Bogdo Khan

empereur du khanat du Bogd, sur la Mongolie-Extérieure (appelé aujourd'hui Mongolie), au début du XXe siècle
Bogdo Khan
Portrait de Bogdo Khan par Marzan Sharav.
Fonctions
Khagan
-
Bogdo Gegen
Ngawang Chökyi Wangchug Thrinle Gyatsho (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 54 ans)
Oulan-BatorVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ᠪᠣᠭᠳᠠ ᠭᠡᠭᠡᠨ ᠡᠵᠡᠨ ᠬᠠᠭᠠᠨ, Богд Гэгээн Эзэн хаан, ᠪᠣᠭᠳᠠ ᠬᠠᠭᠠᠨ ou Богд хаанVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Fratrie
Luvsankhaidav (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Ulsin Ekh Dagina (de à )
Reine Genepil (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason
Sceau

Le Bogdo Khan (traduction approximative du mongol bichig : mongol : ᠪᠣᠭᠳᠠ
ᠬᠠᠭᠠᠨ
, VPMC : Bogda qaɣan, cyrillique : Богд Хаан, MNS : Bogd Khaan) est à la fois un Bogdo Gegen, qui désigne l'une des trois fonctions suprêmes du lamaïsme, à côté du Dalaï-Lama et du Tashi-Lama[1] et un Khagan (khalkha : khaan, titre d'empereur chez les turco-mongols). Bogd Khan est l'un des derniers personnages à avoir assuré cette fonction, né en 1869 et mort en 1924, est également appelé Khoutouktou. Il fut par intermittence gouverneur de la Mongolie-Extérieure entre la fin de la dynastie Qing en 1911 et sa mort en 1924, à la déclaration de la République populaire mongole. Sous son règne est appliquée la loi dite Khalkha-djirom, créée au début du XVIIe siècle et appliquée au territoire des Khalkhas, c'est-à-dire la Mongolie du Nord ou Mongolie-Extérieure. Jamtsarano en a fait diverses copies[2]. Il a le double titre de khagan (empereur militaire en turco-mongol), et de bogdo gegen (ou Jebtsundamba Khutuktu), plus haut titre religieux du bouddhisme tibétain en Mongolie-Extérieure (ou Mongolie Khalkha).

Portrait d'Ikh Dagina Dondogdulam, épouse de Bogdo Khan, par Marzan Sharav.
Photographie d'Ikh Dagina Dondogdulam.

Biographie modifier

 
Bogdo Khan, le 8e Jebtsundamba Khutuktu, jeune.

Né dans une famille d'officiels du Tibet, il est reconnu en 1874 comme la nouvelle incarnation du Jebtsundamba Khutuktu, ou Bogdo Gegen, dirigeant du bouddhisme tibétain de Mongolie-Extérieure assurant la fonction de Bogdo-Khan, c'est-à-dire selon René Guénon correspondant à « la force matérielle et guerrière » c'est-à-dire l'une des trois fonctions suprêmes du lamaïsme, à côté du dalaï-lama et du tashi-lama[3]. L'un des derniers personnages à avoir assuré cette fonction, né en 1869 et mort en 1924, est également appelé Khoutouktou. L'équivalent de son titre en Mongolie-Intérieure est Janggiya Khutuktu.

Il fut intronisé empereur (khagan / khaan) de la Mongolie autonome le , date à laquelle la Mongolie-Extérieure expulsa les représentants Qing et proclama son indépendance vis-à-vis de la Chine, à la suite de la révolution Xinhai[4].

Il fut placé en résidence surveillée quand les troupes chinoises du Gouvernement de Beiyang de la République de Chine occupèrent de nouveau le pays en 1919.

En mars 1921, les forces des Armées blanches russes contrôlées par le baron Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg déclarèrent de nouveau son indépendance et réintègrent Bogdo Khan dans ses fonctions. Ils chassent les armées de la clique du Fengtian, Mandchous contrôlés par le seigneur de guerre Zhang Zuolin, à Ourga (aujourd'hui Oulan-Bator.)

En juillet 1921, après le succès de la révolution menée par Damdin Sükhbaatar et le Parti du peuple mongol, avec le soutien de l'Armée rouge, Bogdo Khan resta sur le trône dans une monarchie limitée jusqu'à sa mort en 1924, d'un cancer du larynx. Après sa mort, le gouvernement communiste déclara qu'aucune réincarnation du Bogdo Gegen ne pourrait plus être trouvée et proclama la République populaire mongole (1924-1992).

Lama de la tradition gelugpa, il s'est marié à Dondogdulam, connue sous le nom d'Ekh Dagina (mère Dakini), morte en 1923.

Le « palais d'hiver du Bogdo Khan » a été conservé et est une attraction touristique d'Oulan-Bator.

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. René Guénon, Le Roi du Monde, p. 37, Ed. Gallimard, Paris.
  2. Riasanovsky 1932, p. 342-343.
  3. René Guénon, Le Roi du Monde, op. cit.
  4. Stephen Kotkin et Bruce Elleman (dir), Mongolia in the twentieth century, Routledge, 2000, page 74

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens internes modifier

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