Diplolepis

genre d'insectes

Diplolepis est un genre d'insectes hyménoptères cynipidés qui provoquent la formation de galles sur les rosiers sauvages dont les églantiers sur l'ensemble de l'écozone holarctique. Diplolepis rosae est l'espèce type de ce genre.

Systématique modifier

 
Femelle Diplolepis rosae, productrice du bédégar sur Rosa canina (Haute-Loire, France).

Comme l'ensemble de la famille des Cynipidae, les espèces de Diplolepis sont exclusivement phytophages. Comme la tribu Diplolepidini, elles induisent des galles exclusivement sur le genre Rosa et sont distribuées dans la région holarctique. La tribu Diplolepidini que forment Diplolepis et Liebelia est un groupe monophylétique caractérisé par une morphologie unique au sein des Cynipidae : la présence d'un sillon longitudinal sur la partie latérale du thorax nommée mésopleuron du mésosoma. Diplolepis et Liebelia se distinguent sur la base des caractères morphologiques suivants : chez Diplolepis, les antennes des femelles et des mâles sont de 12 à 15 segments et la cellule radiale de l'aile antérieure est fermée le long du bord ; tandis que chez Liebelia, les antennes sont de 16 segments et la cellule radiale de l'aile est ouverte[2],[3].

Distribution modifier

Le genre Diplolepis comprend six espèces européennes[4], dont certaines sont également présentes en Asie occidentale et au Maroc[2] ; huit espèces du Paléarctique oriental[5] et 31 espèces néarctiques[6].

Description modifier

 
Diplolepis abei (Chine)
 
Quelques espèces de Diplolepis de Chine

Diplolepis est représenté par des petites guêpes mesurant de 3 à 6 mm de long colorées de l'orange complet au brun rougeâtre ou au noir[7]. Les larves sont sans pattes et de couleur crème avec une tête faiblement définie. Il est morphologiquement caractérisé par une tête et un mésosoma noirs ou brun rougeâtre ; des antennes formées de 14 à 15 segments dans les deux sexes et ornées de flagellomères cylindriques relativement grands. Le pronotum est court dorsomédialement, la plaque pronotale étant peu prononcée, les sillons scutellaires faibles ou absents, le mésopleuron avec un sillon mésopleural large et crénelé, le propodeum rugueux et les carènes propodales latérales généralement indistinctes ainsi que le creux métanotal large et apicalement tronqué. Les ailes antérieures sont, modérément ou fortement, uniformément ou partiellement, infusées, c'est-à-dire teintées d'un noir délavé. Leur bordure est munie de cils courts mais distincts. La cellule radiale est fermée le long du bord de l'aile. La veine 2r des ailes antérieures possède généralement un moignon de veine médiane proéminent projeté antérolatéralement[2],[3].

Certaines espèces induisent des galles sur les feuilles, tandis que d'autres induisent des galles sur les tiges ou les pousses adventives. Selon l'espèce de guêpe, les galles peuvent être à une ou plusieurs chambres, et détachables ou intégrales. Les galles formées par une espèce donnée peuvent généralement être distinguées de celles d'autres espèces par la forme, la taille, l'emplacement et l'ornementation lisse ou épineuse de la galle, ainsi que par l'identité de la plante hôte. Cependant, la morphologie de la galle peut être modifiée par la présence d'espèces inquilines[7].

Biologie modifier

 
Partie interne du bédégar montrant les loges où vivent et se nourrissent les larves de Diplolepis rosae.
 
Periclistus brandtii, espèce inquiline de Diplolepis rosae au sein du bédégar.

Toutes les espèces de Diplolepis pondent des œufs et forment des galles uniquement sur les espèces de rosiers sauvages (Rosa) auxquels elles sont intimement inféodées. Elles sont généralement univoltines. La sortie des adultes des galles coïncide avec la disponibilité des tissus de la plante hôte nécessaires à la ponte et à la formation des galles ; cela peut être au printemps ou plus tard en été selon l'espèce. La durée de vie des adultes est de 5 à 12 jours, pendant lesquels ils s'accouplent et les femelles pondent leurs œufs. Les œufs sont attachés à 1 ou 2 cellules végétales et la formation de galles commence avant l'éclosion des œufs. Les larves sont entièrement entourées de leurs galles peu de temps après avoir commencé à se nourrir dans laquelle elle vivent pendant l'été en se nourrissant de tissus galliques, et deviennent matures au début de l'automne. Elles y hivernent sous la forme de pré-nymphes et terminent leur nymphose au printemps. Les adultes se frayent un chemin hors des galles[7].

Les galles hébergent en plus des espèces inquilines qui l'envahissent et l'occupent sans parasiter la larve de l'espèce inductrice, bien que cette dernière meure souvent à cause de l'activité de l'inquiline. Les espèces du genre Periclistus sont les inquilines les plus communes trouvées dans les galles de Diplolepis et peuvent occuper plus de la moitié des loges. Les inductrices comme les inquilines sont les proies d'espèces de guêpes parasitoïdes des familles Eulophidae, Eurytomidae, Chalcididae, Pteromalidae, Torymidae, et Ichneumonidae[7].

Impact parasitaire modifier

Les espèces de Diplolepis sont connues pour causer des galles principalement sur les rosiers sauvages. Des infections accidentelles sur Rosa rugosa cultivée et ses hybrides ont été signalées en Amérique du Nord, mais aucune des espèces de Diplolepis n'est devenue un ravageur sérieux des cultivars de rosiers[8].


Espèces rencontrées en Europe modifier

Ensemble des espèces modifier

Liste des espèces selon Ronquist et al. (2015)[3] et Zhu Qifan et al. (2021)[9] :

Notes et références modifier

  1. a et b GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 9 mai 2022
  2. a b et c (en) Melika G., « Gall Wasps of Ukraine. Cynipidae. », Vestnik zoologii, vol. 21 (supplement), no 1,‎ , p. 1–300
  3. a b et c (en) Ronquist F, Nieves-Aldrey JL, Buffington ML, Liu Z, Liljeblad J, Nylander JAA, « Phylogeny, Evolution and Classification of Gall Wasps », The Plot Thickens. PLoS ONE, vol. 10, no 5,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0123301)
  4. Fauna Europaea, consulté le 9 mai 2022
  5. (en) Wang YP, Guo R, Liu ZW, Chen XX, « Taxonomic study of the genus Diplolepis Geoffroy (Hymenoptera, Cynipidae, Diplolepidini) in China, with descriptions of three new species », Acta Zootaxonomica Sinica, vol. 38, no 2,‎ , p. 317–327
  6. (en) Shorthouse J.D., Ritchie A.J., « Description and biology of Diplolepis triforma, new species (Hymenoptera: Cynipidae) inducing galls on the stems of Rosa acicularis », The Canadian Entomologist, vol. 116, no 12,‎ , p. 1623–1636 (DOI 10.4039/Ent1161623-12)
  7. a b c et d (en) Joseph D. Shorthouse, « Galls Induced by the Cynipid Wasps of the genus Diplolepis (Hymenoptera: Cynipidae) on the Roses of Canada's Grasslands », dans Arthropods of Canadian Grasslands, vol. 1 : Ecology and Interactions in Grassland Habitats, Biological Survey of Canada, (DOI 10.3752/9780968932148.CH12, lire en ligne), p. 251-179
  8. (en) Shorthouse J.D., « Galls induced by cynipid wasps of the genus Diplolepis (Cynipidae, Hymenoptera) on cultivated shrub roses in Canada. », Acta horticulturae, vol. 547,‎ , p. 91–92 (DOI 10.17660/ActaHortic.2001.547.10)
  9. Zhu Qifan et al., « A new species of Diplolepis Geoffroy (Hymenoptera: Cynipidae: Diplolepidini) from northeastern China », Zootaxa, vol. 4985, no 2,‎ , p. 219-234 (ISSN 1175-5334, DOI 10.11646/zootaxa.4985.2.5)

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