Cavalier (contre-torpilleur)

Le Cavalier était l’un des quatre contre-torpilleurs de classe Chasseur construits pour la marine française dans la première décennie du XXe siècle.

Cavalier
illustration de Cavalier (contre-torpilleur)
Une carte postale du navire jumeau Chasseur au mouillage

Type contre-torpilleur
Classe classe Chasseur
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Constructeur Chantiers et Ateliers Augustin Normand, Le Havre Drapeau de la France France
Lancement 9 mai 1910
Statut Radié en décembre 1927
Équipage
Équipage 77 à 79
Caractéristiques techniques
Longueur 64,2 m
Maître-bau 6,6 m
Tirant d'eau 3,1 m
Déplacement 450 tonnes
À pleine charge 520 tonnes
Propulsion
Puissance 7200 ch (5369 kW)
Vitesse 28 nœuds (52 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Rayon d'action 1400 à 1500 milles marins (2600 à 2800 km) à 10 nœuds (19 km/h)
Pavillon France

Conception

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La conception de la classe Chasseur était basée sur la précédente classe de contre-torpilleurs (classe Spahi) mais avec des chaudières fonctionnant au mazout plutôt que celles au charbon des navires précédents[1]. Le Cavalier avait une longueur entre perpendiculaires de 64,2 mètres, une largeur de 6,6 mètres[2] et un tirant d'eau de 3,1 mètres. Conçus pour un déplacement de 450 tonnes, les navires déplaçaient 520 tonnes à pleine charge. Leur équipage comptait 77 à 79 hommes[1].

Les navires étaient propulsés par trois turbines à vapeur à entraînement direct Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice à l’aide de la vapeur fournie par quatre chaudières Normand. Les turbines ont été conçues pour produire 7200 chevaux (5400 kW) qui devaient donner aux navires une vitesse de 28 nœuds (52 km/h). Le Cavalier a dépassé cette vitesse lors de ses essais en mer, atteignant 31 nœuds (57 km/h). Les navires transportaient suffisamment de mazout pour leur donner une autonomie de 1400 à 1500 milles marins (2600 à 2800 km) à une vitesse de croisière de 10 nœuds (19 km/h)[3].

L’armement principal des navires de la classe Chasseur consistait en six canons de 65 millimètres modèle 1902 en affûts simples, un à l’avant et un à l’arrière des superstructures, les autres étaient répartis au milieu du navire. Ils étaient également équipés de trois tubes lance-torpilles de 450 millimètres. L’un d’eux était dans un affût fixe à l’avant et les deux autres étaient sur des affûts rotatifs simples au milieu du navire[1].

Carrière

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Commandé aux Chantiers et Ateliers Augustin Normand, le Cavalier est lancé à son chantier naval du Havre le 9 mai 1910. Le navire a été achevé en en janvier 1911[4]. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en août 1914, le Cavalier est affecté à la 3e escadrille de torpilleurs de la 1ère Armée navale. Au cours des phases préliminaires de la bataille d'Antivari le 16 août, les 1ère, 4e et 5e flottilles de contre-torpilleurs sont chargées d’escorter le gros de la 1ère armée navale tandis que les 2e, 3e et 6e flottilles escortent les croiseurs cuirassés de la 2e escadre légère et deux croiseurs britanniques. Après avoir réuni les deux groupes et repéré le croiseur protégé austro-hongrois SMS Zenta et le destroyer SMS Ulan, les contre-torpilleurs français ne jouèrent aucun rôle dans le naufrage du croiseur, bien que la 4e flottille ait été envoyée à la poursuite infructueuse du Ulan. Après avoir brisé le blocus austro-hongrois d’Antivari (aujourd’hui connu sous le nom de Bar), le vice-amiral Augustin Boué de Lapeyrère, commandant de la 1ère armée navale, décida de transporter des troupes et des fournitures jusqu’au port, escorté par la 2e escadrille légère et les 1re et 6e flottilles de contre-torpilleurs pendant que le reste de la 1ère armée navale bombardait le 1er septembre la base navale austro-hongroise de Cattaro, au Monténégro. Quatre jours plus tard, la flotte assure l’évacuation de Danilo, prince héritier du Monténégro, vers l’île grecque de Corfou. La flottille escorte plusieurs petits convois chargés de fournitures et d’équipements jusqu’à Antivari, à partir d’octobre et jusqu’à la fin de l’année, toujours couverts par les plus grands navires de l’armée navale dans des tentatives futiles d’attirer la flotte austro-hongroise dans la bataille[5].

Le torpillage du cuirassé français Jean Bart le 21 décembre provoque un changement de tactique française, car les cuirassés sont trop importants pour risquer de les exposer à une attaque sous-marine. Désormais, seuls les contre-torpilleurs escorteraient les transports. Le 26 mars 1915, le cuirassé pré-dreadnought Gaulois, gravement endommagé, a appelé à l’aide par radio alors qu’il avait une voie d'eau dans une tempête au large des côtes de Grèce. Le Cavalier, son navire jumeau Fantassin, le contre-torpilleur Bouclier et le croiseur cuirassé Jules Ferry répondirent, mais ne purent apporter d’aide en raison du mauvais temps[6].

Après que l’Italie ait signé le pacte de Londres et déclaré la guerre à l’Empire austro-hongrois le 23 mai 1915, Boué de Lapeyrère réorganisa ses forces à la fin du mois de juin pour couvrir les approches de l’Adriatique et en interdire l’accès à la marine marchande des puissances centrales, car la Marine royale italienne (Regia Marina) avait désormais la responsabilité principale de l’Adriatique elle-même. Sa zone de responsabilité s’étendait de la Sardaigne à la Crète. Il la divisa en deux zones avec la 1ère escadre légère affectée à la zone ouest et la 2e escadre légère à l’est. Les contre-torpilleurs de la 1ère armée navale qui n’étaient pas affectés en renfort des Italiens ont été transférés aux 1ère et 2e flottilles de l’armée navale nouvellement formées. Les 1ère et 3e flottilles de contre-torpilleurs sont affectées à la 2e flottille de l’armée navale, dont le contre-torpilleur Dehorter est le navire amiral, qui est chargée de soutenir les croiseurs de la 2e division légère[7].

Notes et références

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  1. a b et c Smigielski, p. 202
  2. Couhat, p. 99
  3. Couhat, pp. 99-100
  4. Couhat, p. 100
  5. Freivogel, pp. 98-99, 117-121 ; Prévoteaux, I, pp. 27, 55-56, 59-62
  6. Jordan & Caresse 2017, pp. 258, 267
  7. Jordan & Caresse, pp. 232-233 ; Prévoteaux, I, pp. 116-117

Bibliographie

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  • (en) Jean Labayle Couhat, French Warships of World War I, London, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0445-5).
  • (en) Zvonimir Freivogel, The Great War in the Adriatic Sea 1914-1918, Zagreb, Despot Infinitus, (ISBN 978-953-8218-40-8).
  • (en) John Jordan et Philippe Caresse, French Armoured Cruisers 1887-1932, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-5267-4118-9).
  • (en) John Jordan et Philippe Caresse, French Battleships of World War One, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-639-1).
  • Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre: les combattants oubliés: Tome I 1914-1915, vol. 23, Le Vigen, France, Éditions Lela presse, (ISBN 978-2-37468-000-2).
  • Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre: les combattants oubliés: Tome II 1916-1918, vol. 27, Le Vigen, France, Éditions Lela presse, (ISBN 978-2-37468-001-9).
  • (en) Stephen S. Roberts, French Warships in the Age of Steam 1859–1914: Design, Construction, Careers and Fates, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-5267-4533-0).
  • (en) Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships 1906-1921, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-907-3), p. 190-220.