Georges Toqué

administrateur colonial français
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Georges Toqué, né le à Lorient et mort fusillé à Vincennes le , est un administrateur colonial français. Considéré comme compromis avec les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, il est condamné à mort par le Conseil de guerre de Paris le .

Georges Toqué
Georges Toqué au poste de Fort-Crampel (Gribingui) vers 1905
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 41 ans)
VincennesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
George ToquéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

L'affaire de Fort Crampel de 1903

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Après des études à l’École coloniale, Georges Toqué commença sa carrière comme secrétaire particulier du gouverneur du Dahomey. En , il fut affecté au Haut-Chari, pour prendre le commandement du poste de Fort-Crampel, en tant qu’administrateur colonial de 3e classe[1].

Le , à Fort Crampel, en Oubangui-Chari, Georges Toqué, et un commis des affaires indigènes, Fernand Gaud, décident de faire exécuter Pakpa, ancien guide, en lui attachant un bâton de dynamite autour du cou. Au procès, les accusés rappellent qu’ils ont déclaré avant cette action épouvantable : « Ça a l’air idiot ; mais ça médusera les indigènes. Si après ça ils ne se tiennent pas tranquilles ! ». Gaud dira à son procès qu’il voulait faire constater autour de lui l’étrangeté de cette mort : « Ni trace de coup de fusil, ni trace de coup de sagaie : c’est par une sorte de miracle qu’est mort celui qui n’avait pas voulu faire amitié avec les Blancs ». » (propos rapportés par Félicien Challaye, qui accompagna Brazza dans sa mission d’inspection).

Ils sont condamnés à des peines légères (à cinq ans de réclusion), mais le scandale est tel qu’il conduit au lancement d’une enquête administrative, le rapport Brazza dont est chargé Savorgnan de Brazza, et qui sera à l’origine de son dernier voyage au Congo[2].

Georges Toqué fut libéré de la maison centrale de Melun le , à la suite d'une remise de peine réduisant son incarcération à deux ans, qui s’appliqua de même à Fernand Gaud[3].

Le livre de mémoires de Georges Toqué : Les Massacres du Congo

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Georges Toqué était administrateur des colonies. En 1903, il assurait son commandement en Oubangui Chari, qui était alors rattachée à la colonie du Congo français. En , les trois missions Saharienne, Afrique Centrale et Congo font leur jonction au bord du Chari. Le , la victoire de Kousseri marque le début de l’implantation française au Tchad sous l’autorité d’Emile Gentil, Commissaire du Gouvernement.

Les journaux sont remplis des faits d’armes des glorieux conquérants, tout cela attire en Afrique équatoriale de nombreux militaires ou civils. Gentil propose au jeune administrateur Toqué, âgé de 22 ans de se joindre à lui. Après la période glorieuse, vient la période de l’administration et du ravitaillement des troupes de l’avant, dont les effectifs et besoins ne cessent d’augmenter.

Administrateur d’un poste situé sur la route du portage, avec des adjoints dont il essaie de couvrir les fautes et les exactions, Toqué se trouve emporté dans un tourbillon politico-journalistique. En fin de parcours, ses actes, sa personne et même le Congo n’auront plus grande importance. Quand il sort de prison, son livre, publié en 1907, n’intéresse plus grand monde car les évènements du Congo sont depuis longtemps sortis de l’actualité.

Bibliographie

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  • Georges Toqué, Les massacres du Congo : la terre qui ment, la terre qui tue, Paris, L'Harmattan, coll. « Racines du présent », , 203 p. (ISBN 978-2-7384-4399-1)
  • Georges Toqué, Essai sur le peuple et la langue banda (région du Tchad), J. André, 1904

Notes et références

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  1. Le Temps, 23 septembre 1905, page 1
  2. Jean Martin, « Le rapport Brazza, mission d’enquête du Congo. Rapports et documents. 1905-1907. Mission Savorgnan de Brazza. Commission Lanessan, préface de Catherine Coquery-Vidrovitch. Éditions : Le passager clandestin, Neuvy-en-Champagne, 2014 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 101, no 382,‎ , p. 295–297 (lire en ligne, consulté le )
  3. La Petite Presse, 16 mai 1907, page 3