Charles Laure de Mac-Mahon

général et homme politique français

Charles Laure de Mac-Mahon
Illustration.
Portrait du 2e marquis d'Éguilly au XVIIIe siècle.
Fonctions
Membre de la Chambre des Pairs

(2 ans, 9 mois et 10 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Exclusion de la Chambre
Biographie
Titre complet Marquis d'Éguilly et baron de Mac-Mahon
Nom de naissance Charles Laure de Mac-Mahon
Date de naissance
Lieu de naissance Autun (Saône-et-Loire, France)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Saint-Max (Meurthe-et-Moselle, France)
Sépulture Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Sully
Nationalité Française
Parti politique Ultraroyaliste (1827-1830)
Légitimiste (1830)
Père Jean-Baptiste Mac Mahon
Mère Charlotte Le Belin
Conjoint Sans
Enfants Sans
Famille Famille de Mac-Mahon
Profession homme politique, militaire
Religion Catholicisme

Charles Laure de Mac-Mahon
Armes[1].

Charles Laure de Mac-Mahon, 2e marquis d'Éguilly et 1er baron de Mac-Mahon (Autun, - Saint-Max, )[2] est un homme politique et militaire français.

Biographie modifier

Vie privée modifier

« Fils de haut et puissant seigneur messire Jean-Baptiste Mac Mahon, chevalier seigneur suzerain des villes, pays, châteaux et terres de Seenish, d'Inisch, d'Arovan, d'Ylan-Magrath, d'Ing, situés dans le comté de Clare et l'île de Fymes, de la ville et pas de Ryencanagh, et plusieurs terres dans le comté de Limerick, 1er marquis d'Éguilly, et de dame Charlotte Le Belin, dame d'Éguilly et de Sully », Charles Laure descend d'une ancienne famille irlandaise qui se réfugia en Bourgogne à la chute des Stuarts.

Vie publique modifier

Il suit la carrière militaire :

Bon militaire, il est bien noté par ses supérieurs : « excellent sujet, propre a une majorité (1774), susceptible d'être placé à la suite d'un régiment irlandais (1777), excellent colonel, très-instruit, très-zélé, remplissant ses fonctions avec honneur et fermeté, s'étant acquis estime et considération (1788). »

Le marquis de Mac-Mahon fait honorablement la guerre de l'indépendance aux États-Unis d'Amérique. Aide de camp de La Fayette en 1782, il participe à la Campagne franco-américaine aux États-Unis, et notamment au|combat de la frégate Aigle le vaisseau de 74 canons HMS Hector avec autant de sang-froid que de courage, d'intelligence que de modestie, sa conduite. « Sa conduite fut parfaite dans tous les temps et ses sacrifices en argent tous multipliés. » (marquis de Vioménil). Après avoir occupé les mêmes fonctions d'aide de camp auprès du duc de Lauzun (entre 1782 et 1783), il sollicite (1783) le grade de colonel. Il a alors obtenu plusieurs témoignages de satisfaction de ses chefs : ses services lui font mériter la croix de Saint-Louis ( : soixante et onze ans plus tard, jour pour jour, son neveu, le comte de Mac-Mahon, général de division, plante le drapeau de la France sur la tour Malakoff, et décide ainsi la prise de Sébastopol), et d'être admis parmi les membres fondateurs de la Société des Cincinnati.

En , Charles Laure et son frère le comte de Mac-Mahon présentent leurs preuves de noblesse[3], mais ils ne peuvent pas jouir de leurs nouveaux privilèges à cause des événements révolutionnaires. Le , le chevalier O'Gorman plaide leur cause auprès de L.N.H. Chérin : « Quoique dans ce moment cy la noblesse soit supprimée en France, néanmoins M. Mac Mahon désire se mettre en règle pour former pour lui et pour son frère, le plus tôt possible, des alliances analogues à leur naissance et je vous aurais en mon particulier la plus vive reconnaissance de l'expédition que vous emploierez à lui livrer votre certificat sur ses productions. S'ils avaient eu l'avantage de me connaître dès le commencement de cette besogne ils auraient eu il y a longtemps l'honneur de leur présentation ; mais ils se sont fiés à leurs parents au pays qui n'ayant nulle connaissance des usages de France se sont contentés de leur envoyer les titres et les pièces selon les formes employées en Angleterre et en Irlande. »

Le marquis de Mac-Mahon commande un régiment d'infanterie lorsque la Révolution française éclate. Dans une période particulièrement difficile, où la notion d'autorité s'estompe chaque jour davantage, il réussit à maintenir l'ordre et la discipline dans son unité et manifeste au moment de sa démission, le , la « satisfaction de rendre son régiment parfaitement intact sans qu'il se soit écarté le moindre instant de l'amour de ses devoir et des règles de la plus strict discipline […] son respect, son attachement, sa soumission au Roy et à ses officiers. » La même année, il est élevé au grade de maréchal de camp.

Il émigre avec les princes et lorsqu'il revient, il fixe sa résidence à Saint-Max. Il est nommé lieutenant général à la première Restauration (1814).

Dévoué au gouvernement royal, il est appelé à la pairie le (avec rang de baron, lettres patentes du ), lors de la nomination des « soixante-seize ». Un biographe peu informé écrit à cette occasion : « Il nous a été impossible de nous procurer les renseignements sur son compte, et même de savoir si son généralat avant ou après la Révolution, en deçà ou au-delà du Rhin. Le marquis de Mac-Mahon soutient jusqu'en 1830, le gouvernement de Charles X. »

Démissionnaire pour refus de serment à la révolution de Juillet 1830, Mac-Mahon rentre dans la vie privée. Il meurt, le de la même année, à Saint-Max. C'est son neveu Charles-Marie de Mac Mahon (1793-1845) qui lui succède dans son titre de marquis.

Son frère cadet, Maurice-François de Mac-Mahon, qui habitait le château de Sully, également maréchal-de-camp, est inspecteur pendant quelques années.

Famille modifier

Il ne s'est jamais marié et n'a jamais eu d'enfants légitimes.

Distinctions modifier

Décorations françaises modifier

Notes et références modifier

  1. Source : Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org
  2. ou le selon Le Dictionnaire des parlementaires.
  3. À cette époque, le succès des honneurs de la Cour est telle que même si les événements de la Révolution ont empêché les intéressés de monter dans les carrosses du roi, les familles, par mesure de sécurité, continuent à solliciter les certificats tant convoités.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • « Charles Laure de Mac-Mahon », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] ;
  • Patrick Clarke de Dromantin, Les réfugiés jacobites dans la France du XVIIIe siècle : l'exode de toute une noblesse "pour cause de religion", Presses universitaires de Bordeaux, , 525 p. (ISBN 978-2-86781-362-7, lire en ligne) ;
  • Louis-Antoine Michel, Biographie historique et généalogique des hommes marquans de l'ancienne province de Lorraine..., Impr. C.-J. Hissette, (lire en ligne) ;
  • Alexandre Mazas et Théodore Anne, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis : depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830, vol. 2, Didot, Dentu, , 2e éd. (lire en ligne) ;
  • (en) Thomas Balch, American Revolutionary series : American and French accounts of the American Revolution : The French in America During the War of Independence of the United States, 1777-1783, vol. 1, Ardent Media, , 515 p. (ISBN 978-0-8398-0185-6, lire en ligne) ;
    • Les Français en Amérique pendant la guerre de l'Indépendance des États-Unis 1777-1783, A. Sauton, Paris, 1872. Texte en ligne : Gallica Gutenberg. Ouvrage traduit en anglais par Edwin Swift Balch and Elise Willing Balch sous le titre The French in America during the War of Independence of the United States, 1777-1783, Philadelphia, 2 volumes, 1891-1895.
  • Vicomte Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la restauration 1814-1830, vol. 4, chez H. Champion,  ;
  • Gabriel de Broglie, Mac Mahon, Perrin, , 459 p. (ISBN 978-2-262-01143-7) ;

Articles connexes modifier

Liens externes modifier