Eugène Bestaux

traducteur français

Eugène Bestaux (1878-1958) est un poète et traducteur français.

Eugène Bestaux
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Pseudonyme
Jean DarvyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Traducteur, poète, éditeur associéVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
René Bestaux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

modifier

Né à Nîmes le [2] d'un employé de commerce de la ville, Eugène Bestaux suit une scolarité à Montpellier, puis étudie à l'école Saint-Sulpice de Paris de 1896 à 1899.

De 1899 à 1902, il enseigne les langues dans des écoles Berlitz au Danemark et en Allemagne. À partir du printemps 1903, il est recruté par le linguiste Edouard Koschwitz comme professeur privé, puis lecteur de français à l'université de Königsberg où il dispense des cours de traduction écrite et orale, de récitation et de conversation. Il devint ensuite lecteur de français à Innsbruck (1904), où il dispense des cours de traduction et de littérature française, et épouse en 1908 une certaine Alice Bruckner (1878-1974).

Il enseigne également à Prague, ainsi qu'à la Handelsakademie und Handelsschule Innsbruck (de). Polyglotte, cette figure des littératures comparées avant l'heure était un fin connaisseur des littératures italienne et balkanique sur lesquelles il rédigea de nombreuses études, collabora à une anthologie de la littérature italienne et traduisit de l'allemand (Vicki Baum, Fritz von Unruh, Hermann Kesten, Sholem Asch, Ernst Wichert), de l'italien, du tchèque (avec René Bestaux, son fils, qui devint dans les années 1960-1970 responsable aux ministères du Commerce et de l'Industrie) et de l'anglais, mais également vers l'allemand (il traduisit ainsi certaines œuvres de Frédéric Mistral, comme les Memòri e raconte[2], en allemand). Il se passionnait également pour les langues rhéto-romanes. Il fit partie en de la mission militaire française à Prague et devint chef du bureau de la Presse étrangère et attaché au cabinet du président du Conseil à Prague, où il évoluait dans les milieux diplomatiques et connaissait les présidents tchécoslovaques Tomáš Masaryk et Edvard Beneš.

Dans les années 1920, il fut chargé de cours à l’École polytechnique et à l’École des hautes études commerciales de Paris, puis travailla à la direction des accords commerciaux du ministère du Commerce. Observateur de la vie tchécoslovaque, il en rendait compte dans différents quotidiens français et tchèques (dans les Národní listy (en) notamment). Il chroniquait également pour Comœdia et Les Nouvelles continentales (notamment sous le pseudonyme de Jean Darvy). Il traduisit Le Journal de guerre de Benito Mussolini et afficha des tendances collaborationnistes sous l'Occupation : Bestaux, qui avait déjà publié dans La Revue universelle un article sur Adolf Hitler (), traduisait régulièrement pour La Gerbe, Panorama ou Révolution nationale, s'exprima dans les années 1940 en faveur des auteurs adoubés par le Troisième Reich et fit peu de cas des écrivains exilés.

Il est également l'auteur de poèmes d'inspiration méridionale, et a donné des causeries devant les Amis de la langue d'oc[2].

En , il devint collaborateur technique au ministère du Commerce et de l'Industrie, puis passa au ministère des Finances à partir de (direction des Accords commerciaux)[3].

Il meurt le dans le 19e arrondissement de Paris[2]. Il repose au cimetière de Belleville.

Traductions

modifier

Pour approfondir

modifier

Bibliographie

modifier
  • « Bestaux (Eugène) », dans Ivan Gaussen (préf. André Chamson), Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc : depuis les troubadours jusqu'à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Amis de la langue d'oc », (BNF 33021783), p. 47.
  • « Bestaux, Eugène », dans Christian Tilitzki (de), Die Albertus-Universität Königsberg: Ihre Geschichte von der Reichsgründung bis zum Untergang der Provinz Ostpreußen : 1871-1918, t. 1, Berlin, De Gruyter, (ISBN 978-3-05-004312-8), p. 501.

Liens externes

modifier

Notes et références

modifier
  1. Notice de la BnF
  2. a b c et d Gaussen 1962.
  3. Cédric Meletta, Jean Luchaire : l'enfant perdu des années sombres, Perrin, 2013