Coco Hotahota Te Maeva

Coco Hotahota Te Maeva
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Coco Hotahota dans le film Coco Hotahota Te Maeva.
Réalisation Jonathan Bougard
Scénario Jonathan Bougard
Sociétés de production In Vivo Prod
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Documentaire
Durée 90 minutes
Sortie 2020

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Coco Hotahota Te Maeva est un long-métrage documentaire français consacré au danseur, chorégraphe, chef de troupe et musicien Coco Hotahota, l'artiste majeur de la danse polynésienne. Réalisé par Jonathan Bougard il a été diffusé une première fois à la télévision en hommage au chorégraphe le lendemain de sa disparition sur la chaine polynésienne TNTV[1].

Synopsis modifier

Coco Hotahota débute tout jeune dans la troupe de Madeleine Moua, Heiva. Il fonde sa propre troupe en 1962, Temaeva, qu'il dirigera durant plus de 58 ans jusqu'à son décès en 2020. Troupe la plus titrée de l'histoire du Heiva I Tahiti, ses créations seront particulièrement novatrices à partir des années 1980[2]. La troupe remporte le Heiva onze années consécutives. A son apogée dans les années 1980, Temaeva réunissait plus de 200 danseurs et musiciens. Le film retrace l'histoire de la troupe, interroge les motivations de l'artiste Coco Hotahota[3], puis capte le déroulement du Coco Farereiraa de 2018[4].

Plusieurs fois par an invité en tant que juré dans les Heiva qui se développent en dehors de la Polynésie, particulièrement aux États-Unis, au Mexique, au Japon et en Chine, Coco Hotahota aura eu un rôle majeur dans l'expansion de la danse tahitienne[5]. Il créa ensuite le Farereiraa i Tahiti, un festival culturel réunissant les principaux acteurs étrangers de la danse tahitienne tous les quatre ans à Tahiti[6].

En 2003 il a organisé son premier Farereiraa, il a fait venir des troupes de Californie avec qui il avait tissé des liens forts. A l’époque il y avait Te Kura Nui, Otea Api de San Francisco qui existe toujours. 1200 personnes ont débarqué. Coco a organisé ça tout seul, sans subvention du pays. Farereiraa veut dire une rencontre. Se rencontrer, échanger, apprendre, donner, recevoir. Le farereiraa commence par une cérémonie très émouvante où on offre une couronne de hei pia. Ce qui veut dire qu’une fois que tu as offerts ton amitié tu ne peux plus la reprendre. Ensuite on couvre les invités d’une couverture car ils ont du supporter le froid, la nuit, la pluie et le vent pour arriver jusqu’à Tahiti. Ensuite on leur offre un papearii oviri, une noix de coco verte, car ils ont dû supporter aussi la chaleur du soleil. On termine en leur donnant un cochon cuit, parce qu’ils sont restés longtemps sans pouvoir faire de four sur leur pirogue, à manger cru. C’est comme ça que les anciens recevaient des grands navigateurs[7].

Heremoana Maamaatuaiahutapu a participé à l’organisation des deux premiers Farereiraa[8], il y avait aussi Fabien Dinard. Coco avait depuis déjà longtemps cette idée de faire venir en Polynésie des troupes étrangères pratiquant le ori Tahiti. Devant le succès des premiers Farereiraa d’autres organisations un peu différentes se sont montées, certainement complémentaires du Farereiraa de Coco Hotahota comme le Ori Tahiti Nui Solo Compétition de Manouche Lehartel et Tumata Robinson, qui fait s’affronter les meilleurs danseurs internationaux, ou encore le World championship de Ori Tahiti, qui décerne des prix de champions du monde de danse[9].

« La notoriété de Coco à l’étranger a fait que les groupes répondent à cette invitation. C’est une donnée essentielle dans la réussite du Farereiraa, une grosse organisation pour à la fois organiser l’accueil de ces troupes, mais pour les troupes étrangères aussi qui doivent faire des levées de fonds, trouver les financements pour payer leurs déplacements. Parce que chaque troupe prend en charge son déplacement [10]».

Il y a eu un deuxième Farereiraa en 2007[11], un troisième en 2012[12], un quatrième en 2015[13], un cinquième en 2018. Anthony Manaois et d’autres personnes se sont investies dans l’organisation. Anthony étant lui-même originaire des États-Unis a les connections pour faciliter la venue des différentes troupes. Anthony aussi fait partie de la troupe, le Farereiraa reste une organisation de la troupe Te Maeva. Normalement Anthony n’avait pas de rôle précis, et de fil en aiguille Coco s’est rendu compte qu’il pouvait le soulager de la paperasse, et aider les groupes à trouver hébergement et transport, qui sont des problèmes en Polynésie. Anthony gère tout ça. Sa mère a une école de danse aux États-Unis, ils font les danses hawaïennes, tonga, Fiji, Samoa, tout le triangle polynésien. C’est une famille vraiment d’artistes, de la mère jusqu’aux petits-enfants[14].

Alors que les quatre premières éditions étaient réservées aux groupes étrangers, essentiellement américains, mexicains et japonais, en 2018 la participation s’est ouverte aux danseurs locaux qui ont pu se mesurer aux étrangers. Les tahitiens n’ont pas l’habitude de ce genre de compétitions où tout est improvisé[15]. Il y a un orchestre qui improvise une musique et il y a une série de quatre ou cinq danseurs sur scène dont on retient le meilleur. Par séries jusqu’à ce les vainqueurs de chaque catégorie s’affrontent en finale. Ce qui fait beaucoup de prestations à juger. Plus de 200 concurrents étaient déjà inscrits à quelques jours du concours. Ho c’est rien du tout, déclare Coco, aux États-Unis j’ai déjà jugé 600 personnes. Alors j’aime mieux te dire qu’il faut boire des tonnes de café pour rester éveillé et pouvoir bien noter[16].

Fiche technique modifier

  • Titre original : Coco Hotahota Te Maeva
  • Auteur : Jonathan Bougard
  • Réalisateur : Jonathan Bougard
  • Photographie : Jonathan Bougard
  • Montage : Jonathan Bougard
  • Musique : Coco Hotahota
  • Société de production : In Vivo Prod
  • Pays de production :  Polynésie française
  • Langue originale : français
  • Format : couleur
  • Genre : documentaire
  • Durée : 90 minutes
  • Date de sortie : 9 mars 2020

Distribution modifier

  • Coco Hotahota : lui-même
  • Anthony Manaois : lui-même
  • Heremoana Maamaatuhaiahutapu : lui-même
  • Fabien Mara Dinard : lui-même
  • Tapu Bonnet : lui-même
  • Justin Atangan : lui-même
  • Angélique Bannag : elle-même
  • Andreas Dettloff : lui-même
  • Viviana Luna : elle-même
  • Ivan Candelot : lui-même

Carrière du film modifier

Le réalisateur a tourné le film en 2018 et l'a monté pour la chaine TNTV. La chaine ne disposant pas du budget pour en acquérir les droits, il a posté le film complet sur youtube l'année suivante. TNTV en a acquis les droits de diffusion au lendemain de la mort de Coco Hotahota le 8 mars 2020[17], et a diffusé le film le soir même. Des extraits du film ont également été projetés lors de l'hommage populaire devant la dépouille du chorégraphe place Toata à Papeete[18].

Notes et références modifier

  1. Miranda Lenoir, « Coco Hotahota : Temaeva », sur TNTV Tahiti Nui Télévision, (consulté le )
  2. Bruno SAURA, Tahiti ma'ohi Culture, identité, religion et nationalisme en Polynésie française, Papeete, Au venet des îles, , 532 p.
  3. Film-documentaire.fr, « Coco Hotahota : te maeva », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  4. TFTN, « FAREREIRA’A I TAHITI 2018 », sur Maison de la Culture de Tahiti – Te Fare Tauhiti Nui, (consulté le )
  5. Guillaume Alevêque, Le lever des Pléiades Sur le chemin des ancêtres à Tahiti, Dépaysage, , 303 p. (ISBN 9782902039494), p. 98
  6. « Farereiraa : danser ensemble, le voeu exaucé de Coco », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  7. La rédaction, « Une nouveauté pour la 5ème édition du farereira’a - Radio1 Tahiti », (consulté le )
  8. « Coco Hotahota laisse derrière lui un héritage inestimable », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  9. (en) Lynn E. Frederiksen, Shih-Ming Li Chang, Dance Cultures Around the World, Human Kinetics, , 360 p. (ISBN 9781492572329)
  10. Vaitiare Pereyre, « Farereira’a i Tahiti 2023, l’hommage à Coco Hotahota - Radio1 Tahiti », (consulté le )
  11. isipf, « 3ème Farereiraa », sur Maison de la Culture de Tahiti – Te Fare Tauhiti Nui, (consulté le )
  12. Webmaster, « Magie du ‘ori tahiti, des Australes au Japon ! – sept 2012 », (consulté le )
  13. « Coco Hotahota : "882 danseurs étrangers pour Te Farereira’a" », sur DOM TOM ACTU - Toute l'actualité des DOM TOM, (consulté le )
  14. « Clôture du Farereiraa : un événement de 'ori Tahiti multiculturel toujours aussi prisé ! », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  15. Rédaction web, « Le ‘Oro’a faatau aroha pour lancer le Farereiraa », sur TNTV Tahiti Nui Télévision, (consulté le )
  16. « Farereira'a : Hui Tarava danse pour Coco Hotahota », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  17. « Coco Hotahota est décédé », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  18. « Préparatifs accélérés pour la soirée d'hommage à Coco Hotahota », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )

Liens externes modifier

Ressources relatives à l'audiovisuel  :