Hôtel du Grand Contrôle

hôtel particulier à Versailles (Yvelines)
Hôtel du Grand Contrôle
Présentation
Type
Destination initiale
Habitation
Destination actuelle
Établissement hôtelier
Style
Architecte
Matériau
Construction
1681
Restauration
2016-2021
Commanditaire
Propriétaire
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
France
Division administrative
Subdivision administrative
Commune
Adresse
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
Géolocalisation sur la carte : Versailles
(Voir situation sur carte : Versailles)

L'hôtel du Grand Contrôle est un ancien hôtel particulier, situé au no 12, rue de l'Indépendance-Américaine à Versailles, dans le département français des Yvelines, en région Île-de-France.

Situé au sein de l'enceinte du château de Versailles, le Grand Contrôle donne sur le parterre de l'Orangerie et la pièce d'eau des Suisses.

Construit en 1681, le bâtiment changea de propriétaire à plusieurs reprises, de son acquisition par le roi Louis XV en 1723 pour y établir la résidence du contrôleur général des finances jusqu'à la Révolution, où il est ensuite devenu propriété de l'État. En 2008, il est mis à disposition de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.

En 2016, le groupe LOV Hotel Collection (Stéphane Courbit) et Alain Ducasse Entreprise, obtiennent une concession pour Le Grand Contrôle, Le Petit Contrôle et Le Pavillon au pied des Cents marches, afin de convertir ces espaces en hôtel de luxe[1].

À la suite d'une grande phase de rénovation, l'établissement ouvre ses portes le [2],[3].

Aujourd'hui, l'hôtel est composé de 11 chambres et de 2 suites[4].

Histoire modifier

De l'Ancien Régime au ministère de la Guerre modifier

L'hôtel est bâti en 1681 pour Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, premier gentilhomme de la Chambre du roi Louis XIV, ministre d'État, gouverneur du duc de Bourgogne et gendre du ministre Jean-Baptiste Colbert[5], par son mariage avec Henriette-Louise Colbert en 1671. C'est l'architecte Jules Hardouin-Mansart qui sera chargé de la construction[6]. La confirmation de l'attribution de cette demande ne sera faite qu'en 2011[7].

 
Le duc de Saint-Aignan.

Le duc décède en 1714 et l'hôtel est vendu par sa veuve en 1720, au marquis Antoine Chaumont de la Galaizière, seigneur d'Ivry, récemment enrichi grâce au système de John Law.

En 1723, ruiné à la chute du financier, le marquis doit céder son hôtel au roi Louis XV, qui l'annexe au domaine de Versailles, l'année suivante et y installe la résidence du contrôleur général des finances, qui y reste jusqu'à la Révolution ; Jacques Necker en est le dernier occupant. Cela explique le nom de « Grand Contrôle » donné à l'hôtel particulier. À noter qu'à l'époque, la rue de l'Indépendance-Américaine accueille plusieurs ministères et services de la couronne[5].

Durant la Révolution, l'hôtel sert successivement de siège au tribunal de commerce puis de résidence à différents particuliers. Sous le règne Louis-Philippe, l'architecte du château, Frédéric Nepveu y loge au rez-de-chaussée.

À partir de 1857, l'hôtel est affecté au mess des grenadiers, des zouaves, puis de la Garde impériale. Remis au ministère de la Guerre en 1872, il sert, à partir de l'année suivante, de bibliothèque militaire et de cercle des officiers de la place d'Armes. Il reste occupé par les services des armées jusqu'en 2006, et est inoccupé jusqu'en 2008, date à laquelle il est mis à disposition par l'État à l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, à la suite de la réorganisation des armées.

Transformation en hôtel de luxe modifier

En , le président du domaine de Versailles Jean-Jacques Aillagon annonce lors d'une conférence de presse que l'ancien hôtel particulier doit être transformé en hôtel de luxe de vingt-trois chambres par une société privée[8]. Le projet est relancé en 2015 par sa successeure Catherine Pégard et un appel d'offres est lancé, mais couvrant également l'hôtel du Petit Contrôle et le pavillon des 100 premières marches. La concession est finalement accordée en au groupe LOV Hotel Collection (Stéphane Courbit) et Alain Ducasse Entreprise[9]. La concession s'étend sur 50 ans. La réhabilitation des 2800 m² nécessite un budget compris entre 4 et 7 millions d'euros[10]. L'idée d'installer un hôtel dans des lieux historiques est inspirée des Paradores de Turismo de España fondés dès 1928, par le roi d'Espagne Alphonse XIII[11].

En 2011, l'historien de l'art Philippe Cachau confirme l'attribution de la construction de l'hôtel à Jules Hardouin-Mansart dans son article pour la Revue de l'histoire de Versailles et des Yvelines[12].

Le 1er juin 2021, LOV Group ouvre son hôtel de luxe sous le nom de Airelles Château de Versailles - Le Grand Contrôle. Le bâtiment reste propriété de l'État français, mis en dotation à l'établissement public du château de Versailles, le groupe de Stéphane Courbit ayant une concession pour 50 ans.

L'hôtel modifier

Chambres et suites modifier

Classé cinq étoiles, l'hôtel du Grand Contrôle compte aujourd'hui 13 chambres dont 2 suites, ainsi qu'un appartement privé de 300 mètres carrés. Leurs noms sont baptisés d'après d'anciens occupants des lieux (Madame de Staël, Turgot, etc.). Selon les chambres, la vue donne sur le château, l'Orangerie, les deux escaliers des Cent-Marches ou la pièce d'eau des Suisses[5].

La décoration est inspirée du dernier inventaire du Garde-Meuble royal (1788). Chiné puis restauré, le mobilier de 700 pièces compte certaines créations d'ébénistes célèbres (Boulard, Jacob)[5].

Bar et restaurant modifier

  • Le bar de la Chapelle du Grand Contrôle
  • Le restaurant étoilé Le Festin Royal des Cents Marches signé Alain Ducasse, rendant hommage aux traditions culinaires du Grand Siècle

Équipements divers modifier

  • Une bibliothèque historique, répertoriant 200 ouvrages rares[5],
  • Le spa Valmont et une piscine intérieure sont aménagés en sous-sol[5],
  • Des barques électriques pour naviguer sur le Grand Canal et des voiturettes, spécifiquement dédiées aux clients de l'hôtel[5],
  • Un accès aux jardins de l'Orangerie[5].

Caractéristiques modifier

Le matin et le soir, avant et après l'ouverture au public, des visites privées sont organisées au château et au Trianon[5].

Des activités sont organisées au sein du domaine du château de Versailles pour les enfants (Airelles Winter Camp).

Parmi la centaine d'employés de l'hôtel, dont la moitié travaille pour la partie restauration, 17 majordomes portent des uniformes réinterprétés de l'Ancien Régime[5].

Protection modifier

L'hôtel est classé aux monuments historiques dans sa totalité, par arrêté du [13].

Galerie modifier

Références modifier

  1. « Le château de Versailles choisit le duo Courbit-Ducasse pour son hôtel de luxe », sur Les Echos, (consulté le ).
  2. Forbes, « Exclusif | Ouverture d’un hôtel de luxe au Château de Versailles », sur Forbes France, (consulté le ).
  3. (en) Michelle Gross, « The Palace Of Versailles Just Opened Its First Luxury Hotel », sur Forbes (consulté le ).
  4. (en-US) View Author Archive et Email the Author, « Palace of Versailles opens hotel for first time in 387 years », sur New York Post, (consulté le ).
  5. a b c d e f g h i et j Philippe Viguié Desplaces, « À Versailles comme un roi », Le Figaro Magazine,‎ , p. 86-94 (lire en ligne).
  6. Camille Bergeron, « Hôtel le Grand Contrôle Château de Versailles : histoire d’une renaissance », sur zOOm Versailles, (consulté le ).
  7. Didier Rykner,, « Versailles et Fontainebleau deux projets d’hôtels dans des monuments historiques », La Tribune de l'art,‎ (lire en ligne).
  8. Conférence de presse du 14 décembre 2010 (lire en ligne).
  9. "Le château de Versailles choisit le duo Courbit-Ducasse pour son hôtel de luxe - En savoir plus " par Christophe Palierse, lesechos.fr, 4 avril 2016.
  10. « Bientôt un hôtel au château de Versailles ? », Europe 1,‎ (lire en ligne)
  11. Eléonore de Vulpillières, « Un hôtel au château de Versailles : «Le vrai scandale, c'est le Vagin de la reine» », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  12. Philippe Cachau, « Les hôtels de Beauvillier, de Chevreuse et Colbert de Croissy : trois réalisations méconnues de Jules Hardouin-Mansart à Versailles », Revue de l'histoire de Versailles et des Yvelines, n° 93, 2011, p. 20-38.
  13. « Domaine national : ancien Hôtel du Grand Contrôle », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :