen, Band 5). Klartext Verlag, Essen 2009, (ISBN 978-3-8375-0114-8), S. 103–120
  • Ulrich Sieg, « Paul de Lagarde », Revue d'histoire de la Shoah, Paris, Mémorial de la Shoah, no 208 « Les racines intellectuelles de Mein Kampf »,‎ , p. 157-172[3].
  • Andreas Urs Sommer: Zwischen Agitation, Religionsstiftung und „hoher Politik“. Paul de Lagarde und Friedrich Nietzsche. In: Nietzscheforschung. Ein Jahrbuch. Bd. 4, 1998, S. 169–194
  • Fritz Stern, Politique et désespoir : les ressentiments contre la modernité dans l'Allemagne préhitlérienne, Paris, Armand Colin, 1990 (éd. française) (ISBN 2-200-37188-8).
  • (de) Ludwig Techen, « Lagarde, Paul Anton de », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 51, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 531-536
  • Michael Welte, « Lagarde, Paul Anton de », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 4, Herzberg, (ISBN 3-88309-038-7, lire en ligne), col. 984

Notes et références modifier

  1. a et b ISC - CFHM - IHCC.
  2. Rezension: Klaus Epstein: Lougee, Robert W., Paul de Lagarde 1827–1891. A Study of Radical Conservatism in Germany, Cambridge, Mass. 1962. In: Historische Zeitschrift 198, 1964, S. 135–138.
  3. Rezensionen: Carsten Hueck: Vordenker des Antisemitismus. In: Deutschlandradio, Sendung vom 10. April 2007; Guy Thomas Tourlamain: Rezension zu: Sieg, Ulrich: Deutschlands Prophet. Paul de Lagarde und die Ursprünge des modernen Antisemitismus. München 2007. In: H-Soz-u-Kult, 28. Januar 2010; außerdem in: Archiv für Sozialgeschichte online, Mai 2007. Frankfurter Allgemeine Zeitung, 12. Dezember 2008. Historische Zeitschrift 287, 2008, S. 787ff. Neue Zürcher Zeitung, 25. Juli 2007. Süddeutsche Zeitung, 20. März 2007. Die Zeit, 19. April 2007. Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 55, 2008, S. 972ff.

Liens externes modifier