Domenico Guglielmini

mathématicien italien

Domenico Guglielmini (né le à Bologne, mort le à Padoue) est un mathématicien, chimiste et médecin italien. Il a le premier consigné des observations sur la forme du lit des rivières, et a confirmé et généralisé les observations de Nicolas Sténon sur l'invariance des angles dans les cristaux.

Domenico Guglielmini
Description de cette image, également commentée ci-après
Domenico Guglielmini, gravure, 1731

Naissance
Bologne ( États pontificaux)
Décès (à 54 ans)
Padoue (Drapeau de la République de Venise République de Venise)
Nationalité Drapeau de la République de Venise République de Venise
Résidence Padoue
Domaines médecine
Institutions Université de Padoue
Diplôme Université de Bologne
Formation médecine et mathématiques
Directeur de thèse Marcello Malpighi
Renommé pour hydrologie, hydrogéomorphologie,
cristallographie, physiologie

Biographie

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Guglielmini étudia la médecine à l’université de Bologne et soutint en 1678 sa thèse de doctorat sous la direction de Marcello Malpighi. Simultanément il apprenait les mathématiques sous la direction de Geminiano Montanari. En 1686 il fut nommé Intendant des Eaux (intendente generale delle acque) de la région de Bologne ; c'était un poste important, car les nombreuses rivières arrosant la région exigeaient une vigilance constante pour éviter les inondations[1]. Il résuma l'expérience acquise à ce poste dans un traité pionnier sur l’hydraulique fluviale : Della natura dei fiumi (1697).

Guglielmini était marié à Costanza Gioannetti. De leur union naquirent trois filles et un fils, Giuseppe Ferdinando, médecin[2], qui augmentera l'édition des Commentaria et composera une biographie de son père.

En 1690, Guglielmini fut nommé professeur de mathématiques à l’université de Bologne et en 1694 à une chaire d’hydrométrie, qu’on avait créée spécialement pour lui. En reconnaissance de ses travaux d'hydrologie, la république de Venise lui accorda de nombreuses charges et l’université de Padoue lui confia en 1698 le titre de professeur de mathématiques. Il put cependant poursuivre ses recherches en médecine, si bien que lorsqu'en 1702, Pompeo Sacchi (1634–1718) démissionna, il put reprendre la prestigieuse chaire de médecine de Padoue. Il conserva ces deux chaires jusqu'à sa mort.

Mais à la fin de l'année 1709 il eut une première attaque et il mourut huit mois plus tard d'une hémorragie cérébrale à l'âge de 54 ans. Il fut inhumé dans l’église San Massimo de Padoue (là même où sera enterré son biographe Giovanni Battista Morgagni) ; une statue a été édifiée en son honneur dans la basilique Saint-Antoine de Padoue.

Recherches scientifiques

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Domenico Guglielmini est l’un des rares scientifiques de son époque qui reconnaissaient l’importance des mathématiques dans les sciences expérimentales. Ses recherches scientifiques embrassaient l’hydraulique, la chimie et la cristallographie, la médecine, l’astronomie, la physique et les mathématiques.

Ses recherches en hydraulique sont considérées comme pionnières et ses études sur la mécanique des fluides lui ont assuré une place à part dans l’histoire de cette science. La détermination du frottement s'exerçant entre deux filets fluides avait commencé à préoccuper les fontainiers de la Renaissance. Descartes, et à sa suite Torricelli et Viviani, s’étaient efforcés en vain d’établir une relation entre le débit et le diamètre des jets d’eau. Dans son traité Della natura dei fiumi, Guglielmini tenta lui aussi de donner à la rugosité des berges une forme mathématique ; toutefois G. A. Tokaty estime[3] qu’en ce domaine, ses réalisations sont très inférieures à celles de son contemporain I. Newton.

Dans le domaine de la chimie et de la cristallographie, Guglielmini fut le premier à s’intéresser à la croissance des cristaux. De nombreuses observations au microscope lui permirent de constater l’immuabilité des symétries des cristaux d'un sel donné. Il montra que l'angle entre les faces adjacentes des cristaux est constant et unique pour un sel donné. Il généralisa la loi de l’habitus, formulée en 1669 par Nicolas Sténon à l'occasion de ses recherches sur les cristaux de quartz ; Guglielmini attribuait cette invariance à l'existence de forces moléculaires régies par des lois simples et invariables. Il est pour cette raison considéré, aux côtés de Romé de L'Isle et de Haüy, comme l’un des pères de la cristallographie.

Les recherches de Guglielmini dans le domaine de la médecine concernent principalement les propriétés et la constitution du sang. Il semble que Guglielmini ait été le premier à détecter l’existence de sels cristallisables dans le sang ; il reconnut également qu’un thrombus est en réalité un conglomérat de globules rouges piégés dans un réseau de fibrine.

Dans le domaine de la physique, Guglielmini était adepte de la théorie ondulatoire de la lumière, énoncée par le jésuite bolonais Francesco Maria Grimaldi. Guglielmini a aussi fait quelques observations astronomiques : son intérêt pour cette discipline s’est éveillé à l’occasion du passage de la Grande Comète de 1680 et s'est renouvelé lors de l’éclipse solaire du 12 juillet 1684. Il collabora avec Jean Dominique Cassini, le concepteur original, pour restaurer la méridienne de la basilique Saint Pétrone de Bologne[4].

Œuvres

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Frontispice de De la nature des rivières.

Les œuvres de Guglielmini sont en latin ou en italien.

Hydraulique

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Chimie et cristallographie

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Médecine

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Physique et astronomie

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Œuvres complètes

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  • Opera omnia mathematica, hydraulica, medica, et physica. Accessit vita autoris, a Jo. Baptista Morgagni ... cum figuris et indicibus necessariis, Genève, sumptibus Cramer, Perachon et socii, 1719 — Avec une biographie écrite par Jean-Baptiste Morgagni — En ligne : t. 1 ; t. 2

Distinctions

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Notes et références

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  1. D’après Michel Blay et Robert Halleux, La science classique, XVIeXVIIIe siècle, Flammarion, , 870 p. (ISBN 978-2-08-211566-7 et 2-08-211566-6), « Ingénieurs », p. 57.
  2. Voir son discours : De claris Bononiae anatomicis.
  3. D’après (en) G.A. Tokaty, A history and philosophy of fluid mechanics, New York, éd. Foulis, (réimpr. Dover), 241 p. (ISBN 0-486-68103-3, lire en ligne), « Sir Isaac Newton (1642-1727) », p. 66-67
  4. Fontenelle, p. 230.
  5. La première lettre est adressée à Leibniz, la seconde à Magliabecchi : Giovanni Cinelli Calvoli et Andrea Sancassani, Biblioteca volante di Giovanni Cinelli Calvoli continuata dal dottor Dionigi Andrea Sancassani, t. 3, 2e  éd., p. 95. Le livre de Guglielmini comprend deux éloges. C'est l'époque de la controverse entre Papin et Leibniz sur la force vive (vis viva).
  6. Il s'agit des deux collaborateurs Thomas Leseur et François Jacquier.
  7. D'après « Guglielmini, Domenico (1655 - 1710) », sur Archives de la Royal Society, Londres (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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