Forêt domaniale de Pélenc

forêt

Forêt domaniale de Pélenc
Image illustrative de l’article Forêt domaniale de Pélenc
L'entrée ouest du canton des Cadenières.
Localisation
Coordonnées 43° 37′ 45″ nord, 6° 08′ 53″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Var
Géographie
Superficie 1 035 ha
Altitude
 · Maximale
 · Minimale

810 m
430 m
Compléments
Protection ZNIEFF de type II
Statut Forêt domaniale
Administration Office national des forêts
Essences Chêne vert, chêne pubescent, pin d’Alep[2]
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Forêt domaniale de Pélenc
Géolocalisation sur la carte : Var
(Voir situation sur carte : Var)
Forêt domaniale de Pélenc

La forêt domaniale de Pélenc couvre 1 035 hectares. Elle est située dans la partie nord-ouest du département du Var, sur les territoires des communes de Moissac-Bellevue (762,10 hectares), de Montmeyan (254,65 hectares) et de Fox-Amphoux (18,25 hectares).

Toponymie modifier

La forêt de Pellen est citée dès 1593 dans une transaction passée entre Rolland de Castellane, seigneur de Montmeyan, et les habitants de ce terroir[3],[Note 1]. Le terme pélenc (ou pelen) sert à désigner une pelouse, un pâturage, ou encore un champ en friche[4].

Présentation modifier

La forêt de Pélenc, constituée de trois cantons distincts, repose majoritairement sur des sols rouges méditerranéens. Elle est située dans l’étage de la chênaie verte et pubescente. Les cantons du Grand Pélenc et des Cadenières (938 hectares) sont couverts d’un beau taillis de chêne vert et pubescent. Le canton des Eyssariades (97 hectares), situé à environ 750 m d’altitude, est couvert essentiellement d’une futaie résineuse régulière de pin d’Alep, parfois avec en mélange avec des pins sylvestres et des pins maritimes[2].

Il est à noter que de nombreux reboisements en cèdres, sapins méditerranéens et pins noirs ont été réalisés dans les années 1970, pour une surface d’environ 53 hectares. Ces reboisements ont parfois été disséminés, parfois sur des surfaces de plusieurs hectares d’un seul tenant.

Périmètre modifier

Le périmètre de tous les cantons est presque entièrement matérialisé par un layon de 2 mètres de largeur. Ce layon est en général bien entretenu et bien visible. Souvent, ce périmètre est jalonné par des bornes parfois numérotées ou des croix gravées dans la roche. Parfois, il est délimité par des murets.

La longueur totale du périmètre est d’environ 40 km (6,1 km pour le canton des Essariades, 24,3 km pour le canton du Grand Pélenc, 9,5 km pour le canton des Cadenières)[2].

Milieu naturel modifier

 
Les trois cantons de la forêt de Pélenc sur un fond de carte d'OpenStreetMap.

Les trois cantons de cette forêt sont peu éloignés les uns des autres. Ils s’insèrent dans un ensemble de collines au relief peu accusé. Il n’y a pas cours d’eau dans la forêt ; quelques ruisseaux temporaires peuvent apparaître en fond de vallon lors de fortes pluies.

Le sol des trois cantons est constitué de roches sédimentaires carbonatées (calcaire ou dolomie). On peut identifier le Jurassique supérieur dolomitique dans le canton des Eyssariades, le Jurassique supérieur calcaire dans le canton du Grand Pélenc, le Tithonien et le Valanginien calcaire dans le canton des Cadenières[2].

La forêt de Pélenc appartient à une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de type II qui abrite 14 espèces d'intérêt patrimonial, dont trois sont déterminantes : le Rollier d'Europe, l'Ascalaphon du midi et l'Hespérie de la ballote[5].

Résistance française modifier

En juin 1943, Daniel Bénédite[6], Paul Schmierer[7] et Roger Taillefer[8] mettent en place un chantier forestier qui sert de lieu de transit pour réfugiés et opposants dans la forêt de Pélenc[8]. Jusqu'en août 1944, cette exploitation forestière sert de base arrière pour les activités de renseignement du réseau Tartane-Masséna[9],[10],[11].

La carte de la Résistance dans le Var établie par le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale montre le maquis du Pélenc (Armée secrète) avec le chantier forestier/camp de réfractaires, un dépôt d'armes clandestin à la ferme de Camillier et le parachutage du 13 mai 1944[12].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Cette transaction précise quels sont les droits d'usage de la communauté de Montmeyan, notamment pour le pâturage et le ramassage des glands.

Références modifier

  1. Localisation du centre du canton du Grand Pélenc avec Google Maps.
  2. a b c et d Olivier Bonnin, Forêt domaniale de Pelenc : révision d’aménagement 2014-2033, Office National des Forêts, Direction territoriale Méditerranée, 2013.
  3. Transaction passée entre le seigneur du lieu et les habitants, le 4 novembre 1593, Enregistrement du 24 mars 1743, Archives communales de Montmeyan, Livre des délibérations de 1742 à 1754, Série BB numéro 5.
  4. André Pégorier, Les noms de lieux en France : glossaire de termes dialectaux, IGN, 2006.
  5. La ZNIEFF de la forêt de Pélenc sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel.
  6. Daniel Ungemach-Bénédite sur le site de Mémoires et espoirs de la Résistance.
  7. Paul Schmierer sur le site de l'amicale du réseau Gallia.
  8. a et b Victor Masson, La Résistance dans le Var, 1940-1944, Association des Mouvements Unis de la Résistance et des Maquis du Var, 1983.
  9. Daniel Bénédite, La filière marseillaise : un chemin vers la Liberté sous l'occupation, Éditions Clancier Guénaud, 1984.
  10. Attestation écrite de Daniel Ungemach-Bénédite sur le chantier forestier du Pelenc, Archives familiales, 20 mai 1986.
  11. Daniel Bénédite, Un chemin vers la liberté sous l'occupation, Éditions du Félin, 2017.
  12. Carte de la Résistance dans le Var établie par Victor Masson du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, Mise à jour par Jean-Marie Guillon et les Archives départementales du Var, Fonds des Forces françaises de l'intérieur, Répertoire numérique sous-série 37 J, Archives départementales du Var, 2006.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Olivier Bonnin, Forêt domaniale de Pelenc : révision d’aménagement 2014-2033, Office national des forêts, Direction territoriale Méditerranée, 2013.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier