Eusèbe II de Paris

Évêque de Paris

Eusèbe II fut évêque de Paris à la fin du VIe siècle, vraisemblablement à partir de 592. Il est surtout connu pour son origine moyenne-orientale attestant la présence d'une puissante communauté juive en Gaule mérovingienne.

Eusèbe II
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Fonction
Évêque de Paris
depuis
Ragnemod (en)
Faramodus (d)
Biographie
Nom dans la langue maternelle
Εὐσέϐιος
Surnom
Le syrien
Activité
Période d'activité
fl.590-600

D'après l'Histoire des Francs modifier

Grégoire de Tours est notre principal informateur concernant son épiscopat, qu'il évoque brièvement dans le dernier livre de l'Histoire des Francs :

« Ragnemode, évêque de Paris, mourut, et son frère, le prêtre Pharamode concourut pour l’épiscopat. Mais un certain marchand (negociator), nommé Eusèbe, Syrien de naissance, donna beaucoup de présents, et obtint sa place. Arrivé à l’épiscopat, il renvoya tous ceux qui avaient tenu le parti de son prédécesseur, et fit faire tout le service de la maison épiscopale par des hommes de sa nation. »

— Grégoire de Tours, Historia Francorum (X, 26)

Si, au Haut Moyen Âge, les carrières d'orientaux en Occident sont assez rares, elles ne sont pas impossibles : un évêque d'Autun, Cassien, était originaire d'Alexandrie et anciennement évêque en Palestine. Ses origines, qui ont parfois conduit à une rapide conclusion sur la vitalité des liens commerciaux byzantins avec la France médiévale, ont été critiquées par l'historien Jean-Pierre Devroey, modérant les hypothèses les plus optimistes[1]. Plus largement, il semble symptomatique d'un nouvel épiscopat en passe de trouver un nouvel équilibre et une nouvelle dépendance avec le roi pendant la période de la Faide royale, laissant les cathèdres de Gaule à des individus surtout choisis pour leur fidélité au monarque[2]. Au XIXe siècle, suivant Nicolas-Michel Troche, il serait à l'origine de l'introduction du culte oriental des saints Serge et Bacchus à Saint-Benoît-le-Bétourné, dans l'actuel quartier de la Sorbonne, autrement difficilement explicable.

Notons que la construction de listes épiscopales au IXe siècle introduisit une confusion entre un Libanius-Eusèbe Ier et un Eusèbe II venu de Syrie[3].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Jean-Pierre Devroey et Christian Brouwer, « La participation des juifs au commerce dans le monde franc (VIe – Xe siècles) », Voyages et voyageurs à Byzance et en Occident du VIe au XIe siècle,‎ , p. 339-374 (lire en ligne)
  2. Albert Jacquemin, « Canonisation du pouvoir politique de l’évêque aux IVe – VIIe siècles : un remède ? », L'Année canonique, t.LIV, n°1,‎ , p. 195-205 (lire en ligne)
  3. Jacques Dubois, « Hagiographie historique », École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques.,‎ , p. 545-562 (lire en ligne)