Canonnière

navire de guerre léger, armé d'une ou de plusieurs pièces d'artillerie
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La canonnière est un navire de guerre léger, armé d'une ou de plusieurs pièces d'artillerie.

Combat entre des canonnières dano-norvégiennes et un vaisseau britannique en 1808.

De faible tirant d'eau, la canonnière peut intervenir dans des eaux peu profondes (fleuves, lacs, canaux...). Elle a été largement utilisée lors des opérations de colonisation (Afrique, Asie).

Évolution modifier

 
Maquette d'une canonnière de 1808 équipée d'un canon de 24 livres à l'avant et d'une caronade à l'arrière. National Maritime Museum, Londres.

À la fin du XVIIe siècle apparaissent les premières chaloupes canonnières, grandes chaloupes disposant d'une voile et d'au moins un canon ; très peu maniables du fait du poids de l'armement, leur rôle était cantonné à la défense des ports. Au milieu du XIXe siècle, une propulsion mixte voile-vapeur est adoptée pour des bâtiments de plus gros tonnage, les canonnières.

Ce type de navire a été peu à peu abandonné entre les deux guerres.

De nos jours plusieurs types de navires ont repris les missions de la canonnière :

Illustrations modifier

Représentations modifier

Le film La Canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise (1966) illustre son usage en Chine pendant la période de colonisation, au début du XXe siècle (lire Concessions étrangères en Chine pour le contexte historique).

La diplomatie de la canonnière modifier

L'expression « politique de la canonnière » rappelle encore à quel point la canonnière était symbole de la projection de puissance jusqu'au début du XXe siècle. La « politique de la canonnière » consistait à tirer depuis la mer au canon sur les côtes des États qui ne payaient pas leurs dettes financières. Elle a été abolie par la convention Drago-Porter en 1907.

Elle fut largement utilisée en France, lors de l'intervention en rade d'Agadir par Guillaume II en 1911, de la canonnière Panther.

La Marine française, ainsi que celles d'autres pays occidentaux (Grande-Bretagne, États-Unis, Allemagne, Hollande, etc.) exploita une flotte de canonnières sur le fleuve chinois Yang-Tsé à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle pour protéger ses ressortissants et assurer la protection du commerce sur le fleuve. Les canonnières remontaient parfois le Haut-Yang-Tsé jusqu'à Chongqing. Un exemple de ce type de canonnière fluviale exploitée sur le Yang-Tsé est la Doudart de Lagrée (canonnière). L'écrivain et militaire français André Bernis (pseudonyme d'André Bienaymé) raconta ses aventures à bord d'une canonnière française dans les années 1920 dans son récit : Les Nuits du Yang-Tsé, paru en 1930.

Notes et références modifier

  1. Alain Clouet, « Canonnières de 1ère classe », sur la Flotte de Napoléon III, (consulté le )

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Bernard Estival, Les canonnières de Chine, 1900-1945, Nantes, Marines éditions, , 180 p. (ISBN 978-2-909-67574-9)
  • Hervé Barbier, Les canonnières françaises du Yang-tsé : de Shanghai à Chongqing, 1900-1941, Paris, Les Indes savantes, , 286 p. (ISBN 978-2-846-54030-8)
  • Arnaud d'Antin de Vaillac (Capitaine de vaisseau (R): Les canonnières du Yang-Tsé. Editions France-Empire, Paris, 1972
  • G. de Carsalade du Pont (Capitaine de vaisseau (E.R.): La Marine française sur le Haut-Yang Tsé. Académie de Marine, Paris, 1963

Articles connexes  modifier