Georges Durand (résistant)

Georges Durand, surnommé Doris ou Dubreuil, né le à La Tronche et mort le à Die[1], est un résistant français de la Seconde Guerre mondiale. Il s'illustre notamment en organisant de nombreux maquis en Isère ; principalement les maquis du Grésivaudan, dont il est l'un des responsables. Il dissimule également, avec son épouse, Ginette, résistante aussi, de nombreux réfractaires au Service du travail obligatoire (S.T.O).

Arrêté le , il est déporté à Buchenwald, mais parvient à s'enfuir et à rejoindre les forces Alliées deux jours avant que son groupe ne soit presque entièrement exécuté.

Biographie modifier

Naissance et jeunesse modifier

Georges Durand naît à La Tronche, le , dans une famille originaire de Voreppe[2]. Son cousin germain, André Buissière, rejoindra plus tard la Résistance aussi et mourra lors de la destruction du Maquis du Vercors par les Allemands[2]. Après des études à l'Institut polytechnique de Grenoble, il est employé par les Papeteries de Lancey, à Villard-Bonnot à partir de 1939[2]. Il épouse Ginette Morel-Derocle, une Voreppinne, en 1940[3].

 
Lettre de Georges Durand à Djaafar Khemdoudi, renseignant après la guerre des liens entre les deux résistants

Engagement dans la résistance et déportation modifier

Il rejoint Combat et la Résistance en puis, à la fin de l'année, il commence la formation des maquis du Grésivaudan[2]. Il offre des emplois aux maquisards aux Papeteries de Lancey pour les cacher plus efficacement[4].

À partir de , il est responsable des Mouvements unis de la Résistance (M.U.R) dans la région. Avec le docteur Gaston Valois, qu'il connaît par les milieux du sport, plus particulièrement du rugby, il met en place les mouvements de la région[5]. Aidé par les véhicules des Papeteries, des camions, il peut dissimuler des réfractaires au Service du travail obligatoire (S.T.O) et les cacher dans des camps d'entraînement et des fermes[2] de la région. Il est central dans la création d'un certain nombre de maquis du Grésivaudan, notamment les maquis de Brignoud, Souillière, La Combe-de-Lancey, La Tençon et du Trièves. Il prend la tête du « Secteur II/Chartreuse »[5], autour de la Grande Chartreuse. Il a les pseudonymes « Doris » et « Dubreuil » dans la Résistance.

Dans le cadre de ces exfiltrations de réfractaires, il est en lien avec la résistance lyonnaise, et plus particulièrement Djaafar Khemdoudi, qui lui envoie vraisemblablement des réfractaires qu'il parvient à dissimuler[6]. Il participe aussi à la formation militaire des réfractaires et des maquis, et s'engage dans des actes de sabotage contre les infrastructures de la région[2].

Alors qu'il séjourne à l'Hôtel des Alpes, à Lancey[7], il est dénoncé par une anglaise et arrêté le [2]. Il est incarcéré à Grenoble, Fresnes puis déporté au camp de Buchenwald[2].

Il parvient à s'enfuir d'un Kommando, le , deux jours avant que tous les membres du groupe ne soient exécutés. Il rentre en France le [2].

Après guerre et mort modifier

Après la guerre, Georges Durand devient juge au tribunal militaire de Grenoble lors de l'épuration[6]. Il s'installe ensuite quelque temps à Lyon, rue de Fleurieu, dans le 2e arrondissement[6]. Il est fait Officier de la Légion d'Honneur, reçoit aussi la Croix de guerre avec palme et devient Officier de l'Ordre du Mérite de la république de Pologne[8].

Il meurt le à Die[3].

Postérité modifier

Le , un parc est nommé en l'honneur de Ginette et Georges Durand à Voreppe[3],[9]. L'Isère organise une « course de la Résistance » dans les environs de Voreppe, avec des panneaux pédagogiques, pour expliquer le rôle des différents maquis, et notamment de Georges Durand[10].

Décorations modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c d e f g h et i « m_chappays », sur sf.38340.free.fr (consulté le )
  3. a b et c « Voreppe. Le parcours de résistants de Ginette et Georges Durand », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  4. « G l'info - le journal N°41 Décembre 2019 », sur calameo.com (consulté le )
  5. a et b Julien Guillon, « Dessiner le territoire de la Résistance : Essai sur la dissidence en Isère (1934-1944) », Université Jean Monnet - Saint-Etienne, Université Jean Monnet - Saint-Etienne,‎ , p. 209 (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c J. Khemdoudi, English: Certificate of membership in the resistance of Djaafar Khemdoudi, (lire en ligne)
  7. « Villard-Bonnot. Georges Durand, ce héros de la Résistance si discret », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  8. « Voreppe emoi n°138 mars 2018 », sur calameo.com (consulté le )
  9. « Voreppe emoi n°140 mai 2018 », sur calameo.com (consulté le )
  10. « VOREPPE EMOI N°195 MAI 2023 », sur calameo.com (consulté le )