Donga (musicien)

musicien brésilien

Ernesto Joaquim Maria dos Santos, dit Donga (Rio de Janeiro, 1890 – Rio de Janeiro, 1974) est un musicien, compositeur et guitariste brésilien.

Donga
Biographie
Naissance
Décès
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Biographie modifier

Jeunesse modifier

Ernesto Joaquim Maria dos Santos naît dans l'État de Rio de Janeiro le [1],[2]. Fils de Pedro Joaquim Maria et d'Amélia Silvana de Araújo, Donga a huit frères et sœurs. Son père est maçon et joue de l'euphonium pendant son temps libre ; sa mère est la célèbre Tia Amélia du groupe Cidade Nova de Bahia, aime chanter des modinhas et organise d'innombrables fêtes, auxquelles prend part Ernesto[3],[1].

Sa mère a un rôle fondamental dans l'acculturation à la musique de Donga, qui dès son enfance, il démontre sa capacité à composer[2].

Donga participe aux cercles musicaux — notamment les fameuses rodas de samba — de la maison de la légendaire Tia Ciata, aux côtés de João da Baiana, Pixinguinha, Hilário Jovino Ferreira et d'autres. Grand admirateur de Mário Cavaquinho, il commence à jouer de cet instrument à l'oreille à l'âge de 14 ans. Peu de temps après, il apprend à jouer du violão, en étudiant avec le grand Quincas Laranjeiras (pt)[1].

Carrière modifier

Pelo telephone modifier

Pelo telephone (1916).

Grâce à la foisonnante activité musicale et aux événements culturels qui se déroulent chez Tia Ciata est née la chanson Pelo telephone. Alors qu'il s'agit probablement d'une création collective[4], Donga prend l'initiative de faire une demande d'enregistrement de la chanson à la Bibliothèque nationale du Brésil le . Le , Donga certifie que le titre est joué pour la première fois le au Cine-Teatro Velho de Rio de Janeiro. Il est finalement enregistré à la Bibliothèque nationale le , devenant ce qui est considéré comme la première chanson de samba enregistrée[5],[6].

Cette initiative fait polémique, beaucoup de musiciens estimant qu'il s'est approprié une création collective, qui inclurait João da Baiana, Pixinguinha, Caninha, Hilário Jovino Ferreira et Sinhô, entre autres[4]. Donga a répondu que les chansons étaient différentes, mais il a reconnu qu'il n'était pas l'auteur des paroles de Pelo Telephone, qui sont du journaliste Mauro de Almeida. Il a reproché à la maison d'édition, Casa Edison, d'avoir omis le nom du partenaire. « L'omission du nom de Mauro dans l'enregistrement de Casa Edison ne peut pas m'être attribuée », a-t-il déclaré[7].

Cette chanson devient le plus gros succès du Carnaval de Rio 1917, donnant lieu à d'innombrables reprises[2],[5].

Participation dans divers groupes modifier

 
Le groupe Oito Batutas en 1923.

Entre 1913 et 1914, sous le pseudonyme de Zé Vicente, il rejoint ses amis Pixinguinha et Caninha pour former le Grupo do Caxangá, dirigé par João Pernambuco[1].

Donga a toujours été entouré de musiciens, formant ainsi plusieurs partenariats dans ses compositions. En 1919, aux côtés de Pixinguinha et de six autres musiciens, il rejoint, en tant que guitariste, le groupe Oito Batutas (pt), qui fait une tournée en Europe en 1922[2],[1].

En 1926, il rejoint le groupe Carlito Jazz[8],[1]. Avec Pixinguinha, il cofonde notamment en 1928 l'Orquestra Típica Donga-Pixinguinha[2],[1].

En 1940, Donga enregistre neuf compositions (dont sambas, toadas, macumbas et lundus) pour l'album Native Brazil Music, organisé par deux maestros : le nord-américain Leopold Stokowski et le brésilien Villa-Lobos, et sorti aux États-Unis par Columbia[1],[9].

En 1932, Donga épouse la musicienne Zaíra de Oliveira (pt) avec qui il a une fille, Lígia[2],[1].

Dernières années modifier

Donga devient veuf en 1951. Il se remarie en 1953 avec Maria das Dores dos Santos[2] et s'installe dans le quartier carioca d'Aldeia Campista (pt), où il prend sa retraite de sa carrière d'huissier de justice.

À la fin des années 1950, quelque peu oublié par le public et la critique, il cofonde avec Pixinguinha l'ensemble Velha Guarda, lors de concerts organisés par Almirante[2],[1].

Donga est l'un des premiers artistes à enregistrer une déclaration au Museu da Imagem e do Som de Rio de Janeiro (MIS/RJ), en 1969[1].

Malade et presque aveugle, il vit ses derniers jours au Retiro dos Artistas (pt) et meurt en 1974[2]. Il est enterré au cimetière de São João Batista (pt).

Discographie modifier

 
Albums[10]
Année Titre Médias Maison de disques
1928 Não diga não / Carinhoso Disque 78 tours Parlophone
1928 Teus beijos Disque 78 tours Parlophone
1928 Lamento / Amigo do povo Disque 78 tours Parlophone
1929 O meu tipo Disque 78 tours Parlophone
1938 O corta jaca / Pelo telphone Disque 78 tours Odeon

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k Enciclopédia Itaú Cultural, 2021.
  2. a b c d e f g h et i (pt) « Nasce Donga », sur palmares.gov.br (consulté le ).
  3. Morais Junior 2019.
  4. a et b (pt) « Pelo telefone » [archive du ], sur brasileirinho.mus.br (consulté le ).
  5. a et b (pt) « O Samba completa cem anos », sur bn.gov.br, Bibliothèque nationale du Brésil (consulté le ).
  6. (pt) Euclides Amaral, Alguns Aspectos da MPB, Rio de Janeiro, Editora Esteio, (ISBN 0000177121, lire en ligne).
  7. (pt) « Pelo Telefone : um centenário de controvérsias do primeiro samba gravado no País » [archive du ], sur jornalfloripa.com.br (consulté le ).
  8. (pt) Hermano Vianna, O mistério do samba, 25 p. (ISBN 9788571103214).
  9. (en) Marc A. Hertzman, Making Samba: A New History of Race and Music in Brazil, Duke University Press, (ISBN 978-0-8223-5430-7, lire en ligne).
  10. (pt) « Donga - Discografia », sur dicionariompb.com.br, Dicionário Cravo Albin da Música Popular Brasileira (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (pt) Luis Carlos de Morais Junior, O Sol nasceu para todos : a História Secreta do Samba, Rio de Janeiro, Litteris, (ISBN 978-85-374-0440-9, lire en ligne).
  • (pt) « Donga », dans Enciclopédia Itaú Cultural de Arte e Cultura Brasileiras, São Paulo, Itaú Cultural, (ISBN 978-85-7979-060-7, lire en ligne).  
  • (pt) Ricardo Cravo Albin (dir.), As vozes desassombradas do Museu 1 : Pixinguinha - João da Baiana - Donga, Rio de Janeiro, MIS, .
  • (pt) História da Música Popular Brasileira : Donga e os Primitivos, São Paulo, Editora Abril, .
  • (pt) Marcos Antônio Marcondes (dir.), Enciclopédia da Música Popular Brasileira : erudita, folclórica e popular, São Paulo, Art Editora, .
  • (pt) Vasco Mariz, Vida Musical, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, .
  • (pt) Roberto Moura, Tia Ciata e a pequena África no Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, Funarte, .
  • (pt) Roberto Moura, Tia Ciata e a Pequena África no Rio de Janeiro, São Paulo, Todavia, (ISBN 85-85632-05-4, lire en ligne [PDF]).
  • (pt) Carlos Sandroni, Feitiço decente : Transformações do samba no Rio de Janeiro (1917-1933), Rio de Janeiro, Jorge Zahar Ed./Ed.UFRJ, .
  • (pt) Flávio Silva, « Pelo Telefone e a história do samba », Revista Cultura, MEC, vol. 8, no 28,‎ .
  • (pt) José Ramos Tinhorão, História social da música popular brasileira, São Paulo, Ed 34, .
  • (pt) Ary Vasconcelos, Panorama da música popular brasileira, vol. 1, São Paulo, Livraria Martins Ed., .
  • (pt) Mônica Velloso, « As tias baianas tomam conta do pedaço: espaço e identidade cultural no Rio de Janeiro », Revista Estudos Históricos, Rio de Janeiro, vol. 3, no 6,‎ , p. 207-228.

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