Ces messieurs de Saint-Malo
Ces messieurs de Saint-Malo est le premier volume d'une saga historique, La Saga des Carbec. Écrit par Bernard Simiot, ce roman historique a été publié en 1983. Il a reçu le prix du Cercle de la mer[1] et le prix Breizh[2] en 1983, ainsi qu'un prix d'Académie en 1984[3]. Il a connu un grand succès dès sa parution, avec 200 000 exemplaires vendus[4],[5], et il a été réédité plusieurs fois depuis.
Ces messieurs de Saint-Malo | ||||||||
La flotte de Duguay-Trouin voguant vers Rio de Janeiro en 1711 (peinture de Ferdinand Perrot) | ||||||||
Auteur | Bernard Simiot | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Roman historique | |||||||
Éditeur | Albin Michel | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1983 | |||||||
Nombre de pages | 522 | |||||||
ISBN | 2-226-01734-8 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Résumé
modifierLe roman retrace l'ascension sociale d'une famille malouine pendant le règne de Louis XIV. Issu d'une lignée de regrattiers, petits commerçants sans envergure, Mathieu Carbec se décide à investir dans trois actions de la Compagnie des Indes, qui vient d'être créée en 1664. C'est le début d'une aventure commerciale qui lui permet de s'enrichir. Il le doit en particulier à son association avec le capitaine Le Coz, corsaire expérimenté et armateur avisé, expert en trafics et fraude fiscale, qu'il pratique impunément en toute discrétion. Le Coz se prend d'affection pour le fils de Mathieu Carbec, Jean-Marie, auquel il transmet tout son savoir. Après avoir débuté comme mousse sur un morutier, Jean-Marie fait fructifier la fortune héritée de son père et s'illustre sur mer par des expéditions au long cours et des hauts faits de « caprerie »[6]. Il épouse la fille de Le Coz et fonde ainsi une famille qui intègre l'aristocratie de Saint-Malo, celle des Magon et des Danycan. Il embarque une dernière fois pour participer à la Bataille de Rio de Janeiro en 1711, ce qui lui vaut d'être anobli.
Analyse
modifierPierre Campion admire le talent avec lequel l'auteur applique les recettes du roman populaire dans une intrigue riche en péripéties mêlant amour, argent, aventure, violence, et événements historiques. Il apprécie que ce roman « grand public » soit très bien documenté et qu'il donne vie à de nombreux personnages issus de toutes les couches sociales : sous ce règne de Louis XIV où les guerres se succèdent, Saint-Malo bénéficie d'une position privilégiée qui est mise à profit aussi bien par l'aristocratie que par les marchands et les boutiquiers. L'opposition entre ces deux mondes est illustrée par la rivalité entre Jean-Marie Carbec et Romain de Couesnon, qui fait preuve d'autant de morgue que d'intrépidité[7].
Marina Marengo s'intéresse à la dimension spatiale du roman, organisée en plusieurs zones de plus en plus étendues, depuis Saint-Malo jusqu'aux mers lointaines[9],[10]:
- Le niveau local qui inclut la ville de Saint-Malo, en situation quasi insulaire, Paramé et, dans l'arrière-pays, le château de Couesnon. Les principaux personnages dont on suit la vie quotidienne se concentrent dans cet espace restreint.
- La côte atlantique, où se situent des ports essentiels pour le commerce au long cours, comme Nantes, Port-Louis et « L'Orient »[11], ainsi que le port militaire de Brest.
- Le royaume de France, où le pouvoir est centralisé à Paris, puis à Versailles.
- Le domaine maritime des corsaires, principalement la Manche où transitent de nombreux navires de commerce rentrant chargés de biens précieux à destination de Londres et d'Amsterdam.
- Les océans à franchir pour pêcher la morue dans les Grands Bancs de Terre-Neuve, ou pour commercer avec des comptoirs lointains qu'il faut d'abord fonder, puis défendre ou attaquer, à Madagascar, Surat ou Pondichéry, ainsi que sur les côtes des mers du Sud.
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Carte de Saint-Malo datant probablement du XVIIIe siècle
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Carte des environs de Port-Louis et de « L'Orient »[12]
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Prise de Rio de Janeiro en 1711[13]
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Costume des habitants de Surat[14]
Éditions
modifier- Albin Michel (édition originale)[11]
- France loisirs[15]
- Le Grand livre du mois[16]
- Le Livre de poche[17]
- Albin Michel (réédition de 2011)[18]
Voir Aussi
modifierNotes et références
modifier- « Ces messieurs de Saint-Malo, Prix du Cercle de la mer », Cols Bleus, no 1778, , p. 24 (lire en ligne).
- « Prix Bretagne », sur sites.google.com (consulté le ).
- « Prix d’Académie », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
- « « Ces Messieurs de Saint-Malo » : l’histoire d’un best-seller racontée par le fils de l’auteur », sur actu.fr, (consulté le ).
- Romans et romanciers en Bretagne : Salon des romanciers de Bretagne à Carhaix, 29-31 octobre 1999, Rennes, Institut culturel de Bretagne, , 64 p. (ISBN 2-86822-081-9, BNF 37620780), p. 60.
- Sébastien Le Prestre de Vauban et Albert de Rochas d'Aiglun (éditeur), Vauban : sa famille et ses écrits, ses "Oisivetés" et sa Correspondance, t. II : Correspondance / analyse et extraits, Paris, Berger-Levrault, , 629 p. (BNF 31547778, lire en ligne), p. 597
.« Ce terme de “caprerie” est spécial à Vauban qui a composé, en 1695, un Mémoire sur la caprerie, faisant partie de ses Oisivetés. Il désignait ainsi ce que l'on appelle en marine la course, parce que dans les ports français du nord on appelait “capres” les corsaires que les Flamands appelaient kaper, dont l'origine est la même que le verbe latin capere (prendre) »
- Pierre Campion, « Les plaisirs de la fiction: Ces messieurs de Saint-Malo », sur revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org, (ISSN 2033-7019, consulté le )
- Adolphe Bellet, La grande pêche de la morue à Terre-Neuve : depuis la découverte du Nouveau Monde par les Basques au XIVe siècle, Paris, A. Challamel, , 284 p. (BNF 31789440, lire en ligne), p. 96
- [Traduction non officielle d'un article publié en italien sous le titre: « Le Frange Costiere fra Apertura e Isolamento: Insularità e Îléité a Saint-Malo sul Filo della Memoria Letteraria »] (en) Marina Marengo, « Coastal fringes between opening and isolation. Insularity and Îléité at Saint-Malo: based on literary memory », Bollettino della Societa Geografica Italiana Roma, xIII, vol. VII, , p. 81-92 (lire en ligne [PDF]).
- (en) Marina Marengo, « The City of Paper: Saint-Malo and its concentric spatiality in the saga Ces Messieurs de Saint-Malo by Bernard Simiot », Plurimondi, vol. VI, no 12, , p. 27-40 (lire en ligne).
- Bernard Simiot, Ces messieurs de Saint-Malo : roman, Paris, Albin Michel, , 522 p. (ISBN 2-226-01734-8), 1. Mathieu Carbec, chap. 7
« Venus de toutes les régions, des centaines d’ouvriers y avaient bâti de misérables baraques, transformant peu à peu la lande marécageuse en un campement désordonné que les gens d’Hennebont et de Quimperlé avaient vite appelé « L’Orient » depuis qu’on y construisait des navires destinés aux Indes orientales. »
- Georges-Louis Le Rouge, Les environs de l'Orient et du Port-Louis. Dédiés à Monseigneur le comte d'Argençon Ministre et Secretaire d'Etat de la Guerre, (BNF 40585042, lire en ligne)
- Drouet (graveur), Prise de Rio-Janeyro 1711 (BNF 40623773, lire en ligne)
- Costumes des quatre parties du monde gravés dans la manière de Luycken, vers 1670, 48 p. (BNF 40356678, lire en ligne), p. 15
- Ces messieurs de Saint-Malo : roman, Paris, France loisirs, , 522 p. (ISBN 2-7242-1884-1)
- Ces messieurs de Saint-Malo, Paris, Le Grand livre du mois, , 522 p. (BNF 34728040)
- Ces messieurs de Saint-Malo, Paris, Librairie générale français, coll. « Le Livre de poche » (no 6291), , 729 p. (ISBN 2-253-04082-7)
- Ces messieurs de Saint-Malo : roman, Paris, Albin Michel, , 570 p. (ISBN 978-2-226-22967-0)