Epsilon Tauri

étoile géante de la constellation du Taureau
Ain
(ε Tauri)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 04h 28m 37,0s
Déclinaison +19° 10′ 49,5″
Constellation Taureau
Magnitude apparente +3,53

Localisation dans la constellation : Taureau

(Voir situation dans la constellation : Taureau)
Caractéristiques
Type spectral G9.5III
Indice U-B 0,88
Indice B-V 1,014
Astrométrie
Vitesse radiale 39 km/s
Mouvement propre μα = 107,526 ± 0,193 mas/a[1]
μδ = −36,200 ± 0,126 9 mas/a[1]
Parallaxe 22,365 4 ± 0,172 1 mas[1]
Distance 146 ± 1 al
(44,71 ± 0,34 pc)
Magnitude absolue 0,27
Caractéristiques physiques
Masse 2,7 M
Rayon 12,692 ±0,545 R
Luminosité 97 ±8 L
Température 4 901 ±20 K
Âge ~ 6,25 × 108 a

Désignations

Ain, Oculus Borealus, ε Tau, 74 Tau, HR 1409, HD 28305, HIP 20889, SAO 93954, BD+18°640, FK5 164, WDS J04286 +1911A[2]

Epsilon Tauri (en abrégé ε Tau) dans la désignation de Bayer, est une étoile géante rouge située dans la constellation du Taureau, membre de l'amas ouvert des Hyades. Ain est le nom approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[3].

Ain est de type spectral G9.5III, et de magnitude apparente +3,53 ± 0,05. Elle est située à environ 146 années-lumière du système solaire, soit légèrement plus loin que la moyenne des autres étoiles composant l'amas des Hyades, bien qu'elle soit la plus brillante.

Elle possède un compagnon de magnitude +11 (ε Tauri B), séparé de Ain par 190 secondes d'arc en date de 2015[4]. Le rapprochement des deux étoiles sur la sphère céleste est fortuit, constituant ainsi une double optique[5].

Ain étant située très près de l'écliptique, il arrive parfois qu'elle soit occultée par la Lune, ou bien, phénomène encore plus rare, par l'une des planètes du système solaire.

Nomenclature et histoire modifier

Du ciel des Grecs et des Arabes à l’UAI modifier

Ain (Aïn en français), soit le nom approuvé pour ε Tau par l’UAI¸ vient de l’arabe l'arabe « عين الثور » ᶜAyn al-Ṯawr, « l’Œil du Taureau » [septentrional][6], dans le ciel gréco-arabe, soit le ciel repris des Grecs par les astronomes arabes au IXe siècle. Le nom arabe est transcrit Ain AlThaur dans la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), par Thomas Hyde (1665)[7] C’est à partir de là que Giuseppe Piazzi firme le nom Ain (1814)[8]. Repris dans des catalogues du XIXe siècle, il est relevé par Richard Allen (1899)[9], qui le popularise[10],[11].

En Chine modifier

ε Tau est 毕宿一, soit « la 1re étoile de la constellation de 毕宿 (), « le Filet ». Au départ, on trouve cette étoile dans le Shi shi xinjin, soit le catalogue l'école atronomique de Shi Shen (ca. 350 av. è. c.)[12]. Le filet est un filet à la chasse au lapin.

 
La figure de الثور al-Ṯawr, « le Taureau », dans une édition du traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī du XVe s.
 
La figure de 毕宿, « le Filet », sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684).


Système planétaire modifier

En [13], une exoplanète, Epsilon Tauri b, a été découverte ; elle aurait une orbite excentrique de 1,6 an.

Notes et références modifier

  1. a b et c (en) « * eps Tau -- Double or Multiple Star », Simbad (consulté le )
  2. (en) * eps Tau -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  4. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)
  5. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)
  6. Roland Laffitte, « Étymologie des noms arabes d'étoiles, sur le site de la Selefa (Société d’Études Lexicographiques et Étymologiques Françaises & Arabes, 31 déc. 2002, p. 2. »
  7. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Catalogue Uluġ Bēg, p. 31. »
  8. (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 28.
  9. (en) Richard Hinkley Allen, « Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 391. »
  10. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 104.
  11. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 98.
  12. (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, p. 105 et 219.
  13. (en) « Epsilon Tauri: Star with Planet » (consulté le )

Liens externes modifier