Hells du Québec

Organisation criminelle québécoise

Hells Angels du Québec
Image illustrative de l’article Hells du Québec
Veste de de Hells angels nomads

Lieu Drapeau du Québec Québec, Canada
Territoire 5 chapitres
Années actives 1977 - présent
Activités criminelles Trafic de stupéfiant
Trafic d'armes
Extorsions
Braquage
Racket
Recel
Proxénétisme
Assassinat
Rivaux Rock Machine, Outlaws, Blood Family Mafia
Site web http://www.hells-angels.com

Les Hells Angels du Québec sont considérés comme l'organisation criminelle la plus puissante et influente du territoire. Ils contrôleraient le trafic de stupéfiant dans la province. Il existe 5 chapitres de Hells Angels: Le south (Longueuil, rive sud) le chapitre de Trois-Rivières, le chapitre de Québec, le chapitre de Sherbrooke et celui de Montréal[1].

Les Hells Angels utilisent des Harley-Davidson

Histoire modifier

En 1977, le chapitre de Montréal est créé suivi de celui de Laval en 1979. Le chapitre de Laval était dissident, prenait de la cocaïne et ne déclarait pas ses revenus tirés de la vente de drogue. Donc, en 1985, les chapitres de Montréal et Sherbrooke massacrent cinq membres du chapitre de Laval et abolissent le chapitre[2]. Sur le territoire québécois, il y a eu plusieurs conflits impliquant les Hells comme celui contre les Outlaws et les Rock Machine. En 1994 les Hells entrent en guerre contre les Rock Machine, durant cette guerre le chef des Hells Angels crée le premier chapitre nomades au monde. La guerre va durer encore jusqu'en 2002. Le bilan est de 150 morts[3], 84 incendies criminels, 9 disparus, 181 tentatives de meurtres[4]. Les Rock Machine perdent la guerre et certains deviennent des Hells angels. Le , le bunker du chapitre de Sorel est détruit par le feu avec l'aide d'un camion-citerne[5]. Les Hells Angels étaient établis dans cet immeuble notoire depuis 1977. Cet incendie criminel ne visait pas le club, le mobile était plutôt une vengeance personnelle à l'endroit d'un membre dans une histoire de triangle amoureux[6]. Le 30 juin 2021, le bunker du chapitre de Sherbrooke est détruit par la ville. Cependant, le chapitre sherbrookois a racheter sur un terrain de la municipalité de St-Denis-de-Brompton milieu 2022 et un important rassemblement se fit le 6 mai 2023, officialisant cette propriété.

Opération SharQc modifier

En 2009, lors d'une opération d'envergure, l'Opération SharQc, différents corps policiers canadiens procède à plus de 117 arrestations et les cinq chapitres sont fermés. SharQc a permis d'arrêter 156 sympathisants des Hells, dont 111 membres à part entière, soit la quasi-totalité des membres québécois. Des suspects ont aussi été arrêtés au Nouveau-Brunswick, en France et en République dominicaine. Les « bunkers » des cinq chapitres de l'organisation au Québec ont été saisis ainsi que des armes et d'importantes quantités de drogues illicites. L'opération a été lancée après trois ans de travail d'environ 200 enquêteurs[7]. Sur les 156 accusés, 107 ont plaidé coupables à une accusation de complot pour meurtre et 2 pour une accusation de meurtre. 37 accusés ont été blanchis en raison de vices de procédure ou délais jugés déraisonnables dont 5 qui étaient accusés de meurtre et 35 condamnés ont vu leur peine réduite pour les mêmes raisons. Enfin, 4 accusés sont morts avant la fin des procédures. Le méga procès s'est terminé en [8],[9].

En , des « Hells Angels et leurs sympathisants » ont tenté de faire cesser les procédures judiciaires à leur encontre en faisant entendre leurs arguments au juge James Brunton de la Cour supérieure du Québec[10]. En , le juge a ordonné la libération de « 31 membres présumés des Hells Angels arrêtés en avril 2009 ». Selon Brunton, les délais pour juger ces personnes sont trop longs[11]. En , des journalistes affirment qu'il existe des « liens entre l'entreprise de construction du gendre du juge James Brunton et le chef des Hells Angels, Normand Ouimet »[12]

En , les frais d'avocats s'élèveraient à 6 millions $ CA, alors que le procès en est à l'étape du processus de sélection des jurés[13].

Le , le juge James Brunton ordonne la libération de 5 suspects accusés de meurtre en évoquant « un grave abus de procédure »[14].

En , le « Canada Run » (grand messe des Hells Angels canadiens) se tient à Saint-Charles sur Richelieu, au Québec. C'est l'occasion pour le club de faire étalage de sa puissance recouvrée, après le coup dur de SharQc[15].

En , 19 Hells Angels arrêtés en 2009 poursuivent Québec pour 50 millions de dollars[16].

Membres notoires modifier

  • Maurice « Mom » Boucher : ancien chef des Nomads, il est l'un des chefs des Hells pendant la guerre des motards du Québec et il est condamné à la prison à vie pour le meurtre de deux gardiens de prison. Il meurt en prison le 10 juillet 2022 des suites d'un cancer[17].
  • Yves « Apache » Trudeau : membre fondateur du chapitre Nord
  • René « Balloune » Charlebois : membre des Nomads et proche de Maurice « Mom » Boucher. Il meurt par suicide en 2013 après s'être évadé de prison et avoir enregistré un testament en vidéo[18].
  • Gregory Woolley: membre d'un défunt club-école des Hells Angels. Il est parrainé directement par Maurice Boucher qui l'apprécie beaucoup. Woolley est admis au sein du club-école seulement car les Hells Angels sont à l'origine un club suprématiste-blanc. Seuls les blancs peuvent porter les couleurs des Hells Angels. Le club-école permet de contourner cette règle qui est décidée par le "grand club" au États-Unis. Cela n'empêche pas Woolley de développer de fortes relations avec plusieurs Hells Angels au fil du temps. Il meurt tué par balles en novembre 2023 dans ce qu'il ressemble à une purge interne au sein de la mafia montréalaise[19].
  • Normand « Casper » Ouimet: membre du chapitre de Trois-Rivières, il est condamné en 2014 à 27 ans de prison. Il est libéré sous contraintes en septembre 2023.
  • Michel « Doune » Guérin : Ex-membre des Hells et ancien chef d’un défunt club-école, il continua cependant d’entretenir d’excellent liens avec ses confrères. Il est assassiné dans sa résidence en novembre 2023 alors qu’il est impliqué dans un conflit armé[20].
  • Marc « Tom » Pelletier : un des membres-fondateurs du chapitre Quebec City des Hells Angels[21].
  • Mathieu Pelletier : Fils de Marc, il gravite les échelons dans un club-école des Hells, les Red Devils et devient par la suite un membre des Hells Angels. Pelletier est impliqué dans un conflit armé avec des trafiquants indépendants du Blood Family Mafia dont Dave Turmel[21],[22].
  • Mario « Banane » Auger: membre en règle du chapitre de Québec depuis 1998. Il était le sergent d’armes pendant la guerre des motards. En 2023-2024, Auger est impliqué dans un conflit impliquant le Blood Family Mafia[23].

Articles connexes modifier

Références modifier

[2]

  1. Daniel Renaud, « La section des Hells Angels de Sherbrooke réactivée », sur La presse, (consulté le )
  2. Éric Thibault, « Il y a 30 ans, la tuerie de Lennoxville », (consulté le )
  3. [1]
  4. Les victimes de la guerre entre motards
  5. Journal de Montréal 20 octobre 2008
  6. David Santerre, « Improbable triangle amoureux », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  7. Personnel de rédaction, « Les Hells Angels décimés », sur www.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, (consulté le )
  8. « 18 Hells Angels libérés d’un seul coup », sur Journal de Montréal, (consulté le )
  9. « SharQc : le dernier Hells Angel plaide coupable », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
  10. Caroline Touzin, « Opération SharQc: les Hells demandent l'arrêt des procédures », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Radio-Canada, « Opération SharQc : 31 présumés membres des Hells Angels libérés », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Radio-Canada, « La présidence du mégaprocès des Hells par le juge Brunton suscite des avis partagés », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Radio-Canada, « Déjà près de 6 millions en frais d'avocats au procès SharQc : À peine entamé, le procès découlant de l'opération SharQc a déjà coûté près de 6 millions de dollars en frais d'avocats au gouvernement du Québec. », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Le DPCP n’interjettera pas appel », sur LeDevoir.com, (consulté le )
  15. Manuel Ausloos, « Le gang des Hells Angels prospère au Canada », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Louis-Samuel Perron, « Une vingtaine de Hells Angels réclament 50 millions à Québec », sur La presse, (consulté le )
  17. François-Alexis Favreau, « Maurice « Mom » Boucher meurt à 69 ans », sur radio-canada.ca, (consulté le ).
  18. Daniel Renaud et David Santerre, « Le Hells René «Balloune» Charlebois s'est suicidé », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Crime organisé: le caïd Gregory Woolley était le meilleur client d’un tueur à gages devenu délateur, Eric Thibault () Consulté le .
  20. [PHOTOS Meurtre à Charlesbourg: un ex-motard tué par arme à feu], Jérémy Bernier () Consulté le .
  21. a et b (en-US) EastCoastCanadianCrime, « Conflict In Quebec City: Blood Mafia Family Vs. Hells Angels Quebec City Chapter », sur The Dirty News, (consulté le )
  22. Guerre des trafiquants à Québec: les Hells Angels veulent éviter le pire, Eric Thibault () Consulté le .
  23. Guerre à Québec: le Hells Mario «Banane» Auger s’est rendu en Europe pour tenter de régler le conflit avec Dave «Pic» Turmel, Eric Thibault () Consulté le .


Bibliographie modifier

  • Daniel Proulx, Hells Angels. Les années de plomb (1980-2000) : Des rebelles en moto à la conquête du monde criminel, Éditions LaPresse, 2023.
  • Hunter Stockton Thompson, Hell's Angels : l'étrange et terrible saga des gangs de motards hors-la-loi, Gallimard, 2011.
  • Collectif, Le Livre noir des Hells Angels, Montréal, Les Éditions du Journal, 2017