Catholicisme au Cambodge

Église catholique d'une zone

Le catholicisme est présent au Cambodge depuis le XVIIe siècle. Le catholicisme au Cambodge est organisé en trois juridictions, un vicariat apostolique, Phnom-Penh, et deux préfectures apostoliques, Battambang et Kampong Cham. Il existe en outre, comme dans la plupart des pays où l'Église catholique est présente, une conférence épiscopale, c’est-à-dire une instance de concertation entre les évêques des différents diocèses du Cambodge, qui regroupe également les évêques du Laos voisin : la Conférence épiscopale du Laos et du Cambodge.

Histoire modifier

Les débuts modifier

Des missionnaires jésuites, espagnols ou portugais, parcourent la région au XVIe siècle, dont le jésuite espagnol, Fernão Mendes Pinto (1511-1583, SJ), qui visite le Cambodge en 1554. En 1555, Gaspard Da Cruz (1520-1570, OP), réside à la cour. Au XVIIe siècle, Jésuites, Dominicains et Franciscains fondent quelques postes.

« La formule qualifiée en espagnol de patronato (en) et en portugais de padroado, se traduit par un ensemble d’engagements mutuels. Inscrit à partir de la deuxième moitié du XVe siècle dans une série de bulles pontificales, le système du patronage revient à faire légitimer la colonisation par l’Église, et en retour à mettre les moyens humains, matériels et financiers. »[1] : protectorat des missions (en).

Les missionnaires français modifier

En 1665, l'arrivée du P. Louis Chevreuil, des Missions étrangères de Paris, à Colompé (Phnom Penh) et Pinhalu signe un nouveau départ pour la mission au Cambodge, malgré les difficultés de la mission du fait des troubles de la guerre. En 1768, le père Levavasseur entreprend de nouveau l'évangélisation et traduit un catéchisme en khmer. Ces efforts sont réduits à rien après la dispersion des chrétiens par suite de la guerre avec le Siam et le Vietnam.

La plantation de l'Église locale modifier

Le , le vicariat apostolique du Cambodge est érigé. Il recouvre à l'origine le Cambodge et la Cochinchine (sud du Vietnam). Le , le vicariat apostolique du Cambodge devient le vicariat apostolique de Phnom-Penh. Le , ce vicariat apostolique de Phnom-Penh est découpé et deux nouvelles juridictions sont créées. Le nord du pays devient la préfecture apostolique de Battambang alors que l'est du pays devient la préfecture apostolique de Kompong Cham.

Des massacres de Pol Pot à la renaissance d'une Église khmère modifier

Alors que Joseph Chhmar Salas devient le premier évêque catholique cambodgien en tant que vicaire apostolique de Phnom-Penh de 1976 à 1977, il meurt d'épuisement dans les camps de travail des Khmers rouges, qui sont responsables d'un véritable génocide au Cambodge qui menace de réduire à néant l'Église locale. François Ponchaud, prêtre des Missions étrangères de Paris, est le premier occidental à dénoncer les atrocités commises par le régime communiste de Pol Pot, dans des articles de presse parus dans La Croix les et , et dans Le Monde les et , puis dans son livre Cambodge : Année Zéro en . Après la chute du régime totalitaire, les chrétiens du Cambodge, soutenus par des missionnaires comme Yves Ramousse, aident l'Église à renaître de ses cendres.

Situation actuelle modifier

Statistiques modifier

Le à l’appel d’Emile Destombes, alors représentant de Caritas Internationalis au Cambodge, a lieu à Phnom Penh pour la première fois depuis 15 ans, un synode des communautés chrétiennes. Les responsables des neuf communautés y participent sous la présidence d’Yves Ramousse, ancien vicaire apostolique de Phnom-Penh qui s’aprête à reprendre le poste. Leur témoignage dessine le panorama de l’Église au Cambodge : on comptait 602 familles chrétiennes cambodgiennes soit environ 3 000 baptisés. Dans les camps de réfugiés, il y avait 350 baptisés et autant de catéchumènes adultes. Depuis, l'Église et le nombre de chrétiens sont en forte croissance au Cambodge.

En 2010, l'Église catholique au Cambodge comprenait :

  • 46 paroisses,
  • 97 prêtres,
  • 101 religieuses,
  • 22 établissements scolaires,
  • 10 organismes de bienfaisance.

La population catholique représentait 21 008 chrétiens, soit 0,14 % de la population.

Organisation modifier

Les catholiques sont répartis en 3 juridictions, 1 vicariat et 2 préfectures :

Notes et références modifier

  1. David Journault, « Histoire de l'Église au Cambodge », sur davidjournault.jimdofree.com, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • François Ponchaud, Cambodge, année zéro, Julliard, 1977 ; Kailash, 1998.
  • François Ponchaud, La cathédrale de la rizière, Fayard, 1990.
  • Arnaud Dubus, Cambodge. La Longue Marche des chrétiens khmers, Chambray-lès-Tours, Éditions CLD, 2004.
  • François Ponchaud, Cambodge : Vers de nouvelles tragédies ?, (avec Dominique Luken-Roze), L'Harmattan, 2005.
  • François Ponchaud, Une Brève Histoire du Cambodge, Éditions Siloë, 2007.
  • François Ponchaud, L'Impertinent du Cambodge, entretiens avec Dane Cuypers, Éditions Magellan & Cie, 2013.

Articles connexes modifier