Mathurin Guillaume Guibert de La Noe

armateur et homme politique français
Mathurin Guillaume Guibert de La Noe
Fonction
Maire de Saint-Servan
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Biographie
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Distinction
Vue de la sépulture.

Mathurin Guillaume Guibert de La Noe, généralement appelé Mathurin Guibert, né en 1765 à Saint-Servan-sur-Mer et mort en 1824 dans la même ville, est un capitaine, négociant, armateur et homme politique. D'abord capitaine corsaire, il devient ensuite négociant, dirigeant de chantier naval et armateur à Saint-Servan en Bretagne, où il est le principal employeur de la région de Saint-Malo. Il est élu maire de Saint-Servan sous la Restauration.

Biographie modifier

Corsaire fils de corsaire modifier

Mathurin Guillaume Guibert de La Noe est né le . Il est le fils aîné de Mathurin Guibert de La Noe (1724-1809), capitaine corsaire puis armateur à Saint-Servan en Bretagne, sieur ou seigneur du Clos, et de Marie Thérèse Collet de La Fontaine[1]. Son père était corsaire ; prisonnier des Anglais en 1757, il s'évada et devint armateur[2].

Le prénom usuel de Mathurin Guillaume est Mathurin, comme tous les aînés de la branche aînée de cette famille réputée puissante et influente[1]. Le 10 janvier 1783, il épouse Jeanne- Perrine Ruault de la Motte[3].

Mathurin Guibert commence par être capitaine corsaire. Pendant la Révolution, il est considéré comme modéré[2].

Négociant, armateur et constructeur modifier

Sous le nom de « Mathurin Guibert fils », il est négociant et armateur de navires sous le Consulat. En 1802, il vend un sloop, le Désiré, et fait construire trois navires par Jean-Baptiste Collet : le trois-mâts la Ville de Saint Malo, un brigantin, le Courrier de Terre-Neuve, et le brick l'Elisabeth[4].

Il prend à la mort de son père la direction de la maison Guibert sous le Premier Empire en 1809. Robert Surcouf lui confie en 1810 la construction d'un brick de 150 tonneaux et 14 canons, l'Auguste, qui est capturé par les Anglais trois semaines après son départ[5].

Mathurin Guibert augmente l'activité de son entreprise, surtout à partir de 1815, jusqu'à en faire la principale de Saint-Servan. Négociant, armateur et constructeur, il emploie quelques centaines de marins et plus de deux cents ouvriers, pour les diverses activités de l'entreprise qui sont les chantiers navals, la pêche côtière, la grande pêche de Terre-Neuve, le commerce et l'activité de préparation de la morue[6],[2],[7].

Il fait aussi partie de différentes instances comme la commission départementale de surveillance des bateaux à vapeur[8]. Il est souvent l'arbitre des places de pêches à Terre-Neuve[9].

Maire de Saint-Servan modifier

Mathurin Guibert est maire de Saint-Servan de 1821 à sa mort en 1824[2]. Il est considéré par ses contemporains comme ayant fait beaucoup de bien, par son administration comme par son activité de principal employeur[10].

Il meurt le , peu après avoir appris sa nomination comme chevalier de la Légion d'honneur. Par reconnaissance pour son action, le conseil municipal vote l'édification d'un monument qui est érigé en son honneur, aux frais de la ville, sur son tombeau au cimetière de la Vigne au Chapt[7],[10].

Postérité modifier

Mathurin Guibert épouse à Saint-Malo en 1785 Jeanne-Perrine Ruault ou Ruault de La Motte (1762-1847) fille du capitaine Guy Pierre Ruault de La Motte et de Jeanne Serot, fille d'un capitaine de navire.

  • Ils ont au moins trois enfants, parmi lesquels :
    • Mathurin Joseph Guibert de La Noe (1791-1855), qui prend la succession de son père comme maire (de 1824 à 1830) et à la tête de l'entreprise ; il emploie plus de 800 marins sur vingt-deux navires, et beaucoup de personnel pour les autres activités. Son influence est réputée considérable, elle lui permet d'être élu conseiller général contre le candidat officiel du gouvernement[7],[11].
      • Le fils de Mathurin Joseph, également appelé Mathurin Guibert (v.1820-1888), lui succède à son tour comme directeur de l'entreprise, maire et conseiller général[7],[12].
    • Mélanie Adèle Guibert (1793-1874), qui épouse Étienne-Jacques Véron, ils ont deux enfants :

Hommages modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Goallou 1970, p. 303.
  2. a b c d et e Vercoutere et Divry 1997, p. 100.
  3. France Ministère de l'intérieur, Inventaire sommaire des archives communales ..., Impr. J. Haize, (lire en ligne), p. 71
  4. Selon une source primaire répertoriée sur marins-et-notaires.
  5. Alain Roman, Robert Surcouf et ses frères, éd. Cristel, 2007, p. 238-239.
  6. Goallou 1970, p. 303 et 305.
  7. a b c d et e Selon le dossier de Légion d'honneur de son fils Mathurin-Joseph, « Cote LH/1227/9 ».
  8. Annales des mines, 1813, p. 639, 642
  9. Goallou 1970, p. 305.
  10. a et b Jouy, Benoist et Desenne 1825, vol. 6, p. 56.
  11. Goallou 1970, p. 303-304.
  12. Goallou 1970, p. 303-311.
  13. « Véron (Auguste-Joseph) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition], tome V, p. 509.

Bibliographie modifier

  • « Rue Mathurin Guibert », dans André Vercoutere et François Divry, Saint-Malo: ses rues, ses places, ses squares, Éd. Danclau, , p. 100 ; sous le même titre, cette notice parle du père Mathurin Guibert mort en 1809, du fils maire de 1821 à 1824, et du petit-fils maire de 1824 à 1830.
  • Étienne de Jouy, L. Benoist et M. Desenne, L'hermite en province, ou Observations sur les mœurs et les usages français au commencement du XIXe siècle, vol. 6, Aug. Wahlen et Cie, , p. 56.
  • Henri Goallou, « Les déboires de la candidature officielle dans un canton d'Ille-et-Vilaine sous le Second Empire », Annales de Bretagne, Universités de Rennes et de Nantes, vol. 77, nos 2-3,‎ , p. 301-341 [lire en ligne].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier