Charlotte Garrigue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
Château de Lány (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Lány (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Charlotte GarrigueVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Rudolph Garrigue (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Charlotte Lydia Whiting (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Tomáš Masaryk (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Alice Masaryková
Herbert Masaryk (en)
Jan Masaryk
Olga Masaryková (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Henry Jacques Garrigues (en) (oncle)
William Duntzfelt (en) (ancêtre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Charlotte Garrigue Masaryk (en tchèque : Charlotta Garrigue-Masaryková ; née Garrigue le et morte le ) est l'épouse américaine du philosophe, sociologue et homme politique tchécoslovaque Tomáš Garrigue Masaryk, premier président de la Tchécoslovaquie.

Famille et formation musicale modifier

Charlotte Garrigue est née à Brooklyn dans une famille unitarienne d'ascendance huguenote français du Midi [1] du côté de son père et des passagers du Mayflower[2] par sa mère[3]. Elle est la nièce de Henry Jacques Garrigues et arrière-petite-fille de Christian Vilhelm Duntzfelt[4],[5].

Son père étant directeur d'une grande compagnie d'assurance, Charlotte Garrigue vit dans une famille aisée. elle peut se consacrer à la musique et au piano dès son enfance. Vers 1870, elle accompagne son père et embarque pour son premier voyage en Europe. Une des motivation de ce voyage est de parfaire l'éducation musicale de Charlotte et elle ne tarde pas à rencontrer Franz Liszt. Elle décide de s'installer à Leipzig, en Allemagne, après le retour de son père aux États-unis[1].

Carrière modifier

TGM modifier

En 1877, alors qu'elle rend visite à un ami étudiant dans un conservatoire de Leipzig, elle rencontre pour la première fois son futur mari, Tomáš Masaryk, qui y séjourne après avoir obtenu son doctorat à l'université de Vienne. Les deux jeunes gens se découvrent des passions communes pour la littérature de Lord Byron (et les romantiques anglais) et la musique de Bach[1]. Alors qu'elle séjourne chez une amie en Thuringe, après le lui avoir demandé par écrit, Tomáš Masaryk s'y rend expressément pour la demander en mariage. Les fiançailles sont célébrées le . Elle retourne ensuite aux États-Unis pendant que son fiancé retourne à ses études et obtient son doctorat en droit[1]. Quelques mois plus tard, Charlotte Garrigue est gravement blessée et Tomáš vend tous ses biens pour aller la retrouver à Boston. Après avoir songé à rester en Amérique, ils décident que leur avenir se trouve en Europe.

Jugeant que son futur gendre n'a pas de métier sérieux, le père de Charlotte ne consent à l'union qu'à contrecœur et après avoir longuement hésité leur accorde quand même une somme leur permettant de vivre au moins trois ans. Le mariage est célébré à Brooklyn le . Une semaine plus tard, ils embarquent pour l'Europe et s'installent à Vienne[6].

Après le mariage, son mari ajoute son nom de famille à son nom, devenant ainsi Tomáš Garrigue Masaryk, comme on s'en souvient en République tchèque et en Slovaquie (ou souvent par l'abréviation TGM). En 1881, les Masaryk déménagent à Prague, où Tomáš obtient une chaire à l'Université de Prague.

Femme militante modifier

Avant la Première Guerre mondiale, Mme Masaryk s'implique dans de nombreuses activités sociales, humanitaires et culturelles de la société de Prague. Elle rejoint le Parti social-démocrate; cependant, et en accord avec son mari, elle rejette la doctrine marxiste de la lutte des classes. Pour Charlotte Garrigue, «la question de la femme» fait partie de «la question sociale». Avec Karla Máchová, elle organise une série de conférences pour les femmes sur le socialisme et plaide pour l'égalité pour les femmes[3].

Première Guerre mondiale modifier

Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, son mari part en exil avec leur fille Olga pour chercher un soutien international pour l'indépendance des nations de la monarchie austro-hongroise, notamment les Tchèques et les Slovaques. Pendant la majeure partie de la guerre, Charlotte Garrigue Masaryk est sous la surveillance de la police austro-hongroise. Sa fille Alice est même en état d'arrestation pendant huit mois à partir de mai 1915. Charlotte ne le sera pas du fait de sa santé. Son fils Jan entre à l'armée et la situation se dégrade encore lorsque son fils Herbert meurt du typhus en 1915[7]. Toutes ces difficultés amènent Charlotte Masaryk à souffrir de dépression et de problèmes cardiaques et elle est hospitalisée dans un sanatorium à Veleslavin.

Première dame de Tchécoslovaquie modifier

La Tchécoslovaquie, créée en , a comme tout premier président de la République Tomáš Garrigue Masaryk dès le 14 . Tomáš Garrigue Masaryk fait son entrée officielle à Prague en tant que président de la Tchécoslovaquie le . La famille commence à vivre au château de Prague, passant souvent du temps au château de Lány. Charlotte Garrigue a une grande influence sur son époux et notamment sur la publication du paragraphe 106 de la constitution tchécoslovaque consacrant l'égalité homme-femme[1].

Vie personnelle et mort modifier

Charlotte Garrigue épouse Tomáš Garrigue Masaryk, futur président d'une Tchécoslovaquie nouvellement indépendante. Sur les cinq enfants du couple, quatre atteignent l'âge adulte : Alice, Herbert, Olga et Jan, qui est ensuite un diplomate et homme politique tchécoslovaque réputé (ministre des Affaires étrangères).

Charlotte Garrigue Masaryk est morte en 1923, son mari en 1937.

Bibliographie modifier

  • « Femmes Célèbres - Charlotte Masaryk », Marianne : grand hebdomadaire littéraire illustré, Paris,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Lenka Slívová, Charlotta, the wife of T. G. M., Prague, Mladá fronta, , 296 p. (ISBN 978-80-204-5023-4)
  • Francisca de Haan, Krasimira Daskalova et Anna Loutfi, Biographical Dictionary of Women's Movements and Feminisms in Central, Eastern, and South Eastern Europe: 19th and 20th Centuries, Central European University Press, (ISBN 978-963-7326-39-4, lire en ligne), p. 306–308

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Marianne 31 janvier 1940, p. 7
  2. Slivova 2018
  3. a et b de Haan, Daskalova et Loutfi 2006, p. 306-310
  4. Bricka, « 575 (Dansk biografisk Lexikon / V. Bind. Faaborg - Gersdorff) », runeberg.org
  5. « Miscellanea Genealogiae: Genealogia Masarykiana », genealogie.sweb.cz
  6. Richard C. Frucht, Eastern Europe: An Introduction to the People, Lands, and Culture, ABC-CLIO, , 227– (ISBN 978-1-57607-800-6, lire en ligne) :

    « He also exposed a forgery in 1909–1910 designed to justify the strong anti-Serb policy of Austro-Hungarian foreign minister Count Lexa von Aehrenthal. In 1878 Masaryk married the American-born Charlotte Garrigue (1850–1923), whose ... »

  7. PRECLÍK, Vratislav. Masaryk a legie (TGM and legions), váz. kniha, 219 pages, first issue - vydalo nakladatelství Paris Karviná, Žižkova 2379 (734 01 Karviná) ve spolupráci s Masarykovým demokratickým hnutím (Masaryk democratic movement in Prague), 2019, (ISBN 978-80-87173-47-3) maladie contractée alors qu'il aidait les réfugiés dans le camp de Halič

Liens externes modifier