George Viau

chirurgien-dentiste, collectionneur d'art, mécène
(Redirigé depuis Georges Viau)
George Viau
George Viau avant 1919
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
George ViauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction

George Viau, né le à Nancy[1] et mort le à Paris, est chirurgien-dentiste, collectionneur d'art et mécène français.

Biographie modifier

George Viau a eu trois enfants : Alice, Louis et Blanche. Proche de la famille des Rouart, il est l'ami personnel de la plupart des artistes auquel il achetait directement les tableaux. Il a dû vendre la plus grande partie de sa collection en plusieurs ventes très fournies, dont témoignent les archives des catalogues Durand-Ruel. Après chaque vente, il a recommencé de nouvelles collections jusqu'en 1939. Les ventes posthumes ont achevé la dispersion de l'ensemble des œuvres rassemblées par le docteur Viau dans les musées du monde entier et les collections privées. En France, le musée du Louvre et le musée d'Orsay en conservent une partie.

Le collectionneur modifier

 
Alfred Sisley, La Seine à Port-Marly, tas de sable (1875), Chicago, Art Institute of Chicago.
 
Claude Monet, La Seine à Vétheuil[2] (1881), Winona, Minnesota Marine Art Museum (en).

Fils d'un stomatologiste de la cour impériale russe[3], George Viau fréquente dans sa jeunesse le comte Armand Doria[4], grand collectionneur d'art qui a été le premier acquéreur d'un Cézanne[5]. Viau a rassemblé dès 1885 une des plus importantes collections de tableaux pré-impressionnistes et impressionnistes (plus de 2400 œuvres répertoriées à ce jour). Il avait assez d'influence auprès d'Ambroise Vollard pour lui recommander Camille Pissarro, qui se chargera ensuite d'emmener le collectionneur chez Claude Monet, au moment où celui-ci est en train d'achever sa série des Cathédrales de Rouen.

Les noms les plus prestigieux figurent dans la première collection Viau qui est vendue les 4, 21 et . La vente du 4 comprend entre autres : cinq Monet, dix-neuf Pissarro, quinze Renoir, douze Sisley, des Cézanne[6] et quantité d'autres toiles d'artistes pas encore célèbres[7].

Les ventes des 21 et présentent des Caillebotte, des Pissarro (dont le portrait d'Eugène Murer), Signac, Toulouse-Lautrec, Gauguin[8].

Après ces premières ventes, George Viau constitue de nouvelles collections avec des œuvres gravées (en particulier celles de Toulouse-Lautrec), et des estampes de Mary Cassatt, Vallotton, Whistler[9], ce qui donnera lieu à une deuxième vente les 6 et .

Son histoire de mécène est jalonnée de collections sans cesse recommencées après les ventes. Une nouvelle collection fait l'objet d'une vente en 1925, puis une autre en 1930. En 1925, le critique d'art Waldemar George écrit un grand article dans la revue L'Amour de l'art : « Viau préfère aux tableaux de musée, des œuvres de premier jet exceptionnelles dans la production d'un artiste. Il se complait avec une rare patience à ce genre de recherches[10]. » Les ventes posthumes dispersent en , et l'intégralité de l'ensemble où s'était concentrée toute l'histoire du pré-impressionnisme et de l'impressionnisme[10].

L'ami des peintres modifier

Viau accueille les peintres dans ses appartements parisiens au numéro 47 du boulevard Haussmann[11], puis au 109 du boulevard Malesherbes[12] ou dans sa maison de Villennes-sur-Seine[9].

Il est particulièrement généreux pour Alfred Sisley qu'il encourage en achetant ses tableaux, que l'artiste vend beaucoup moins bien que ses camarades[9]. Un mois avant sa mort, Sisley demandera à Viau de lui indiquer un praticien de confiance s'inquiétant des honoraires[13]. Il soutient aussi Eugène Murer quand celui-ci est délaissé de tous, achetant pratiquement tous les Renoir que le peintre-pâtissier-restaurateur a été obligé de vendre[9]. La négociation à l'amiable avec le docteur sera très favorable à Murer[14].

Le musée d'Orsay conserve Le Docteur George Viau dans son cabinet dentaire (1924), par Édouard Vuillard[15].

Trois Renoir appartenant à la collection de George Viau ont été présentés à l'Exposition universelle de 1905 à Liège[16].

Notes et références modifier

  1. [famille] : chronique des arts et de la curiosité, 1940 : « où son père était docteur dentiste de la Cour Impériale, George Viau arrive en France à l'âge de 15 ans »
  2. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2876474/f1.texte
  3. « Biographie de George Viau », sur georgeviau.fr (consulté le )
  4. Auffret 2004, p. 94
  5. Monneret tome 1 1987, p. 203
  6. La Route de Pontoise (1875-1877)
  7. Monneret tome 2 1987, p. 71
  8. [1]
  9. a b c et d Monneret tome 2 1987, p. 72
  10. a et b Monneret tome 2 1987, p. 73
  11. Camille Pissarro, Joachim Pissarro, Claire Durand-Ruel Snollaerts , Pissarro: critical catalogue of paintings - Volumes 2 à 3, 2005 , p. 282 : « 9-19 mai : Pissarro se rend à Paris, hôtel Garnier, accompagné de sa fille Jeanne, qu'il doit emmener chez le dentiste Georges Viau, 47, boulevard Haussmann, 8e arrondissement.»
  12. La Revue des arts - Volumes 5 à 6, 1955, p. 52 : « Les deux œuvres de lui que le Musée National d'Art Moderne a acquises dernièrement, avec le généreux concours de Mme Routley-Viau, le Portrait du Dr Georges Viau et le Portrait du Dr Louis Viau, son fils. Exécutée à la détrempe sur toile, la première de ces peintures mesure 1 m. 18 sur 1 m. 38 et porte dans la partie inférieure droite, en plus de la signature, E. Vuillard et de la date de 1914, la dédicace À mon cher ami Viau, bien affectueusement. Elle nous introduit dans le cabinet du dentiste, 109, boulevard Malesherbes.»
  13. Jean Rollin, Un maître si malchanceux, 9 décembre 1992, L'Humanité
  14. Monneret tome 1 1987, p. 611
  15. Georges Viau par Vuillard
  16. Renardy 2005, p. 168

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier