Du Parc (acteur)
René Berthelot, dit Du Parc, dit aussi Gros-René, est un comédien français né à Nantes le samedi [1] et mort à Paris le mardi [2].
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activité | |
Conjoint |
Il fit partie de la troupe de Molière dès les premiers temps, quand celle-ci était encore dirigée par Charles Dufresne.
Biographie
modifierEn , il appartenait déjà à la troupe du duc d'Épernon, gouverneur de Guyenne, et dirigée par Charles Dufresne qui jouait alors à Carcassonne. Cette troupe allait devenir quelque temps plus tard la troupe de la Béjart, puis enfin la troupe de Molière.
C’était un jeune homme fort gros, et il le resta toute sa vie. Il se spécialisa dans les arts du papier peint et, par son gros bidon, incarna dans les farces et les comédies un type gros et gras d'ailleurs très proche de la réalité, posé, direct et sans façon, sorte de Sancho Panza raisonneur, que l’on désigna par « Gros-René ».
Molière en donna une description au début du Dépit amoureux par la bouche de Gros-René qui se présente
- Les gens de mon minois ne sont point accusés
- D’être, grâces à Dieu, ni fourbes ni rusés. (scène I)
puis par :
- Pour moi, je ne sais point tant de philosophie ;
- Ce que voyent mes yeux, franchement je m’y fie,
- [...]
- Le chagrin me paraît une incommode chose ;
- Je n’en prends point pour moi sans bonne et juste cause. (scène II)
Molière écrivit plusieurs œuvres où Gros-René figurait nommément :
- trois comédies : Le Médecin volant, Le Dépit amoureux et Sganarelle ;
- deux farces, dont seuls les titres nous sont parvenus : Gros-René, petit enfant et La Jalousie du Gros-René.
Du Parc suivit la troupe à Montpellier, Pézenas et Lyon, où il se maria le avec Marquise-Thérèse de Gorla[3], elle-même comédienne de la troupe, qui prit dès lors le nom de théâtre de Mademoiselle Du Parc. Molière, présent au mariage, signa au bas de l'acte. La troupe poursuivit son périple en province et passa par Rouen où les deux Corneille, Pierre et Thomas, qui habitaient la ville, furent subjugués par la qualité de la troupe et surtout par la beauté de Mlle Du Parc. Aussi, lorsque la troupe arriva à Paris, les Corneille usèrent de toute leur influence pour faire entrer le couple Du Parc au Théâtre du Marais. Ils finirent par y parvenir et, à Pâques 1659, Du Parc et sa femme quittèrent Molière, après avoir parcouru avec lui les routes de province pendant 11 ou 12 ans, pour le Théâtre du Marais. Mais cette expérience fut décevante pour tous les deux et, un an plus tard, ils réintégrèrent la troupe de Molière.
Molière, qui était en train d’écrire Sganarelle ou le Cocu imaginaire, s’empressa de bâtir un rôle de Gros-René pour Du Parc et de confier à sa femme le rôle de Célie. Quelques mois plus tard, le contre-emploi de Du Parc en prince de Léon dans Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux n’ayant pas été satisfaisant, Molière lui confia de nouveau un rôle de valet raisonneur, Ergaste, dans L'École des maris. Une exclamation de Sganarelle, qui manque d’être bousculé par Ergaste, montre que l’embonpoint de Du Parc ne s’était pas réduit :
- Peste soit du gros bœuf, qui pour me faire choir
- Se vient devant mes pas planter comme une perche ! (Acte II scène II)
Cet embonpoint contribua sans doute à son décès, à l'âge de 49 ans. On pense aujourd'hui qu'il était probablement diabétique.
Quelques-uns de ses rôles
modifier- Gros-René, valet de Gorgibus, dans Le Médecin volant en 1645 ;
- Gros-René, valet d’Éraste, dans Le Dépit amoureux le ;
- Gros-René, valet de Lélie, dans Sganarelle ou le Cocu imaginaire le ;
- Dom Alphonse, prince de Léon, dans Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux le ;
- Ergaste, valet de Valère, dans L'École des maris le ;
- L’Espine, valet de Damis, dans Les Fâcheux le ;
- Gros-René dans La Jalousie du Gros-René le (texte de cette farce perdu) ;
- Gros-René dans Gros-René, petit enfant le (texte de cette farce perdu) ;
- L’Été, monté sur un éléphant, dans Les Plaisirs de l'île enchantée (dernière apparition) en 1664 ;
Sources
modifier- Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, Bibliothèque de la revue Universelle Internationale Illustrée, Paris et Genève, 1902-1908
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle
- François Rémond, Les Héros de la farce. Répertoire des comédiens-farceurs des théâtres parisiens (1612-1686), Paris, Honoré Champion, , 786 p. (ISBN 9782745358899, OCLC 1379761161).
Dans la fiction
modifier- Dans le film Molière d'Ariane Mnouchkine (1978) : Norbert Journo
- Dans le film Marquise de Véra Belmont (1997) : Patrick Timsit
- Dans le film Le roi danse de Gérard Corbiau (2000) : Andreas Beckmann
- Dans la comédie musicale Molière l'opéra urbain de Dove Attia (2023) : David Dax
Notes et références
modifier- François Rémond, Le Personnage de farce et son interprète : Pratiques des farceurs professionnels parisiens (1610-1686), Thèse de doctorat, Université Paris III, 2014 p.750.
- La date de sa mort n’est pas connue précisément, le registre de La Grange et celui de Saint-Germain-l'Auxerrois, où eurent lieu les obsèques, donnant des dates différentes. On est juste certain du jour de la semaine, puisque le théâtre fit relâche un mardi, et ce fut donc soit le 28 octobre 1664 (Saint-Germain-l'Auxerrois), soit la semaine suivante, le 4 novembre 1664 (registre de La Grange).
- À noter que Marquise était son prénom et non pas son titre
Liens externes
modifier
- Ressources relatives au spectacle :