Coco Hotahota

danseur et chorégraphe polynésien
Coco Hotahota
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Hotahota
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Jean Hotahota, dit Coco Hotahota, né le à Moorea-Maiao (Polynésie française) et mort le à Pirae (Tahiti, Polynésie française)[1], est un chorégraphe, danseur polynésien[2] auteur et musicien, fondateur de la troupe Temaeva en 1962. Il est considéré comme le chorégraphe majeur du ’Ori tahiti[3].

Biographie modifier

Coco Hotahota débute tout jeune dans la troupe de Madeleine Moua, Heiva. Il fonde sa propre troupe en 1962, Temaeva, qu'il dirigera durant plus de 58 ans jusqu'à son décès en 2020. Troupe la plus titrée de l'histoire du Heiva I Tahiti, ses créations seront particulièrement novatrices à partir des années 1980, décennie durant laquelle la troupe remporte le Heiva onze années consécutives. A son apogée dans les années 1980, Temaeva réunissait plus de 200 danseurs et musiciens. La troupe a remporté 14 fois le grand prix au Heiva i Tahiti[4].

Associé à la Maison de la Culture de Tipaerui dans les années 1970, Coco Hotahota s'associe aux créations théâtrales et audioviselles de Henri Hiro, et au renouveau culturel polynésien. Il fait alors plusieurs fois scandale en faisant mimer des scènes d'accouplement à ses danseurs sur scène, où en les faisant danser en costumes trois-pièces, ce qui scandalise les puristes de la tradition qui quittent la scène. Il va jusqu'à faire fumer sur scène du pakalolo (marijuana) à ses danseurs, où leur faire boire des caisses de Hinano (bière locale). Ce qui constitue une critique du désoeuvrement de la jeunesse polynésienne mais n'est pas compris[5].

C’était un des rares chefs de groupe, pour ne pas dire le seul, à effectivement s’occuper de toute la chaîne de production d’un spectacle, que ce soit l’écriture du thème, l’écriture des chansons, la composition, la création des costumes, les chorégraphies[6].

Postérité modifier

Coco qui a longtemps représenté la modernité est aujourd’hui devenu la référence pour cette tradition de la danse tahitienne. C’est toute la contradiction du personnage décédé en 2020[6].

Les nombreux Heiva remportés par Temaeva dans les années 1980 ont été capté par RFO dont les archives ont ensuite été transférées en France métropolitaine. Les archives ne sont malheureusement pas accessibles.

On peut voir Coco Hotahota diriger sa troupe dans le documentaire de Jacques Navarro-Rovira, Horoa le don, tourné en 2007. Jonathan Bougard a ensuite beaucoup filmé l'homme et sa troupe. Son film documentaire Coco Hotahota Temaeva a été diffusé en hommage sur la chaine de télévision polynésienne TNTV lors de la disparition du chorégraphe en 2020[7].

Coco Hotahota est inhumé dans le cimetière de l'Uranie de Papeete[8]. Son enterrement à fait l'objet d'un hommage populaire sans précédent en Polynésie, son corps étant exposé au centre de la place Toata en présence des autorités et d'une foule de plusieurs milliers de personnes désireuses de lui rendre un hommage[9].

En 2022 l'Office Polynésien des Postes et Télécommunications édite un timbre postal à son effigie[10].

Vidéographie modifier

  • 1983. Marae. 62 minutes. Danses chorégraphiées par Coco Hotahota. Réalisé par Henri Hiro. Production : Maison des jeunes et de la culture[11].
  • 1984. Mana'o. 53 minutes. Spectacle conçu et réalisé par Coco Hotahota. Avec Clément Pito, Maurice Lenoir. Production TFTN / RFO[12].
  • 1986. Aroha mai. 49 minutes. Spectacle conçu et réalisé par Coco Hotahota. Avec Clément Pito, Louise Kimitete... Production :ICA / OTAC (TFTN)[13]
  • 1991. Sacré Coco. 26 minutes. Réalisé par Hina Sylvain. Production RFO[14].
  • 2008. Hōro'a, le don. 27 minutes. Réalisé par Jacques Navarro-Rovira. Production Kulturprod[15].
  • 2019. Coco Hotahota Te Maeva. 90 minutes. Réalisé par Jonathan Bougard. In Vivo Prod[16].

Notes et références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Coco Hotahota, une vie au rythme du 'ori tahiti », sur Polynésie La Première (consulté le )
  3. « Coco Hotahota nous a quittés : un volcan s’est éteint », sur actu.fr (consulté le )
  4. (en) Lynn E. Frederiksen and Shih-Ming Li Chang, Dance Cultures Around the World, Human Kinetics, , 360 p. (ISBN 9781492572329), p. 337
  5. Bruno Saura, Tahiti ma'ohi Culture, identité, religion et nationalisme en Polynésie française, Papeete, Au vent des îles, , 533 p. (ISBN 9782367340234)
  6. a et b (fr-fr) Coco Hotahota : Te Maeva (film complet) Consulté le .
  7. Miranda Lenoir, « Coco Hotahota : Temaeva », sur TNTV Tahiti Nui Télévision, (consulté le )
  8. Caroline Farhi et Jérome Lee, « Coco Hotahota, le dernier voyage du maître », sur Polynésie La Première, .
  9. « Coco Hotahota, l'hommage de tout un pays », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  10. « Timbre Polynésie Française - Coco Hotahota », sur La Poste (consulté le )
  11. « MARAE », sur IMDB
  12. « Mana'o », sur TAHITI VOD
  13. « Araoha mai », sur Tahiti VOD
  14. « Sacré Coco », sur Tahiti VOD
  15. Hōro'a, le don, Jacques Navarro-Rovira (, P1 970Y01M01DT00H27M03S minutes) Consulté le .
  16. « Coco Hotahota Te Maeva », sur IMDB

Liens externes modifier