Groupement des contrôles radioélectriques
Le groupement des contrôles radioélectriques (GCR) est un ancien service interministériel français d'écoutes radio. Créé dans les premiers mois du régime de Vichy et composé de salariés des Postes, télégraphes et téléphones (PTT), il fournit des informations à la Résistance et au MI6.
Histoire
modifierLe GCR est créé le . Il est installé au château des Cours à Hauterive, près de Vichy où siège le régime de Vichy. Il possède également quatre centres secondaires en zone libre, à Francheleins (Ain), Bouillargues (Gard), Bordères-sur-l'Échez (Hautes-Pyrénées) et Argenton-sur-Creuse (Indre), ainsi que deux centres à Alger et à Tunis[1].
Sous la direction de Gabriel Romon, lui-même subordonné de Paul Labat, le GCR écoute officiellement les communications pour le régime de Vichy, mais officieusement, il transmet nombre d'informations à la Résistance intérieure française et au Secret Intelligence Service (MI6) par l'intermédiaire du PC Cadix. Romon et Labat sont également les superviseurs du matériel radio du réseau Alliance à partir de [2]. À partir de 1943, ses membres sont traqués par la Gestapo et déportés, où nombre d'entre eux trouvent la mort[3],[4].
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le groupement des contrôles radioélectriques est réactivé et mis pour emploi à la disposition du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) en 1948. Les contacts avec les services de renseignements anglais perdurent tout le long de l'histoire[5]. À l'été 1970, le GCR est administrativement intégré dans le SDECE.
Notes et références
modifier- Romon 2018.
- Fourcade 1971, p. 109.
- Romon 2017.
- Romon 2016.
- Jean-Marc Manach, « DGSE/Orange : joue-là comme SuperDupont (#oupas) », Bug Brother, Le Monde, (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Marie-Madeleine Fourcade, L'Arche de Noé, t. 2, Paris, Le Livre de poche (no 3140), (réimpr. 1975, 1982, 1989, 1998) (1re éd. 1968), 446 p.
- François Romon, « La résistance du Groupement des Contrôles Radioélectriques (GCR) et du Service des Transmissions Nationales (STN), 1940-1945 », Bulletin de l'Unatrans, no 24, , p. 46–54 (lire en ligne).
- François Romon et Olivier Forcade (dir.), Les écoutes radioélectriques et les services techniques des transmissions dans la Résistance française, 1940-1945 : Le Groupement des contrôles radioélectriques (GCR), le service des transmissions nationales (STN) et le "Groupe Romon" du Service de renseignements (SR) Alliance (thèse de doctorat en histoire moderne et contemporaine), Paris 4, (SUDOC 185284248, résumé, présentation en ligne).
- François Romon, « Du Groupement des contrôles radioélectriques (GCR) au réseau Alliance : Les écoutes radioélectriques dans la Résistance française, 1940-1945 », conférence à l'Université Paris-Sorbonne, sur reseaualliance.org, Association l'Alliance, .
- François Romon (préf. Laurent Douzou), Les écoutes radio dans la Résistance française : 1940-1945 (texte remanié de la thèse de 2015), Paris, Nouveau Monde, coll. « Le grand jeu », , 511 p. (ISBN 978-2-36942-481-9, lire en ligne). .
- François Romon, « Les opérateurs radio du Groupement des contrôles radioélectriques (GCR) dans la Résistance, 1940-1945 », La Lettre de la Fondation de la Résistance, Fondation de la Résistance, no 94 « Une Résistance méconnue : Les opérateurs radio du Groupement des contrôles radioélectriques », , p. 2–5 (lire en ligne). .
Articles connexes
modifier- Source K
- Services similaires : le Central Security Service (CSS) et la Composite Signals Organisation (CSO) sont des services d'interceptions électromagnétiques, respectivement aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Liens externes
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- Nicole Even, Jean-Daniel Pariset et Patricia Gillet, « Groupement des contrôles radioélectriques », cotes 65AJ/1-65AJ/1282, Salle des inventaires virtuelle, Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales, 1987, 2006.
- François Romon, vidéo cultureGnum (Canal-U/FMSH) (40 mn).