Henriette Gallé

directrice des ateliers Émile Gallé
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Henriette Gallé-Grimm
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
NancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Daniel Grimm (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Émile Gallé (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de

Henriette Grimm, plus connue sous le nom d'Henriette Gallé, est l'épouse d'Émile Gallé et l'une des principales figures féminines du mouvement de l'école de Nancy.

Biographie modifier

Henriette Grimm naît dans une famille protestante alsacienne ; elle est la deuxième fille de Daniel Grimm, pasteur de l'Église réformée de Bischwiller et de Caroline Grimm[1]. Elle obtient son brevet d'institutrice et travaille de 1869 à 1871 comme préceptrice à Londres. Elle est en Angleterre durant la guerre franco-allemande de 1870 et opte pour la France en , s'installant à Nancy, où elle épouse Émile Gallé en [1]. Le couple a quatre filles, dont elle assure à domicile l'instruction primaire[2]. Elle exprime ses convictions républicaines et dreyfusardes : femme de conviction, elle écrit directement à Alfred Dreyfus pour lui témoigner son soutien, et signe l'« Appel aux femmes françaises » de 1899[3],[4]. Elle écrit dans L'Étoile de l'Est, dont Émile Gallé est cofondateur, et appuie la création de l'Université populaire de Nancy[5]. Elle devient trésorière de la section de la Ligue des droits de l'homme de Nancy après la mort de son mari[2].

Elle entretient une correspondance avec Émile Zola et Joseph Reinach[4]. Elle correspond en 1902 avec André Gide qui leur a envoyé L'Immoraliste[6].

Investie dans l'atelier de son époux, c'est elle qui en gère les aspects commerciaux et financiers[4]. Lorsqu'il tombe malade, elle s'implique davantage dans le fonctionnement de l'usine. Il lui donne la signature en et, après la mort d'Émile Gallé, le , elle prend en mains la société, jusqu’à sa mort en 1914, avec l'appui d'un directeur, puis d'un de ses gendres, Paul Perdrizet qui dirige ensuite la firme[2].

Postérité modifier

En 2014, la Bibliothèque des Arts publie la correspondance d'Émile et Henriette Gallé, permettant ainsi de faire connaître l'implication d'Henriette Gallé dans la carrière de son mari, en particulier son travail émotionnel et ses capacités de gestion de l'entreprise lorsque celui-ci était malade[1].

Hommage modifier

En 1878, l’horticulteur nancéien François Félix Crousse baptise une de ses pivoines « Madame Gallé »[4].

La rue Henriette Gallé-Grimm a été inaugurée à Nancy en 2014.

Références modifier

  1. a b et c [Compte rendu] Gabrielle Cadier-Rey, « Émile et Henriette Gallé, correspondance, 1875-1904 by Philippe Thiébaut, Jacqueline Amphoux », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 161,‎ , p. 153-155 (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c Jacqueline Amphoux, « Gallé-Grimm Henriette », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, , p. 727-728.
  3. Florence Rochefort, « Dreyfusisme et femmes nouvelles », dans Vincent Duclert et Perrine Simon-Nahum, L'Affaire Dreyfus. Les événements fondateurs, Armand Colin, (ISBN 9782200244163), p. 174-184.
  4. a b c et d Kathy Agazzini, « Henriette Grimm-Gallé : une existence dédiée aux principes d'humanité et de liberté », sur hal.archives-ouvertes.fr (consulté le ).
  5. Françoise Birck, « Une Université populaire à Nancy au début du siècle », Les Cahiers lorrains,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Jean Claude, « Quatre lettres d'Émile et Henriette Gallé à André Gide », Bulletin des Amis d'André Gide, vol. 27, nos 122-123,‎ , p. 165-173 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Collectif, Femmes célèbres de Nancy, Nancy, Koidneuf, , 37 p. (ISBN 2-9515687-8-9), « Henriette Gallé », p. 20-21.
  • Jacqueline Amphoux, « Gallé-Grimm Henriette », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, , p. 727-728.
  • Florence Daniel-Wieser, Les Dames de Nancy : Destins de femmes au cœur de l'Art nouveau, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 174 p. (ISBN 978-2716503754), « Henriette Gallé, une femme de conviction », p. 15-68.
  • Philippe Thiébaut et Jacqueline Amphoux (dir.), Émile et Henriette Gallé, correspondance, 1875-1904, Lausanne, La Bibliothèque des Arts, , 352 p. (ISBN 2884531793).

Liens externes modifier