Henry Joly

archiviste français
Henry Joly
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Alice Joly (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Liste détaillée
Prix de l'Académie des sciences morales et politiques (d)
Médaille militaire
Officier de la Légion d'honneur‎
Croix de guerre 1914-1918Voir et modifier les données sur Wikidata

Henry Joly, né le 4 octobre 1892 à Paris et mort le 6 octobre 1970 à Asnières-sur-Seine[1], est un bibliothécaire et archiviste paléographe français.

Biographie modifier

Formation modifier

Henry Joly interrompt ses études de lettres à cause de la Première Guerre Mondiale, durant laquelle il subit une blessure qui lui vaut un handicap permanent. Il reçoit la médaille militaire et la croix de guerre[2]. A la fin de la guerre, il reprend ses études dont il ressort licencié puis il intègre l'Ecole nationale des Chartes où il rencontre Alice Bouvier, sa future épouse[2]. Il y rédige sa thèse sur L'expédition de la Corse (1553-1559) - Épisode de la rivalité franco-espagnole dans la Méditerranée occidentale, qu'il complète en 1942 avec l'ouvrage La Corse française du XVIe siècle - La première occupation (1553-1559). Il ressort diplômé de l'ENC en 1922.

Carrière modifier

Il est nommé conservateur de la bibliothèque et des archives de Caen.

En 1924, Henry Joly arrive à Lyon et succède à Richard Cantinelli en tant que conservateur en chef des Bibliothèques de la ville. Ils sont les premiers bibliothécaires diplômés à diriger la Bibliothèque municipale, ce qui marque un tournant et un signe de professionnalisation des postes sous la IIIe République[3].

Henry Joly poursuit l'action de son prédécesseur consistant à faciliter l'accès des chercheurs à la bibliothèque, qu'ils soient lyonnais ou extérieurs. Il travaille aussi sur une ouverture de la bibliothèque à d'autres publics, notamment par l'organisation des bibliobus et des bibliothèques de prêt[2]. Il se félicite en 1929 que la bibliothèque centrale soit « d'accès libre, sans aucune formalité préalable[3] ». Il continue aussi le travail de catalogages sur fiches papiers, débuté en 1923, qui remplace le catalogue sur grands volumes qui date de 1826[3].

Henry Joly, visionnaire, évoque déjà ce que sera une bibliothèque numérique dans les Cahiers Rhodaniens : « le jour où le lecteur, sans quitter son studio, verra à son appel, n'importe quel livre, n'importe quel manuscrit, n'importe quel recueil d'estampes, projeté de son dépôt même, page à page, sur l'écran qui constituera la pièce maîtresse de toute table de travail[3] ».

En réponse au décret du 13 août 1931, publié le 17 octobre, qui écarte les chartistes faisant carrière hors de Paris de l'accès aux emplois supérieurs des bibliothèques parisiennes[4], Henry Joly participe activement en 1932 à la création du Syndicat des bibliothécaires nationaux de province (SNP). Il en accueille le siège social à Lyon.

En 1934 il commence à diriger les Archives municipales. Il nomme Alice Joly, sa femme, responsable des collections anciennes, qui sont séparées depuis 1926 des archives contemporaines. Leur collaboration permet de constituer le fonds Jean-Baptiste Willermoz, figure lyonnaise emblématique de l'histoire des sociétés secrètes occultistes du XVIIIe siècle[5]. Cette série d'acquisition, initiée en 1931, s'achève avec une vente aux enchères qui a lieu à Amsterdam, en 1956, d'un ensemble de lettres et documents exceptionnels qui étaient stockés au château Le Brigon à Gières. Face au risque de surenchère, la Bibliothèque municipale de Lyon a obtenu le soutien de la Bibliothèque nationale de France[5].

Parallèlement, Henry Joly cherche à valoriser les fonds anciens en organisant des expositions ou en publiant des articles, il met aussi en avant les liens de Lyon avec l'histoire du livre, et participe à l'écritures de plusieurs ouvrages d'histoire locale. Il succède une nouvelle fois à Richard Cantinelli et poursuit la publication de la revue Documents paléographiques, typographiques, iconographiques qui dure le temps de 12 numéros entre 1923 et 1944[6].

Durant l'Occupation, il rejoint la Résistance en compagnie de Marc Bloch. Cependant son état de santé l'empêche de participer activement[2].

En 1943, il reçoit le prix Audiffred de l'Académie des sciences morales et politiques[2]. En 1956, par décret il est nommé officier de la Légion d'honneur[7].

Sous sa direction, des bibliothèques jeunesses sont ouvertes dans tous les arrondissements de Lyon avant la fin des années 1950.

En 1963, Henry Joly faire valoir ses droits à la retraite et se retire à Asnières[8].

Publications modifier

Ouvrages modifier

  • Instructions pour l'usage du nouveau catalogue, Impr. nouvelle lyonnaise, Lyon, 1927
  • Le Missel lyonnais et le psautier de Jean Neumeister, 1932
  • La Corse française au XVIè siècle, la première occupation, 1553-1559, H. Lardanchet, Lyon, 1942
  • Petite histoire de Lyon et du Lyonnais, Paris : B. Arthaud, Grenoble, 1945
  • Visages du Lyonnais, avec Alice Joly, André Gibert, Gabriel Magnien, et al., Éditions des Horizons de France, Paris, 1952
  • Autour des juifs de Lyon et alentour, par Éliane Dreyfus et Lise Marx, préface par Henry Joly, impr. d'Audin, Lyon, 1958
  • Bibliographie lyonnaise : recherches sur les imprimeurs, libraires, relieurs et fondeurs de lettres de Lyon au XVIe siècle, édité par Julien Baudrier, avec Jean Tricou, Humbert de Terrebasse, F. de Nobele, Paris, 1964-1965

Revues modifier

  • Documents paléographiques, typographiques, iconographiques, publiés sous la direction de Richard Cantinelli puis Henry Joly, Aux dépens des "Amis de la Bibliothèque de Lyon", Lyon, 1923-1944
  • « Les archives maçonniques de jean-Baptiste Willermoz à la Bibliothèque municipale de Lyon », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 1956, n° 6, p. 420-424

Catalogues d'expositions modifier

  • Bibliothèque de Lyon. Exposition de reliures organisée par Henry Joly, conservateur, impr. Audin ; Bibl. Lugd. Amicor. Impensis, Lyon, 1925
  • Exposition de reliures, organisée par Henry Joly, conservateur, Audin, impr. ; Bibl. Lugd. Amicor. impensis, Lyon, 1925
  • Expositions du bimillénaire, préface par Louis Pradel et André Latreille impr. de Audin, Lyon, 1958
  • Bibliothèque de la ville de Lyon. Le XVIIIe siècle à Lyon, Rousseau, Voltaire et les sociétés de pensée, avec Alice Joly, Bibliothèque municipale (impr. Audin), Lyon, 1962

Références modifier

  1. Acte de naissance à Paris 17e, n° 3179, vue 11/18, avec mentions marginales du mariage à Coutances en 1922 et du décès à Asnières en 1970.]
  2. a b c d et e René Lacour, « Henry Joly (1892-1970) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 128, no 2,‎ , p. 521–523 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d Isabelle Antonutti, Figures de bibliothécaires, Mayenne, Presses de l'Enssib, , 310 p. (ISBN 978-2-37546-135-8), p. 147-148
  4. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  5. a et b Henry Joly, « Les archives maçonniques de jean-Baptiste Willermoz à la Bibliothèque municipale de Lyon », sur bbf.enssib.fr, (consulté le )
  6. Patrice Béghain, Dictionnaire de l'historique de Lyon, Lyon, Editions Stéphane Bachès, , 1504 p. (ISBN 978-2-915266-65-8), p. 714-715
  7. « Distinctions honorifiques », sur bbf.enssib.fr, (consulté le )
  8. « Mouvement du personnel », sur bbf.enssib.fr, (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Isabelle Antonutti, Figures de bibliothécaires, Mayenne, Presses de l'Enssib, , 312 p. (ISBN 978-2-37546-135-8)
  • Patrice Béghain, Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Editions Stéphane Bachès, , 1508 p. (ISBN 978-2-915266-65-8)
  • René Lacour, « Henry Joly (1892-1970) », Bibliothèque de l'école des chartes,‎ , p. 521-523 (lire en ligne)

Liens externes modifier