Famille Scrovegni

ancienne famille noble de Padoue

Les Scrovegni sont une ancienne famille noble de Padoue.

armes des Scrovegni
Giotto, Enrico Scrovegni offre aux anges une reproduction de la chapelle des Scrovegni, Chapelle des Scrovegni, Padoue

Histoire modifier

D'origine modeste, selon la tradition, le premier membre de la lignée serait un Rinaldo Pota di Scrova, musicante et usurier ou un artisan de Brugine[1].

Les premières informations les concernant remontent à l'an 1081, quand ils figurent déjà parmi les familles inscrites au Consiglio nobile de Padoue.

Une attestation concernant une de leurs habitations située le long de via Maggiore, près du Dôme remonte à 1146. L'édifice leur était parvenu comme récompense à la suite d'un arbitrage qu'ils avaient rendu entre le clergé de la cathédrale et les habitants de Monselice ; depuis cette date, les rapports sont cordiaux entre les Scrovegni et le clergé[1].

Néanmoins, c'est depuis Reginaldo que les Scrovegni deviennent importants du point de vue social, économique et politique.

Après avoir épousé Capellina Malcapelli de Vicence, il consolide son patrimoine en achetant des propriétés. Il est surtout connu pour son activité d'usurier qui aurait ruiné de nombreuses familles. Rinaldo est mort vers 1288-1290[1].

Pietro Selvatico rapporte qu'à sa mort sa maison a été assaillie et incendiée par la foule en colère[1].

Manfredo et Enrico, ses fils, ainsi que Pietro di Bellotto, son neveu, ont hérité de l'activité financière à partir de 1290.

Enrico Scovegni († 1336) est probablement le membre le plus illustre de la maison. Il conforte l'activité de prêteur sur gage et l'utilise comme instrument d'ascension politique[1].

La construction de la chapelle des Scrovegni, dans la zone de l'Arène de Padoue, lui permet de renforcer ses liens avec l'église. Il conforte ses liens avec la noblesse en épousant la sœur de Ubertino da Carrara puis, en secondes noces, la fille de François d'Este. Ne partageant pas les idées de Marsilio da Carrara, Enrico quitte Padoue pour s'établir finalement à Venise[1].

Ses fils Bartolomeo et Ugolino, retournent à Padoue vers le milieu du XIVe siècle participant à la vie politique sous Francesco da Carrara il vecchio[1].

Ugolino fut :

Il se rebelle contre Francesco Novello da Carrara et doit se réfugier avec ses fils dans le château de Padoue.

Giacomo et Enrico di Ugolino se distinguent comme hommes d'armes au service de Francesco il Vecchio :

Le sort de la famille est incertain : la dernière référence à Padoue remonte à 1444 ; un document atteste de leur transfert en France, où ils résultent en activité au cours du XVIe siècle[1].

La Divine Comédie modifier

Dans la Divine Comédie, Dante place les usuriers dans le troisième giron du septième cercle où sont punis les violents contre l'art, assis sous une pluie de feu, leurs armoiries au cou. Le poète, laissant un moment Virgile, descend à leur rencontre et est apostrophé par Reginaldo Scrovegni : « E un che d'una scrofa azzurra e grossa / segnato avea lo suo sacchetto bianco, / mi disse [...] / Con questi Fiorentin son padoano[2] »

Blason modifier

Le blason de la famille est une truie couleur d'azur sur champ blanc comme décrite par Dante sur le sac de Reginaldo.

Bibliographie modifier

  • (it) Vittorio Sermonti, Inferno, Rizzoli, .
  • (en) Anne Derbes, Mark Sandona, The Usurer's Heart: Giotto, Enrico Scrovegni, and the Arena Chapel in Padua, Pennsylvania State University Press, 2008 (ISBN 978-0-271-03256-6)

Liens externes modifier

  • (it) Gabriella De Biasi, « Scrovegni », sur Treccani.it,

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i (it) Gabriella De Biasi, Enciclopedia Dantesca, Encyclopédie Treccani (lire en ligne)
  2. « Et un damné qui avait un sac blanc / marqué d'une grosse truie couleur d'azur, / me dit [...] / Je suis Padouan parmi ces Florentins » », Dante Alighieri, Divine Comédie, Enfer, XVII, 64-70, traduction Jacqueline Risset, Flammarion, 1985.

Source de la traduction modifier