David Bisson

enfant martyr, enfant sauvage

David Bisson, né le à Angers, est connu pour avoir été martyrisé et séquestré pendant 10 ans, par sa mère Françoise Bisson et son beau-père Claude Chevet. Il a écrit un livre pour en témoigner.

David Bisson
Nom de naissance David Bisson
Naissance (53 ans)
Angers (Maine-et-Loire)
Nationalité Française
Ascendants
Françoise Bisson,
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Biographie modifier

Naissance modifier

David Bisson naît le à Angers, d'un père inconnu[1]. Sa mère, Françoise Bisson, le rejettera dès qu'il aura 2 ans. Cette dernière, ne pouvant pas s'occuper de lui, le confie à une nourrice en Normandie pendant deux ans, avant de le reprendre chez elle, à Neuilly-sur-Marne. Depuis, elle a refait sa vie avec un homme, Claude Chevet. Ils ont récemment eu un enfant, Laurent, qu'ils élèveront comme un roi. Mais ne reconnaissant pas son fils David, Françoise le rejette.

Période de martyre (1972-1982) modifier

Dès 1972, alors que David refuse de manger, Françoise l'agenouille sur une barre de fer pendant des heures. Plus tard, David prendra des raclées, sous le même motif[1].

En 1974, David n'a plus de lit et doit d'abord dormir dans le couloir, puis dans la salle de bain. Enfermé à clé et enchaîné à la tuyauterie, David ne fait rien de ses journées, à part se laver et manger de la nourriture pour animaux. Sa mère ne l'habille que d'un tee-shirt et d'un slip ; ou parfois d'un vieux pull-over de son demi-frère. De plus, elle l'appelle : « L'autre » ou « L'autre con », mais jamais par son prénom[1].

Du milieu à la fin des années 1970, David est contraint de se laisser faire, quand Françoise le bat à mort ; puis lui plonge les mains dans de l'eau bouillante, pendant plusieurs secondes. De plus, quand il est malade, sa mère l'oblige même à manger ses vomissures[1].

En l'absence de Françoise dans l'appartement, il arrive parfois que Claude et Laurent le libèrent, jusqu'à l'arrivée de sa mère. Le petit David est très content d'être libre, ne serait-ce qu'un un court instant, en l'absence de sa mère[1].

En 1979, David est maintenant séquestré dans la chambre de Françoise et Claude. Il est désormais attaché au lit, pour ne pas s'enfuir. Dormant sous le sommier, il entend parfois sa mère et son beau-père avoir des rapports sexuels. Il essayera par la suite de s'évader, en sautant par la fenêtre, du haut du deuxième étage. Conduit à l'hôpital, il y restera pendant près d'un mois, avant de retourner chez lui et de retrouver son martyre[1].

En 1981, alors que la peine de mort s'apprête à être abolie, David et sa famille déménagent à Brétigny-sur-Orge. Dans ce logement, David vit cette fois-ci dans le placard. Rassuré de ne plus être battu, il est néanmoins terrorisé de vivre dans le noir et d'être encore plus délaissé. Le cauchemar continue pendant un an, jusqu'au , quand sa mère oublie de fermer le placard à clé[1].

Du haut de ses 12 ans, David ne paraît que 8 ans. Il souffre de malnutrition et mesure seulement 1,30 m pour 30 kg[2].

Escapade modifier

Dans la nuit du 16 au , David parvient à s'évader de son placard, puis saute par la fenêtre. Il se réfugie dans un jardin du voisinage, puis s'endort seul, à la belle étoile[1].

Dans la journée du , David est découvert par les habitants du jardin. Aussitôt réveillé par le bruit de leurs pas, David se présente, et avoue qu'il est un enfant martyr, depuis son plus jeune âge. Il leur avoue aussi que les auteurs de ce martyre sont sa mère et son beau-père. Pour ses voisins, David ne paraît que 8 ans ; mais quand l'enfant leur dit qu'il a 12 ans, ils préviennent immédiatement la police. Apprenant l'appel de ses voisins, David est impatient de voir la police, pour enfin arrêter sa mère et son beau-père. À leur arrivée, les gendarmes questionnent David, à propos de son martyre. Heureux de pouvoir « enfin » en parler, l'enfant dénonce directement sa mère comme en étant l'instigatrice, et son beau-père comme complice[1].

Tous deux arrêtés le jour-même, Françoise Bisson, 36 ans, est mise en examen pour séquestration, maltraitance et coups et blessures volontaires. Claude Chevet, 33 ans, est mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Ils sont incarcérés à la Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis[2].

David et Laurent sont, quant à eux, placés en foyer[2]. Le début de l'affaire ressemble vaguement à la découverte de Genie, presque 12 ans plus tôt.

Procès modifier

Le , s'ouvre le procès de Françoise Bisson et de Claude Chevet, devant la Cour d'assises de l'Essonne. Les accusés ont alors 39 et 36 ans, et ils encourent la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Appelés à la barre, David et Laurent, désormais âgés de 13 et 15 ans, souhaitent que leurs parents soient libérés. David Bisson souhaite renouer des liens avec eux, pour vivre avec eux l'enfance qu'il n'a pas connue. Il estimera également que le procès était nécessaire, pour comprendre la raison du geste de sa mère. Cette dernière avouera qu'elle a, elle aussi subi une période de martyre, datant de son enfance. Lors du réquisitoire, l'avocate générale, Chantal Solaro, réclame 10 ans de réclusion criminelle pour les deux accusés[3].

Le , Françoise Bisson et Claude Chevet sont condamnés à 7 ans de réclusion criminelle, leur trouvant quelques circonstances atténuantes[4].

Suites modifier

Fin 1987, Françoise Bisson et Claude Chevet sortent de prison. David Bisson, désormais âgé de 17 ans, essaye de renouer des liens avec sa mère. Laurent et lui viennent la voir régulièrement, mais Françoise reste impassible.

En 1988, David finit par craquer et lui demande : « Pourquoi tu as fait ça ?! Et qui est mon vrai père ?! ». Françoise ne répondra jamais aux questions de son fils et déménagera par la suite. Plus tard, quand David la rappelle, Françoise a déjà quitté les lieux. Elle décédera peu de temps après, sans jamais avoir dévoilé à son fils, l'identité de son père.

En 1989, David Bisson se lasse finalement de sa mère, qui ne l'aura jamais aimé. A 19 ans, il aurait voulu qu'elle l'aide dans ses études avec son beau-père. Laurent et Claude Chevet se sont installés en Touraine. David leur téléphone parfois.

Années 1990 modifier

En 1990, David Bisson est embauché comme plongeur mais ce travail ne durera qu'un an.

En 1991, Bisson est embauché dans un restaurant. Âgé de 21 ans, il est content d'avoir été embauché comme employé, pour essayer gagner sa vie et de se reconstruire. Il travaille d'ailleurs sur un livre, consacré à toute sa période de martyr.

Le , il donne sa première interview à Honfleur, pour annoncer la sortie de son livre L'Enfant derrière la porte. Le livre sort le . Du haut de ses 22 ans, David Bisson témoigne l'horreur que sa mère lui fit subir, entre 1972 et 1982. Ayant l'ombre d'un adolescent, il raconte et revit sa mémoire.

Ayant de plus en plus de difficultés à travailler, David Bisson quitte son emploi en 1995.

Dans les années 1990, David Bisson rencontre une femme nommée Guylaine, une ancienne souffre-douleur, avec qui il construit sa vie. Elle deviendra par la suite sa compagne. Le jeune David est content de pouvoir refaire sa vie. Il apprendra en 1999, que Guylaine attend un enfant[5].

Années 2000 modifier

En 2000, David Bisson et sa compagne deviennent parents d'un petit garçon. Contents d'avoir un enfant, David et Guylaine l'élèvent avec tous leurs soins et l'amour qu'ils n'ont jamais eu[5].

Malgré toutes ces années passées, David Bisson reste très fragilisé par son martyre. Il est d'ailleurs reconnu comme un adulte handicapé. Il a une énorme peur des transports en commun, car il se sent revivre son martyre. Il n'a d'ailleurs pas de permis de conduire. Il n'a plus l'intention de passer à la télévision, pour protéger son fils[6].

En , David Bisson témoigne dans l'émission radiophonique L'Heure du Crime. Âge de 39 ans, il témoigne de nouveau son martyre à la radio[7]. Ce fut sa dernière apparition publique à ce jour.

Vie depuis les années 2010 modifier

À partir des années 2010, David Bisson ne fait plus parler de lui. Il vit à ce jour dans l'intimité totale, avec sa famille.

Le , Christophe Hondelatte revient sur l'affaire, dans l'émission Hondelatte Raconte[2].

Œuvre modifier

L'Enfant derrière la porte, Grasset, 1993[8].

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i Jacqueline Remy, « Pourquoi ma mère m'a fait ça ? », sur L'Express, (consulté le )
  2. a b c et d C. Hondelatte, « Hondelatte raconte - David Bisson, l’enfant du placard », sur Europe 1,
  3. Rédaction, « DAVID BISSON VEUT RENOUER AVEC SES PARENTS », sur Le Monde,
  4. Rédaction, « SEPT ANS DE RÉCLUSION CRIMINELLE POUR LES PARENTS DE " L'ENFANT AU PLACARD " », sur Le Monde,
  5. a et b Valérie Brioux, « Il faut beaucoup d'énergie pour se reconstruire », sur Le Parisien,
  6. Rédaction, « Je n'oublie rien de mon histoire... », sur Le Parisien,
  7. Georges Brenier, « David Bisson, "l'enfant du placard", se confie sur RTL », sur RTL,
  8. Rédaction, « Un livre Invisibles placards L'ENFANT DERRIÈRE LA PORTE de David Bisson et Evangéline de Schonen, Grasset », sur Le Monde,

Liens externes modifier