Fosse Schneider

ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais

Fosse Paul Schneider anciennement Sainte-Barbe ou no 5 des mines de Douchy
La fosse Schneider au début du XXe siècle.
La fosse Schneider au début du XXe siècle.
Puits Sainte-Barbe
Coordonnées 50,315699, 3,346424[BRGM 1]
Début du fonçage 1837
Profondeur 537 mètres
Arrêt avant 1886
Puits Paul Schneider
Coordonnées 50,314717, 3,34667[BRGM 2]
Début du fonçage 1900
Mise en service 1907
Profondeur 924,64 mètres
Arrêt 1955
Remblaiement ou serrement 1957
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Lourches
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Douchy
Groupe Groupe de Valenciennes
Ressources Houille
Concession Douchy

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Paul Schneider anciennement Sainte-Barbe ou no 5 des mines de Douchy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Paul Schneider anciennement Sainte-Barbe ou no 5 des mines de Douchy

La fosse Schneider ou Paul Schneider ou no 5 de la Compagnie des mines de Douchy est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Lourches. Elle ouvre tout d'abord en 1837 sous le nom de fosse Sainte-Barbe, mais elle est abandonnée à l'extraction avant 1886. Un terril est édifié au nord-est du carreau de fosse, et des cités à l'ouest. C'est alors qu'en 1900, le carreau de fosse est repris, et un puits Paul Schneider est entrepris à 110 mètres au sud du puits Sainte-Barbe. La nouvelle fosse est productive en 1907, elle concentre très vite la production des fosses du secteur. Bombardée pendant la Première Guerre mondiale, elle est reconstruite après-guerre. Elle concentre l'exploitation de la fosse La Naville en 1936 et celle de la fosse de Rœulx de la Compagnie des mines d'Anzin en 1939.

La Compagnie des mines de Douchy est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. La fosse Schneider est modernisée en 1950, elle concentre ensuite la production de la fosse Boca. Une arrivée brutale d'eau survenue le entraîne l'abandon définitif de la fosse. Le puits est remblayé en 1957, le chevalement est détruit en 1971. Il ne reste rien de la fosse. Le terril conique no 170 est quant à lui exploité.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Schneider. Le carreau de fosse et le terrils sont devenus des espaces verts, les cités ont été rénovées.

La fosse modifier

Fonçage modifier

La fosse Sainte-Barbe est ouverte à Lourches en 1837[A 1], à 380 mètres au nord-est[note 1] de la fosse l'Éclaireur, et à 350 mètres seulement de la limite de la concession avec celle de la Compagnie des mines d'Anzin[F 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 80 mètres[F 1].

Exploitation modifier

Les mêmes branches de veines qu'à la fosse l'Éclaireur ont été exploitées à la fosse Sainte-Barbe. Le cran de Saint-Mathieu a été traversé pour exploiter les veines plus au nord. Le dernier niveau est situé à la profondeur de 537 mètres[F 1].

 
La fosse dans les années 1900.

Abandon modifier

Albert Olry indique dans son ouvrage de 1886 que la fosse Sainte-Barbe a été mise au chômage, c'est-à-dire abandonnée. Il pense qu'elle ne servira probablement plus à l'extraction[F 1].

Reprise modifier

Le carreau de fosse est repris en 1900 sous le nom de Paul Schneider. Le puits Sainte-Barbe est définitivement abandonné, mais un puits Schneider est entrepris[A 1],[A 2] à 110 mètres au sud[note 1]. Le puits atteint la profondeur de 840 mètres en 1907, la fosse commence alors à extraire[A 2]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 80 mètres[JD 1]. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 41 mètres[JD 1]. Toute neuve, elle devient alors le principal siège d'extraction de la compagnie, reprenant les champs d'exploitation des fosses Sainte-Barbe, Saint-Mathieu et l'Éclaireur[A 2]. Elle est détruite durant la Première Guerre mondiale[1].

 
La fosse vers 1918.

La fosse est reconstruite après la guerre. Huit fosses sont exploitées par la Compagnie des mines de Douchy en 1936 : l'extraction est assurée par Schneider, La Naville et Boca, l'aérage par Douchy, Saint-Mathieu, l'Éclaireur et Gantois, tandis que la fosse Désirée assure l'épuisement des eaux[A 3]. Cette même année, la fosse La Naville cesse d'extraire et assure l'aérage et le service pour la fosse Schneider. Trois ans plus tard, c'est la fosse de Rœulx de la Compagnie des mines d'Anzin qui est rattachée[B 1]. Elle est sise à 860 mètres au nord-ouest[note 1].

La Compagnie des mines de Douchy est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. Quatre ans plus tard, la fosse Schneider est modernisée. Le changement le plus visible est la mise en place d'un nouveau chevalement qui surplombe l'ancien. Une poulie Koepe remplace la machine d'extraction. La fosse Boca, sise à 3 100 mètres à l'est-sud-est[note 1], est concentrée sur la fosse Schneider. Deux jours avant les congés, un tir de mine entraîne une explosion de grisou qui a causé la mort de neuf mineurs le , et en a blessé onze[B 1].

L'abandon de la fosse est causé par une arrivée brutale d'eau le . Le ministre de l'Industrie décrète la fermeture de la fosse, malgré de nombreuses polémiques et grèves. Le gros matériel est récupéré à la fosse La Naville. L'année suivante, dans cette même fosse, une venue d'eau trois fois plus importante est constatée. Le puits, profond de 924,64 mètres[BRGM 2] est remblayé en 1957. Le chevalement est détruit en 1971, il ne subsiste rien de la fosse[B 1].

Reconversion modifier

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Schneider. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2].

Le terril modifier

 
Le terril Schneider.
50° 19′ 05″ N, 3° 20′ 50″ E

Le terril no 170, Schneider, situé à Lourches et Escaudain, est le terril conique de la fosse Schneider. Initialement haut de 56 mètres, il a été partiellement exploité[3],[4].

Les cités modifier

Des cités, connues sous le nom de Cité Schneider, ont été bâties au sud et à l'ouest de la fosse Schneider, sur le territoire des communes de Lourches, Escaudain et, dans une moindre mesure, Rœulx. La typologie des logements est assez diversifiée[5].

Notes et références modifier

Notes
  1. a b c et d Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a et b Dubois et Minot 1991, p. 47
  2. a b et c Dubois et Minot 1991, p. 48
  3. Dubois et Minot 1991, p. 49
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. a b c et d Olry 1886, p. 277
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1913, p. 156

Voir aussi modifier

 

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 47-49.  
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, .  
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 277.  
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 156.