Consultatio veteris cujusdam jurisconsulti

La Consultatio veteris cujusdam jurisconsulti (en français Consultation de quelque ancien jurisconsulte) est un document juridique de l'Antiquité tardive publié pour la première fois à Paris, en 1577, par Jacques Cujas, qui lui a donné son titre.

Il s'agit d'un texte assez bref consistant en des solutions données à dix questions juridiques formulées successivement par un jurisconsulte répondant par écrit à un avocat[1]. Jacques Cujas s'était fait communiquer le manuscrit, perdu depuis, par son disciple Antoine Loysel, lequel l'avait trouvé à Beauvais, sans doute dans la bibliothèque de la cathédrale[2]. La Consultatio contient de nombreuses citations de constitutions impériales romaines dont les références sont données dans le code Grégorien, le code Hermogénien et le code Théodosien (promulgué en 438). Quant aux ouvrages de juriste, la seule autorité invoquée est celle des Livres des sentences de Paul, dont sont donnés des extraits différents de ceux du Bréviaire d'Alaric. Ces éléments permettent de dater le document de la seconde moitié du Ve ou du début du VIe siècle. L'origine est probablement la Gaule.

Notes et références modifier

  1. cf. « Consuluisti me, utrum [...] »/ « Secundo loco me consulendum sub hac voce duxisti, ut [...] »/ « Tertio loco vel capite interrogandum me specialius censuisti, utrum [...] », etc.
  2. « En l'eglise de Beauvais estoit une librairie fournie de grande quantité de livres anciens, tant ecclesiastiques que seculiers, dont les chanceliers qui en ont charge ont eu si peu de soin qu'il y en a bien peu de reste d'entiers, ains sont la pluspart perdus, imparfaicts ou dechirez, entre lesquels j'y ai veu plusieurs Conciles, les Capitulaires de Charles Maigne et de son fils, une Loy Salique escrite en notes, et d'autres en lettres capitales, qui montre qu'elle estoit anciennement fort bien garnie [...] » (Antoine Loysel, Mémoires des pays, villes, comté et comtes, évêché et évêques, pairie, commune et personne de renom de Beauvais et Beauvaisis, Paris, 1617, p. 61). Cette bibliothèque, visitée au XVIe siècle par plusieurs érudits (outre Loisel, Jean du Tillet et Jacques Amyot), était alors dans un triste état, et plusieurs empruntèrent des livres sans les rendre. Certains se retrouvèrent par exemple dans la collection de Pierre Pithou. Voir Henri Omont, « Recherches sur la bibliothèque de l'église cathédrale de Beauvais », Mémoires de l'Institut de France (Académie des inscriptions et belles-lettres), t. XL, 1916, p. 1-93.

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