Fédération addiction
La Fédération addiction est une association française regroupant des organismes et des professionnels travaillant dans le champ de l'addictologie. Elle a été créée en 2011 par la fusion de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (ANITEA) et de la Fédération des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie (F3A)[2].
Fondation | |
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Prédécesseur |
Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (d) |
Forme juridique |
Association déclarée |
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Domaine d'activité |
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire (France) |
Siège |
Paris (104, 75011) |
Pays |
Présidente |
Catherine Delorme (d) (depuis ) |
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Déléguée générale |
Marie Öngün-Rombaldi[1] |
Chiffre d'affaires |
1,8 M€ () |
Site web |
RNA | |
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SIREN | |
OpenCorporates |
La Fédération addiction revendique 850 établissements et services de santé adhérents ainsi que 500 adhérents individuels[3] et se présente comme « le premier réseau d’addictologie de France »[4].
Histoire
modifierLa loi du 31 décembre 1970 est à l'origine de la prise en charge des usagers de drogues en France : elle considère l'usager de stupéfiants à la fois comme un malade et comme un délinquant. Après son adoption, des structures de soins spécialisés ouvrent dans les années 1970 : ce sont alors des dispositifs sanitaires comme l'hôpital Marmottan fondé en 1971 par le psychiatre Claude Olievenstein. Avec la loi du 30 juin 1975 est créé un secteur médico-social spécifique avec l'émergence de dispositifs pour la toxicomanie et l'alcoologie détachés des hôpitaux[5].
L'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT) est ainsi créée en 1980 « afin de rassembler les intervenants en toxicomanie »[5]. Dans un contexte de stigmatisation des consommateurs de drogue, notamment en raison de l'épidémie de VIH-sida, l'ANIT milite pour le respect de l'anonymat de usagers et l'accès gratuit aux soins. L'association est divisée dans les années 1990 par le débat autour de la réduction des risques avant finalement de se positionner pour[5].
La Fédération française des centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie (FFCHAA) est, quant à elle, créée en 1994. Elle prend le nom de Fédération française de l’alcoologie ambulatoire (FFAA) en 1999[5].
À partir de la fin des années 1990, le concept d'addictologie s'impose et remet en cause le traitement séparé des questions d'alcool, de tabac et de drogues illicites. La loi du 2 janvier 2022 crée les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), financés par l'Assurance maladie[5]. Dans le courant de ces évolutions, la FFAA devient la Fédération française des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie (F3A) en 2002 et l'ANIT l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (ANITEA) en 2008[5].
Les deux organisations entament un rapprochement à partir de 2007 qui aboutit en 2011 à leur fusion et à la création de la Fédération Addiction[2].
Organisation
modifierLa Fédération addiction regroupe :
- des personnes morales, principalement des associations gestionaire de centres d'addictologie (CSAPA, CAARUD) ou de communautés thérapeutiques ainsi que des services hospitaliers d'addictologie ;
- des adhérents individuels, professionnels de l'addictologie : médecins, psychologues, travailleurs sociaux,…
Fonctionnement
modifierPrésidents
modifier- 2011-2018 : Jean-Pierre Couteron
- 2018-2024 : Jean-Michel Delile[6]
- Depuis 2024 : Catherine Delorme[7]
Déléguées générales
modifier- 2011-2022 : Nathalie Latour
- depuis 2022 : Marie Öngün-Rombaldi[1]
Activités
modifierProjets et publications
modifierLa Fédération addiction développe des projets visant à « accompagne[r] les professionnels pour décloisonner les approches et améliorer les pratiques »[3]. Elle publie différents guides à destination des intervenants en addictologie afin d'améliorer les pratiques professionnelles, par exemple sur le chemsex[8], les liens entre addictions et troubles psychiatriques[9], l'accompagnement des consommateurs de cocaïne[10], etc.
Congrès
modifierLa Fédération addiction organise chaque année un congrès réunissant environ un millier de participants[11] et présenté comme « le plus important évènement de France sur les drogues et les addictions »[12].
Plaidoyer
modifierPolitique des drogues
modifierLa Fédération addiction se positionne contre la politique de pénalisation des drogues « qui ne sert à rien et coûte cher »[13]. Elle relève que « le nombre d’usagers ne baisse pas alors que la France a l’une des politiques les plus répressives en matière de stupéfiants »[14].
La Fédération addiction fait partie du « collectif pour une nouvelle politique des drogues »[15] qui soutient la dépénalisation de la simple consommation de drogues et a lancé une pétition en ce sens en [16],[17],[18].
Alcool
modifierLa Fédération Addiction dénonce les discours publics qui tendent à minimiser les dangers du vin[19]. Elle souhaite des campagnes [de prévention] « qui invitent à réduire quantitativement la consommation d’alcool » mais rappelle également que « La stratégie de dire “l’alcool, c’est mal” ne fonctionne pas auprès d’un public jeune » et soutient des campagnes sur la réduction des risques liés à la consommation d'alcool[20],[21].
La Fédération addiction anime en France la campagne du Dry January, incitant à l'absence de consommation d'alcool après la soirée du Nouvel An et durant tout le mois de janvier, malgré la décision des pouvoirs publics de ne pas soutenir cette action en 2020[22],[23]. La Fédération critique dans cette décision le « jeu des lobbys » de l'alcool[24].
Tabac
modifierLa Fédération Addiction soutient la hausse du prix du tabac et l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Elle appelle toutefois les autorités à des mesures spécifiques à destination des fumeurs précaires[25],[26].
En 2023, le président de la Fédération Addiction Jean-Michel Delile a signé une tribune soulignant « la moindre nocivité » de la vapoteuse par rapport au tabac et rappelant « que vapoter se soit avéré utile pour aider les fumeurs à quitter la cigarette »[27].
Réduction des risques
modifierLa Fédération addiction défend une politique de réduction des risques par « l’éducation préventive », les « actions d’intervention précoce » et le soin[13]. Elle soutient également l'ouverture de salles de consommation à moindre risque[28].
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives aux organisations :
Notes et références
modifier- « L’ex-conseillère Logement d’abord d’Emmanuelle Wargon Marie Öngün-Rombaldi prend la direction de la fédération Addiction », sur AEF,
- « Naissance d'une nouvelle fédération des acteurs de la prise en charge des addictions », sur Actualités sociales hebdomadaires,
- Fédération Addiction, « Qui sommes nous ? »
- ↑ « [Communiqué] Réduire les cancers évitables : des annonces, oui. Une politique ambitieuse ? Pas encore… », sur Fédération Addiction,
- Marine Gaubert, La Fédération Addiction : l'expertise renouvelée : Mémoire de master 2, Institut d'études politiques de Grenoble,
- ↑ « Jean-Pierre Couteron, accro à l’addictologie », sur Le Monde,
- ↑ « Catherine Delorme succède à Jean-Michel Delile à la présidence de la Fédération addiction », sur Hospimedia,
- ↑ AIDES, « « ALLER VERS LES CHEMSEXEURS » : UN GUIDE POUR ACCUEILLIR, PRÉVENIR ET ORIENTER »,
- ↑ « Guide addictions et troubles psychiatriques - Fédération Addiction (2022) », sur Portail addictions Occitanie,
- ↑ « LA FÉDÉRATION ADDICTION PUBLIE 3 GUIDES POUR AMÉLIORER L’ACCOMPAGNEMENT DE L’USAGE DE COCAÏNE », sur Groupement romand d'études des addictions,
- ↑ « 13e congrès de la fédération Addiction », sur Observatoire français des drogues et tendances addictives,
- ↑ « 14 Congrès de la Fédération Addiction », sur CNP Santé publique (consulté le )
- « Face aux drogues, tirer les leçons de l’échec », sur Libération,
- ↑ « Trafic de drogues : Gérald Darmanin lutte en marchant dans les pas musclés de ses prédécesseurs », sur 20 Minutes,
- ↑ « Dépénalisation des drogues : 8 Français sur 10 favorables à un grand débat national », sur Neon,
- ↑ « Dépénalisation de l’usage des drogues : une pétition sur le site de l’Assemblée nationale », sur Ouest-France,
- ↑ « Supprimons les sanctions pénales pour la simple consommation de drogues », sur Assemblée nationale,
- ↑ « Un collectif d'associations lance une pétition pour dépénaliser l'usage des drogues », sur France Info,
- ↑ « Fédération Addiction : "Le ministre a tort quand il dit que le vin n'est pas un alcool comme les autres" », sur France Info,
- ↑ « Campagne de prévention contre l’alcool : « La stratégie de dire “c’est mal” ne fonctionne pas auprès d’un public jeune » », sur L'Obs,
- ↑ « « C’est la base ! » : une campagne positive de réduction des risques à l’attention des jeunes », sur Fédération Addiction,
- ↑ « Alcool : le défi du « janvier sec » lancé « malgré les efforts du lobby alcoolier et la pression de l’Elysée » », sur Le Monde,
- ↑ « Dry January 2021 – participation fédérative, partenariat et application », sur Fédération Addiction
- ↑ « «Dry January» : la prévention boit la tasse », sur Libération,
- ↑ AFP, « Cigarettes plus chères et bannies au parc: un nouveau plan de lutte contre le tabagisme », sur RTL Info,
- ↑ « La Fédération Addiction salue le nouveau programme de lutte contre le tabac mais appelle l’État à des mesures plus concrètes pour les publics précaires », sur Fédération Addiction,
- ↑ « Tabagisme : « Il faut avancer sur la voie de la réduction des risques » », sur Le Monde,
- ↑ « "Salles de shoot" : le gouvernement ouvre la porte à de nouveaux lieux et aux fumeurs de crack », sur Europe 1,