Château d'Aubeterre

château fort français

Château d'Aubeterre
Image illustrative de l’article Château d'Aubeterre
La tour de l'entrée vue du village.
Période ou style Médiéval
Type Château-fort
Début construction XIe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire actuel privé
Destination actuelle vestiges
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1973)
Coordonnées 45° 16′ 19″ nord, 0° 10′ 14″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Région française Angoumois, Périgord
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Commune Aubeterre-sur-Dronne
Géolocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
Château d'Aubeterre
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Château d'Aubeterre
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Aubeterre

Le château d'Aubeterre situé à Aubeterre-sur-Dronne en Charente fut une importante place forte entourée de la ville basse, alors que la ville haute s'était construite autour de l'abbaye.

Localisation modifier

Le château et la motte sont situés au sommet d'une crête calcaire orientée nord-sud, et dominent à l'ouest le village situé en léger contrebas et à l'est la vallée de la Dronne qu'elle commandait. La forteresse occupait une position stratégique au cœur de la Saintonge, de l'Angoumois et du Périgord[2].

Historique modifier

Le château a été édifié sur la butte dans laquelle avait été creusée l'église monolithe. Il était entouré de fossés et d'esplanades fortifiées qui ont disparu.

Le castrum d'Aubeterre (Albaterra) et son seigneur Géraud (Giraldus) sont mentionnés pour la première fois en 1004 par Aimoin biographe d'Abbon, abbé de Fleury. Le lignage dit d'Aubeterre semble s'éteindre vers le milieu du XIIe siècle et laisse place aux vicomtes de Castillon. Pierre de Castillon, rend hommage en 1246 au comte d'Angoulême pour le castro et Villa d'Albeterre. À la fin du XIIIe siècle le site passe également aux mains des Raymonds[2] et des Vigier.

 
L'écusson anglais sur la porte d'entrée.

Durant la guerre de Cent Ans le château, du fait de sa position stratégique, fut pris et repris plusieurs fois, la dernière en 1453[Note 1]. Le château au début du XVe siècle était passé aux mains des Bouchard dont François Bouchard, baron d'Aubeterre, qui est entre 1476 et 1491, conseiller et chambellan du roi et entre 1481 et 1491 sénéchal de l'Angoumois, qui reconstitue la seigneurie et marque son indépendance vis-à-vis de l'abbé d'Aubeterre et du comte d'Angoulême.

En , Pierre de Bourdeille, plus connu sous le nom de Brantôme , est nommé responsable du château en remplacement du sieur de Chamberlanne[3].

Les guerres de Religion divisèrent la famille. Plus tard, David Bouchard, vicomte d'Aubeterre, revenu au catholicisme, fut un fidèle des rois Henri III et Henri IV. Par sa fille, Hippolyte Bouchard, le château passa au maréchal d'Aubeterre François d'Esparbès de Lussan d'Aubeterre ( 1628) ; la seigneurie est à son apogée. Leurs descendants, par leurs querelles, mirent fin à la prospérité du lieu. Au XVIIIe siècle le château est abandonné. En 1810, Aubeterre revint au chevalier de Bourbon-Conti qui en 1817 le détruisit, le démembra et le vendit.

Le château eut plusieurs personnages célèbres. Un Brémond d'Ars y fut décapité, François Ier y passa, Calvin y séjourna, Henri IV y aurait couché, Poltrot de Méré, futur assassin du duc de Guise, y passa son enfance, Louis XIII et Anne d'Autriche s'y arrêtèrent[Note 2], ainsi que Louis XIV[4].

Le château d'Aubeterre était alors dans le Périgord. En 1793, à l'époque de la formation des départements, la commune d'Aubeterre a été jointe à la Charente[5].

Madame Moulinier va acheter les ruines et tenter de les sauver[6]. Ensuite l'ensemble des vestiges sera encore vendu plusieurs fois, dont à un Britannique M. Horny qui en a fait dans les années 1970 une luxueuse résidence entourée de son parc.

Description modifier

Le château, mentionné déjà au XIe siècle, fut bâti au-dessus d'une église troglodytique du VIIIe siècle, considérablement agrandie au XIIe siècle[7] et vraisemblablement dans la basse-cour de la motte castrale qui devait se située sur la crête rocheuse, entre le pied de la motte et le village actuel. Une galerie souterraine relie le château au déambulatoire de l'église[8].

Les fossés et les esplanades fortifiées ont disparu au XVIIe siècle quand fut percée la grande allée. Il reste les bases des quatre tours rondes et des morceaux des murailles qui les unissaient, une tour carrée du XVIe siècle qui était la poterne et une aile de communs[9].

Le site a conservé la motte primitive, et son fossé creusé dans la masse calcaire[10], qui remonte très vraisemblablement au début du XIe siècle avec des réaménagements au XIIe siècle, sur laquelle fut érigé le premier château[11]. La motte qui mesure environ quarante mètres de diamètre a été obtenue par le creusement d'un profond fossé dans la masse calcaire et l'apport de terre à son sommet. Elle présente ainsi des parois parfaitement verticale de cinq mètres de hauteur sut tout son pourtour dans lesquelles s'ouvrent plusieurs galeries souterraines. Les terres rapportées à son sommet ont été enchemisées dans une muraille à pan coupé dans la continuité des parois creusées du fossé. Dans la contrescarpe, les parois sont également percées de plusieurs habitats troglodytiques[8]. Au pied de la motte, dans un important front de taille, a été bâtie dans les années 1600 un pavillon voûté en croisée d'ogives et qui a servi dans sont état final de chapelle qui renferme une cage d'escalier en vis médiévale[12].

La basse-cour est bordée à l'est et à l'ouest d'importants murs qui protégeaient l'accès au château. Il subsiste notamment, côté est, les soubassements de la tour Saint-Jean, au sud, une tour-porte décorée d'armoiries du début du XVIe siècle, d'un pont-levis qui permettait de franchir un fossé aujourd'hui comblé, et un corps de logis dont la construction ne remonterait pas avant le milieu du XVe siècle[12].

Des jardins entouraient le château, il reste les vestiges d'une orangerie.

Protection aux monuments historiques modifier

Les façades et toitures de la poterne et du logis attenant ; la chapelle Renaissance et les vestiges de l'enceinte Est et de la tour Saint-Jean ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [13].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. C'est aussi la date de la bataille de Castillon avec le départ définitif des troupes anglaises de Guyenne, et avec Aubeterre, de Chalais.
  2. Sur le retour de Bordeaux lors de leur mariage en 1615, ils seront aussi reçus au château de Villebois-Lavalette par le duc d'Épernon.

Références modifier

  1. Coordonnées prises sur Géoportail
  2. a et b Noël et Stevens 2022, p. 169.
  3. Pierre de Bourdeille Brantôme, Œuvres du seigneur de Brantôme, Chez Jean-François Bastien, (lire en ligne).
  4. Robert Dexant, Châteaux de Charente, Paris, Nouvelles Éditions latines, , 30 p., p. 6.
  5. François-Georges Audierne, Le Périgord illustré, Périgueux, imprimerie Dupont, , 675 p. (lire en ligne), p. 74.
  6. Charente Patrimoine 1993, p. 470.
  7. Mengus 2021, p. 251.
  8. a et b Noël et Stevens 2022, p. 166.
  9. Charente Patrimoine 1993, p. 323.
  10. Sébastien Noël et Luc Stevens, Souterrains et mottes castrales : Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale, Paris, Éditions L'Harmattan, , 422 p. (ISBN 978-2-343-07867-0), p. 14.
  11. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 59.
  12. a et b Noël et Stevens 2022, p. 167.
  13. « Château d'Aubeterre », notice no PA00104233, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Patrick Esclaffer de La Rode in Association Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN 978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne).  
  • Jean-Paul Gaillard, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente, Paris, librairie Bruno Sepulchre, (réimpr. 2005), 893 p. (OCLC 908251975, présentation en ligne).
  • Christian Remy, « Archives inédites (XIVe – XVIIIe siècle) sur le castrum d'Aubeterre-sur-Dronne et le château de Bayers », Bulletins et Mémoires de la Société archéologique et Historique de la Charente, Angoulême, no 1,‎ , p. 49.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier