Maison de Castellane

Maison de Castellane | |
![]() Armes | |
Blasonnement | De gueules au château d'or, sommé de 3 tours du mesme maçonné de sable, la tour du milieu plus élevée que les deux autres |
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Devise | May d'hounour que d'hounours (en occitan) Plus d'honneur que d'honneurs (en français) |
Période | XIe siècle - XXIe siècle |
Pays ou province d’origine | Provence |
Charges | Député des Alpes-de-Haute-Provence Député du Cantal Sénateur Préfet Ambassadeur de France |
Fonctions militaires | Maréchal de France Lieutenant général Chef d'escadre des armées navales Maréchal de camp Brigadier des armées du roi Général |
Fonctions ecclésiastiques | Archevêques, évêques |
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La maison de Castellane est une famille subsistante de la noblesse française, d'extraction féodale, originaire de Provence.
Elle a formé depuis le XIe siècle un grand nombre de branches, dont la plupart sont aujourd'hui éteintes. Elle a donné de nombreux chevaliers ou commandeurs de l'Ordre de Malte, neuf évêques ou archevêques, de nombreux officiers, deux lieutenants-généraux, six maréchaux de camp[1], et un maréchal de France en 1852.
Selon Albert Dauzat, le nom de famille se prononce "Kaslane" (à la parisienne), alors que le nom de la ville est prononcé "Kastèlane"[2].
HistoireModifier
OriginesModifier
La maison de Castellane tire son nom de la petite ville de Castellane, en Haute-Provence, que ses premiers seigneurs possédaient en toute souveraineté depuis le Xe siècle[3].
Dès la fin du Xe siècle, les sires et barons de Castellane occupaient dans la Haute-Provence un rang exceptionnel où ils régnaient de facto en souverains et frappaient leur propre monnaie. Ils possédèrent seuls l'administration de la justice jusqu'au début du XIIIe siècle, mais prêtèrent hommage aux comtes de Provence à partir de 1189[3].
La maison de Castellane est une des plus anciennes familles françaises subsistantes, sa filiation étant suivie depuis Boniface, sire ou baron de Castellane, vivant en 1089[4], qui fut cette année-là choisi avec d'autres seigneurs provençaux pour servir d'arbitre entre les abbés de Saint-Victor de Marseille et de Saint-Honorat de Lérins[3].
La baronnie de CastellaneModifier
Les auteurs ne s'accordent pas sur l'origine de cette souveraineté, mais dans les chartes des Xe siècle, XIe siècle et XIIe siècle, on lit que la famille de Castellane était souveraine sur sa terre de Castellane à cette époque[5].
Boniface III de Castellane, qualifié baron de Castellane, seigneur de Salernes et de plusieurs autres terres et châteaux, se croyant souverain de ses petits états, voulut se soustraire à l'hommage qu'il devait à son prince. Il fut assiégé dans la ville de Castellane par le roi d'Aragon et son fils le comte de Provence, et contraint de prêter foi et hommage en octobre 1189 pour toutes les terres qu'il possédait[5].
Boniface IV de Castellane, son petit-fils, fut seigneur de Castellane, Salers, Villecroze et de 26 autres terres pour lesquelles il prêta hommage au comte de Provence Raymond Béranger en 1226[5].
Période moderneModifier
La maison de Castellane a donné plus de cent[réf. nécessaire] chevaliers ou commandeurs de l'Ordre de Malte.
Ses membres furent reçus 9 fois aux honneurs de la Cour de 1750 à 1787[6].
Principales branchesModifier
Boniface IV de Castellane, vivant en 1226, épousa Agnès Spata ou Spada, héritière de la seigneurie de Riez. Il en eut au moins deux fils :
- Boniface dit Galbert, marié à Sibille, dame de Fos, auteurs de la lignée des seigneurs de Salernes ;
- Boniface dit de Riez, baron de Castellane, décapité en 1247, marié à Alix des Baux, fille du vicomte de Marseille, auteurs de la lignée de Riez.
Ces deux frères furent les auteurs de deux grandes lignées qui se sont divisées en un très grand nombre de branches et rameaux, dont plusieurs se sont perpétués jusqu'au XIXe siècle[3].
Lignée de SalernesModifier
- Branche ainée, barons d'Entrecasteaux et comtes de Grignan
La branche ainée des seigneurs de Salernes s'éteignit au début du XVIIIe siècle avec le marquis de Grignan, sans postérité de son mariage en 1704 avec Mademoiselle de Saint-Amand[7]. Sa mère, la comtesse de Grignan, était Françoise de Sévigné (1646-1705), la principale destinataire des lettres de sa mère, Madame de Sévigné[7].
- Branche de Castellane-Esparron
Cette branche, issue des seigneurs de Salernes, a pour auteur au XVe siècle Raymond Gaufridy de Castellane, marié à Philippe d'Esparron[7].
- Rameau de Castellane-Novejan
Cette branche, issue du rameau d'Esparron, a pour auteur Pompée de Castellane, seigneur de Novejan, marié en 1580 à à Lucrèce-Artaud de Montauban[7].
- Rameau de Fox-Amphoux
Une branche issue des seigneurs de Salernes[8] fut seigneurs de Fox-Amphoux [9].
Lignée de RiezModifier
- Branche de Castellane-Norante
Cette branche, issue des seigneurs de Riez, a pour auteur Honoré de Castellane, marié en 1580 à Françoise de Giraud[7].
- Branche de Castellane-Majastre
Cette branche, issue des seigneurs de Riez, a pour auteur Scipion de Castellane, marié en 1614 à N. de Lombard[7].
PersonnalitésModifier
- Joseph-Pierre de Castellane (1661-1739), évêque de Fréjus
- Michel-Ange de Castellane (1703-1782), brigadier des armées du roi, ambassadeur de France près la Sublime Porte de 1741 à 1747
- Jean-Antoine de Castellane Saint-Maurice (1732-1802), évêque de Lavaur
- Jean-Arnaud de Castellane (1733-1792), évêque de Mende
- Henri-César de Castellane-Majastre (1733-1789), chef d'escadre des armées navales
- Elléon de Castellane-Mazaugues (1746-1806), évêque de Toulon
- Jean-Joseph-Victor de Castellane-Adhémar (1748-1788), évêque de Senez
- Boniface de Castellane (1758-1837), général, préfet, homme politique
- Boniface de Castellane (1788-1862), maréchal de France et pair de France
- Marie de Castellane (1840-1915), femme de lettres et mémorialiste
- Antoine de Castellane (1844-1917), député du Cantal
- Boni de Castellane (1867-1932), dandy, député des Alpes-de-Haute-Provence
- Stanislas de Castellane (1875-1959), député du Cantal, sénateur
- Boniface de Castellane (1897-1946), ambassadeur
- Victoire de Castellane (1962), créatrice de joaillerie
- Pierre de Castellane (1960-2018), maire d’Annoville (Manche), conseiller départemental de la Manche, vice-président de l’intercommunalité Coutances Mer et Bocage
ArmesModifier
- De gueules au château d'or, sommé de 3 tours du mesme maçonné de sable, la tour du milieu plus élevée que les deux autres[3],[7],[6]
- Couronne : les armes sont souvent surmontées d’une couronne fermée, rappelant la souveraineté de la famille sur son fief jusqu'en 1189.
- Devise : May d'hounour que d'hounours (en français : plus d'honneur que d'honneurs)
TitresModifier
Notes et référencesModifier
- Jean-Baptiste Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, tome II, 1847, page 43
- Albert Dauzat, Le Français moderne, volume 4, 1936, page 174
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome IX, 1910, pages 3-11
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, 2007, p.58
- La Chenaye-Desbois, 1864, volume IV, page 79
- E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 265
- Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, tome II, 1938, page 344
- R. Masson, Les Bouches-du-Rhône: encyclopédie départementale, Volume 4,Partie 2, 1931, page 124.
- Provence historique: revue trimestrielle, Volume 8, Archives départementales, 1958, page 73.
BibliographieModifier
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 9, pages 3 à 10 Castellane (de)
- Edmé-Méry Leclerc de Juigné de Lassigny, Généalogie de la maison de Castellane. 1re partie : Des origines à la perte de Castellane, 987-1262, impr. de Vitte, 1912, Lyon, 103 pages
- Georges Martin, Histoire et Généalogie de la Maison de Castellane, 1989, Lyon, 248 pages
- Natasha Valzey, « L’évêché de Senez (Alpes-de-Haute-Provence) et la famille des Castellane », Bulletin de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, 42 (2002), p. 23-45
- Boni de Castellane, Perrin, 2008, 350 p., réed. Tempus, 2016.
- Jacques-Edouard Grée, « Pierre de Castellane, l’homme au bout de l’allée », éditions Interservices Eurocibles (50), 2019, 96 p.