Henry Thomas Dundas Le Vesconte, né en 1813 à Netherton (Devon) et mort près de l'île du Roi-Guillaume entre 1846 et 1848, est un officier de marine britannique[1].

Henry Thomas Dundas Le Vesconte
Biographie
Naissance
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Netherton, Farway (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nationalité
Activités
Explorateur, militaire, officier de marineVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Royal Navy (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Lieutenant (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Henry Le Vesconte est issu d'une famille d'origine française. Il est le garçon des quatre enfants de Sarah née Wills et de Henry Le Vesconte. Son père est un officier de la Royal Navy[2].

Entré dans la Royal Navy le 19 mai 1829, il rejoint le Herald comme volontaire de première classe, puis le Britannia le 22 novembre 1831 et est nommé midshipman le 15 mars 1832. Il est transféré sur la frégate Endymion en décembre 1834, servant sur elle jusqu'en 1836 sous les ordres du capitaine Samuel Roberts. Promu lieutenant en 1835, il prend part à la première guerre de l'opium[2] et sert ensuite dans les mers de l'est de l'Inde et sur les côtes de l'Afrique[3].

 
Sir John Franklin et ses officiers - Le Vesconte est le troisième à droite) - The Illustrated London News (1845)

En 1842, il est choisi comme second lieutenant de James Fitzjames sur l'Erebus[4]. Lors de l'expédition arctique de sir John Franklin, il est recommandé par Fitz-James et entre ainsi à son bord[5].

Il disparait comme tous les membres de l'expédition entre 1846 et 1848[6].

Un chronomètre de poche marqué « Parkinson & Frodsham 980 » signé par Le Vesconte est trouvé par l'équipe de traîneau de William R. Hobson, de l'expédition de recherche McClintock, le 24 mai 1859 à un endroit où l'un des bateaux des navires a été découvert sur la côte de la baie d'Erebus sur l'île du Roi-Guillaume. Il était placé près d'un ensemble de restes humains, dans la poche de pantalon du squelette[7].

Le journal personnel de Le Vesconte, écrit rétrospectivement de son séjour sur la côte chinoise à bord des HMS Calliope, Cornwallis et Clio pendant la période de janvier 1841 à octobre 1844, se trouve dans la collection du National Maritime Museum[8].

En explorant la péninsule de Boothia en 1854, l'expédition de recherche dirigée par John Rae a pris contact avec des Inuits à Repulse Bay, auprès desquels il a obtenu de nombreuses informations sur le sort de l'expédition Franklin[9],[10]. Du même groupe d'Inuit Rae a récupéré quatre fourchettes de table qui avaient appartenu à Le Vesconte. En mars 1859, Francis McClintock et son expédition trouvent au cap Victoria, une cuiller à dessert qui a également appartenu à Le Vesconte. Ils découvrent une cuiller similaire en mai 1859. Ceux-ci font également partie de la collection du National Maritime Museum[4].

Entre 1859 et 1949, des restes de squelettes représentant au moins 30 individus ont été découverts sur l'île du Roi-Guillaume[11]. En 1869, l'explorateur américain Charles Francis Hall a été emmené par les Inuits voir une tombe peu profonde sur l'île du Roi-Guillaume, contenant des restes squelettiques bien conservés et des fragments de vêtements[12] que l'on pense être ceux d'un officier en raison des restes d'un gilet en soie dans lequel le corps a été vêtu et une obturation dentaire en or[13]. Ces restes ont été rapatriés et enterrés sous le Franklin Memorial au Greenwich Old Royal Naval College de Londres. Après examen par le biologiste Thomas Henry Huxley[14], l'Amirauté conclut que les restes sont ceux de Le Vesconte[13].

Un réexamen ultérieur en 2009 du squelette conclut qu'il pourrait en réalité être celui d'un autre officier[15], Harry Goodsir (en)[15]. Les données sur les isotopes de strontium et d'oxygène de l'émail des dents correspondent à une éducation dans l'est de l'Écosse (Goodsir était originaire d'Anstruther) plutôt qu'à celle de Le Vesconte[15]. Un autre indice suggérant qu'il pourrait s'agir des restes de Goodsir est un plombage en or dans une dent prémolaire, inhabituel à l'époque. La famille de Goodsir était amie avec celle de Robert Nasmyth (en), un dentiste d'Édimbourg[16],[17],[18].

Enfin, basé sur l'analyse de l'ADN avec des descendants vivants, le squelette de l'officier trouvé sur l'île du Roi-Guillaume (échantillon NhLh-12:18) n'appartient pas à Le Vesconte[19].

Hommages modifier

Notes et références modifier

  1. Michael Palin, Erebus: The Story of a Ship, Londres, Hutchinson, (ISBN 978-1847948120), p. 199
  2. a et b Huw Lewis-Jones, Nelsons of Discovery: Notes on the Franklin Monument in Greenwich, Rhode Island College, p. 96
  3. The London Gazette, 1841, p. 2512
  4. a et b Fork belonging to Lt Henry Le Vesconte, Royal Museums Greenwich Collection
  5. Muster Rolls of H.M.SS. Erebus and Terror, ADM 38/672 et ADM 38/1962, The National Archives, Londres
  6. Scott Cookman, Iceblink: The Tragic Fate of Sir John Franklin's Lost Polar Expedition, New York, John Wiley & Sons, (ISBN 978-0-471-37790-0, lire en ligne), p. 74
  7. a et b « Pocket Chronometer | AAA2203 », sur Royal Museums Greenwich (consulté le ).
  8. Personal diary of Lt Henry Thomas Dundas Le Vesconte, January 1841-October 1844, Royal Museums Greenwich Collection
  9. John Rae, « Dr Rae's report », Household Words: A Weekly Journal, (consulté le ), p. 457–458
  10. T. Stamp et J. Wilson, Following in Franklin's footsteps, vol. 105, , chap. 1422, p. 37
  11. Richard Cyriax, Sir John Franklin's Last Arctic Expedition; a Chapter in the History of the Royal Navy, Londres: Methuen & Co., 1939
  12. D.C. Woodman, Unravelling the Franklin Mystery: Inuit Testimony, Montreal: McGill-Queens University Press, 1991
  13. a et b R. Owen, The Fate of Franklin, Londres, Hutchinson, 1978.
  14. T.H. Huxley, Report on Skeleton. Imperial College Archives, Huxley Papers, 33.70. Imperial College, Londres, 1872.
  15. a b et c S. Mays et al., New light on the personal identification of a skeleton of a member of Sir John Franklin's last expedition to the Arctic, 1845, Journal of Archaeological Science, 2011
  16. (en) Robert Nasmyth, Boston Medical and Surgical Journal, vol. 19, , 261–265 p. (lire en ligne), chap. 7
  17. S. Mays, A. Ogden, J. Montgomery, S. Vincent, W. Battersby, G.M. Taylor, New light on the personal identification of a skeleton of a member of Sir John Franklin's last expedition to the Arctic, 1845, Journal of Archaeological Science, 2011, 38 (7), p. 1571-1582 - University of Durham
  18. Sara Reardon, Skeleton May Help Solve Mystery of Doomed Franklin Expedition, Science, 12 juillet 2011
  19. Anne Keenleyside, Douglas R. Stenton et Karla Newman, « The integration of isotopic and historical data to investigate the identification of crewmembers of the 1845 Franklin expedition », Journal of Archaeological Science: Reports, (DOI 10.1016/j.jasrep.2021.103200, S2CID 240256345), p. 103200
  20. Alexandre Tarrieu, Dictionnaire des personnes citées par Jules Verne, vol. 2 : F-M, éditions Paganel, 2021, p. 235.

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