Gabrielle Castelot
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gabrielle Alice Castelot
Pseudonyme
Guy HarvengVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfants
André Castelot
Jacques Castelot
Germaine Chanteaud-Chabas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Gabrielle Alice Castelot, née le [1] à Anvers et morte en , est une poétesse et journaliste belge de langue française.

Elle a aussi écrit sous les noms de plume de Guy Harveng et Sorella.

Biographie modifier

Gabrielle Alice Castelot est la fille unique de Georges Castelot, riche négociant, raffineur de sucre d'Anvers, et d'Alice Schmidt, née en Allemagne, à Mayence. Elle épouse le Paul Storms, né à Anvers le [2]. Le couple a deux enfants, nés également à Anvers, l'historien André Castelot, en 1911, et le comédien Jacques Castelot, en 1914. La famille se réfugie en France à l'automne 1914. Gabrielle Storms-Castelot vit en 1916 et 1917 dans un hôtel d'Arcachon avec ses enfants et sa belle-mère[3].

D'autres sources donnent faussement comme nom de jeune fille celui de Lesfort[4].

Séparée de son mari, elle vit en France, en région parisienne. Elle rencontre en 1915 le peintre français Maurice Chabas et devient son amie intime[5]. Une fille naît de cette union, Germaine Chanteaud-Chabas. Son amant illustre son premier ouvrage, une étude poétique spiritualiste et mystique, en prose, publié en 1922, Flamme divine[6]. Ses poèmes sont récités par des comédiens lors de manifestations artistiques à Paris[7].

Elle est critique d'art à la Revue franco-belge[8], donne quelques articles au quotidien parisien Comœdia [9]. Elle obtient la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1934, décernée par le ministère des Affaires étrangères. Elle l'a obtenue pour son œuvre d'écrivain et pour les services rendus pendant la guerre aux artistes mobilisés[10]. Cette même année, elle blesse mortellement au volant de sa voiture une aristocrate, la comtesse de Revel, âgée de 62 ans, qui traversait une rue à Versailles[11].

C'est aussi à Versailles qu'elle fait la connaissance de l'écrivain Alphonse de Châteaubriant, marié, de dix ans son aîné. Elle devient à la fois sa maîtresse, sa collaboratrice et son égérie[12]. Son fils André devient un temps le secrétaire particulier de son amant. Elle tient un salon, que fréquentent des auteurs comme Jean Cocteau[13]. Châteaubriant préface son recueil de poésie publié en 1936, Les Trois Roses[14].

Après l'arrivée au pouvoir d'Hitler, elle entretient une correspondance et des relations avec des Allemands nazis convaincus, devient nationale-socialiste[15], visite l'Allemagne avec son compagnon, donne un article à Comoedia en 1935 relatant ses impressions[16]. Son amant, également fasciné par l'Allemagne d'Hitler, devient un des hérauts de la réconciliation franco-allemande à partir de 1936; elle informe ses correspondants allemands des efforts entrepris par son compagnon pour gagner à leur cause des soutiens en France. Elle s'est démenée pour qu'Hitler le rencontre, d'abord sans succès[17]. Châteaubriant et Gabrielle Castelot finissent par rencontrer le dirigeant nazi le [18]. Ou bien le  ?

En , sous l'Occupation, elle devient secrétaire générale de la direction de La Gerbe, hebdomadaire politique et littéraire collaborationniste fondé par Châteaubriant. Elle y signe des articles sous le pseudonyme de Guy Harveng[19]. Elle tient d'abord la rubrique « L'Écran du monde » puis publie ensuite des reportages qui ont souvent pour cadre l’Allemagne hitlérienne. Son fils André collabore également à La Gerbe. En 1942, elle cosigne sous le nom de Guy Harveng un manifeste des intellectuels français contre les crimes britanniques, manifeste anglophobe et collaborationniste protestant contre un raid aérien britannique ayant frappé Paris dans la nuit du 3 au , à l'instar de Châteaubriant et d'autres ténors de la collaboration[20]. Elle donne également des cours hebdomadaires et gratuits sur « l'Allemagne nouvelle » au Centre des hautes études sociales[21].

Après la guerre, elle vit auprès de Châteaubriant, réfugié en Autriche à Kitzbühel sous un nom d'emprunt, mort en 1951.

Sous un pseudonyme, elle fait publier en France en 1962 avec l'aide de la veuve de Romain Rolland des lettres qu'échangèrent ce dernier et Châteaubriant[22].

Publications modifier

Bibliographie modifier

  • Louis-Alphonse Maugendre, Alphonse de Chateaubriant 1877-1951. Dossier littéraire et politique, André Bonne, 1977, 445 p.

Notes et références modifier

  1. Louis-Alphonse Maugendre, Alphonse de Chateaubriant 1877-1951 – Dossier littéraire et politique, André Bonne, 1977, p. 221
  2. Louis-Alphonse Maugendre, Alphonse de Chateaubriant 1877-1951 – Dossier littéraire et politique, André Bonne, 1977, p. 174, p. 221. Ses parents se sont mariés vers 1885 : Antwerp maritime law reports, G. Dubois, 1885, p. 44
  3. Gallica : collection de L'Avenir d'Arcachon
  4. Gilbert Joseph, Fernand de Brinon, l’aristocrate de la Collaboration, Albin Michel, Paris, 2002, p. 165
  5. Myriam de Palma, Maurice Chabas : peintre et messager spirituel, 1862-1947, Somogy, 2009
  6. Compte-rendu dans Le Figaro, L'Intransigeant, 22 décembre 1922, Le Phare de la Loire, 10 août 1925
  7. Comoedia, 4 juin 1929, Ibid., 22 juin 1931
  8. Comoedia, 26 février 1934, Annuaire général des lettres, 1933
  9. Comoedia, 7 décembre 1928, G. Castelot, « Les forces morales de l'âme alsacienne »
  10. L'Œuvre, 23 février 1934, Le Figaro, 25 février 1934
  11. Le Temps, 20 avril 1934
  12. Louis-Alphonse Maugendre, Alphonse de Chateaubriant 1877-1951 – Dossier littéraire et politique, André Bonne, 1977, p. 173-177
  13. Paul Dirkx, Les amis belges. Presses littéraire et franco-universalisme, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 282
  14. Revue bleue, 18 juillet 1936
  15. Gilbert Joseph, Fernand de Brinon, l’aristocrate de la Collaboration, Albin Michel, Paris, 2002, pp. 165-166
  16. Comoedia, 8 janvier 1935, G. Castelot, « Quelques lueurs, à la faveur de Noël, sur le mystère de l'âme allemande »
  17. Gilbert Joseph, op. cit., p. 165
  18. Christian Marche, La Gerbe: un organe collaborationniste, Presses universitaires du Septentrion, 2000, p. 40
  19. Christian Marche, op. cit., p. 59
  20. Le Matin, 11 mars 1942, Ibid., 9 mars 1942
  21. « Mme Castelot a repris ses cours sur l'Allemagne nouvelle », L'Œuvre, 12 février 1943, Ibid., 20 avril 1943
  22. « L'Un et l'Autre -: Correspondance entre Romain Rolland et Alphonse de Châteaubriant (1914-1944) », Cahiers Romain Rolland, n° 30, Volume 2, Albin Michel, 2013, préface et annotations par L-A Maugendre, note n° 5

Liens externes modifier