Cimetière Jeanne-Jugan
Le cimetière Jeanne-Jugan, également appelé vieux cimetière de Saint-Servan[1] et initialement cimetière de la Vigne-au-Chapt[2], est l'un des huit cimetières de Saint-Malo[3]. Situé dans le quartier (et anciennes commune et paroisse) de Saint-Servan, il fait face à l'ancien couvent des Récollets, rue Jeanne-Jugan. Il est créé en 1722[2] et devient le cimetière officiel de Saint-Servan en 1779[4]. Initialement destiné aux sépultures des pauvres, il abrite les tombes de trois amiraux, de marins servannais ainsi que de personnalités religieuses et politiques locales ; il a également un carré anglican où sont enterrés des marchands anglais installés à Saint-Servan au XIXe siècle.
Cimetière de la Vigne-au-Chapt
Pays | |
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Région | |
Commune | |
Religion(s) | |
Mise en service |
1722 |
Coordonnées |
Sauvons nos tombes |
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Histoire et toponymie
modifierLe cimetière est initialement dénommé cimetière de la Vigne-au-Chapt, en référence à la vigne du chapitre qui poussait à cet endroit. La rue de la Vigne-au-Chapt est devenue par la suite rue Jeanne-Jugan, entraînant le changement de nom du cimetière.
Le terrain appartient à l'église de Saint-Servan au début du XVIIIe siècle ; en 1709 il est vendu à Madame de la Palissade. Mais le général de la paroisse, souhaitant le récupérer, intente un procès à cette dernière. Finalement, un accord est trouvé le : Madame de la Palissade cède une partie du terrain afin que l'on y installe un cimetière[2].
La place vient à manquer dans le cimetière du Pré-Brécel[Note 1],où les corps sont entassés dans des fosses communes jusqu'en 1779, date à laquelle les voisins se plaignent des odeurs et s'inquiètent du risque de propagation de maladies[2]. En conséquence, tous ces corps sont transférés aux cimetière de la Vigne-au-Chapt[2], qui devient alors le cimetière officiel de Saint-Servan[4].
En 1816, le reliquaire du cimetière est démoli et les ossements qu'il contenait sont enterrés[2]. Un calvaire est érigé en 1895[5].
En 1900, Jules Haize indique que le lieu est appelé « l'ancien cimetière »[2].
En 1921, un point d'eau y est installé, ce qui est considéré par L'Ouest-Éclair comme un luxe que la ville peut se permettre car « l'eau de Beaufort coule à souhait » [6].
Dans les années 2010, un grand nombre de tombes est recouvert de végétation. C'est à la fois dû au manque d'entretien et à la volonté de préserver l'aspect naturel du cimetière. L'entretien du cimetière est effectué par l'Association malouine d’insertion et de développement social[1].
Personnes enterrées
modifier« Le cimetière de la Vigne-au-Chat était, au commencement, consacré aux enterrements des pauvres »[2]. Plusieurs personnalités de Saint-Servan y sont enterrées, telles que :
- le navigateur et amiral Pierre François Étienne Bouvet de Maisonneuve (1808-1876),
- l'amiral Auguste-Léopold Protet[7],
- l'amiral et sénateur François Thomas Tréhouart (1798-1873)[8]
- le contre-amiral François Colomban Étienne Marie Benic (1816-1876)
- le corsaire René Noël Rosse (1767-1826) y est aussi enterré
- Édouard Michel Gouazon (1811-1866)[8], et
- Mathurin Guillaume Guibert de La Noe (1765-1824), corsaire, négociant, armateur, maire de Saint-Servan de 1821 à 1824,
- tous deux entre autres maires de Saint-Servan ;
- beaucoup plus récemment, Jacques Mahé de La Villeglé, dit Jacques Villeglé, artiste plasticien (1926-2022)[9].
Le cimetière comporte également une enclave protestante où sont enterrées des commerçants anglais venus s'installer à Saint-Servan au XIXe siècle[10]. Ce carré anglican est un cas que l'on retrouve également à Dinan, alors même que dans le reste de la Bretagne, les cimetières sont au XIXe siècle la source de tensions face au mécontentement de l'Église catholique vis-à-vis de ces nouveaux protestants[11].
De nombreux tuberculeux venus profiter des bains de mer au XIXe siècle y sont enterrés[12].
Voir aussi
modifier- Cimetière marin du rosais, autre cimetière à Saint-Servan
- Jeanne Jugan, dont on a donné le nom au cimetière.
Notes et références
modifierNotes
modifier- La fondation du cimetière du Pré-Brécel remonte au Moyen Âge.
Références
modifier- « Saint-Servan. Quand la nature reprend ses droits au cimetière », sur Le Telegramme, (consulté le )
- Jules Haize, Au pays d'Aleth : Étude sur Aleth et la Rance et histoire de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) jusqu'à la Révolution, Saint-Servan, J. Haize, , 286 p. (lire en ligne), p. 142-144
- « 15 000 défunts reposent dans les huit cimetières », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- Gilles Foucqueron, Saint-Malo : histoire et géographie contemporaine, Palantines, (lire en ligne), p. 79
- Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo (Joseph Maturin), « Annales de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo », sur Gallica, (consulté le )
- « Saint Servan - extension du service d'eau », L'Ouest-Éclair, (lire en ligne, consulté le )
- Ouest-France, « À la découverte des oubliés du cimetière Jeanne-Jugan », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Solidor. Balade dans un jardin du souvenir », sur Le Telegramme, (consulté le )
- faire-part en ligne.
- « SAINT-MALO (35) : vieux cimetière de Saint-Servan dit Jeanne Jugan - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )
- Jean Balcou, Georges Provost et Yvon Tranvouez, Les Bretons et la Séparation : 1795-2005, Presses universitaires de Rennes, , 442 p. (ISBN 978-2-7535-0286-4, lire en ligne), p. 74-75
- Jean Kerhervé (dir.), Noblesses de Bretagne : du Moyen âge à nos jours, Presses universitaires de Rennes, , 235 p. (ISBN 978-2-7535-2606-8, lire en ligne)