Gioacchino di Giovanni

enlumineur allemand actif en Italie au XVe siècle
Gioacchino di Giovanni
Naissance
Décès
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Activités
Lieux de travail

Gioacchino di Giovanni (appelé aussi Joachinus de Gigantibus de Rothenbourg) est un calligraphe et enlumineur d'origine allemande actif en Italie entre 1453 et 1485 à Florence, Sienne, Rome et Naples.

Biographie modifier

 
Manuscrits de textes d'Aristote écrit pour le pape Nicolas V, un des premiers documentés de Gioacchino.

Gioacchino, qui signe souvent ses documents sous le nom de Joachinus de Gigantibus of Rothenburg est originaire de Bavière et plus précisément de la ville de Rothenburg ob der Tauber[1]. Il fait partie des nombreux artistes allemands venus en Italie pour trouver de l'ouvrage comme calligraphe et apprendre la nouvelle écriture humaniste. Il commence par un séjour à Florence où il est mentionné dans les archives vers 1444-1445. Il se déplace ensuite à Rome où il réalise plusieurs manuscrits avant 1455 pour le pape Nicolas V qui est à l'origine de la bibliothèque vaticane, dont une compilation de textes aristotéliciens[2].

Il travaille pour son successeur, Calixte III, ainsi que pour plusieurs grands prélats de l'époque : les cardinaux Antonio de la Cerda (1448-1459) et Jean Jouffroy (1461-1473), ou l'évêque Domenico de Dominici (1448-1478)[3]. Pour Pie II, il travaille à la fois dans sa ville d'origine, à Sienne où il perçoit un paiement en 1460 mais aussi à Rome où il enlumine un manuscrit de Strabon en 1464. Il continue à travailler dans la cité toscane entre le 22 janvier 1465 et le 13 avril 1468 à la décoration de sept livres liturgiques pour la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. Il reprend du service à la curie romaine en travaillant pour des manuscrits destinés à Paul II entre 1469 et 1470[4].

En janvier 1471, une mention dans les archives de la curie signale un paiement de 6 ducats pour un miniaturiste qui doit être évincé car son travail ne donne pas satisfaction. Les historiens de l'art font le lien avec le fait que deux mois plus tard, en mars, il est présent à Naples. Il est en effet signalé dans les comptes des rois de Naples sous le nom Guaxino de Alemanya illuminador. Il travaille sur place à la fois comme calligraphe et enlumineur jusqu'en 1480, collaborant régulièrement avec l'enlumineur en chef, Cola Rapicano. En 1481, il est de retour à Rome, travaillant pour le pape Sixte IV puis Innocent VIII, jusqu'en 1485, date de la dernière mention dans les archives[4].

Style modifier

Gioacchino développe au cours de sa carrière un style typique de l'enluminure de la Renaissance, à la fois dans son écriture humaniste mais aussi dans ses décorations faites de vignes blanches. Ses frontispices de manuscrits se caractérise par cette vigne blanche habitée par des oiseaux, particulièrement des perroquets verts, des animaux et des putti[4]. Ces modèles sont tirés directement des artistes padouans qui ont contribué à introduire ce nouveau style à Rome : l'enlumineur Gaspare de Padoue ou le calligraphe et humaniste Bartolomeo Sanvito[3].

Œuvres modifier

 
Manuscrit de Lorenzo Bonincontri produit pour les rois de Naples.

Manuscrits romains modifier

Manuscrits siennois modifier

Manuscrits napolitains modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (it) F. Pasut, « Gioacchino di Giovanni de’ Gigantibus », dans M. Bollati (dir.), Dizionario biografico dei miniatori italiani. Secoli IX-XVI, Milan, , p. 265-267
  • F. Niutta, « Il salterio di Gioacchino de Gigantibus per Sisto IV alla Biblioteca Nazionale », in Roma nel Rinascimento, 2009, pp. 281-288.
  • (en) Jonathan J. G. Alexander, The Painted Book in Renaissance Italy 1450-1600, New Haven/London, Yale university press, , 400 p. (ISBN 978-0-300-20398-1), p. 43-44

Articles connexes modifier

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Notes et références modifier