Un "blood chit" est un avis qui est porté par les militaires, en général le personnel embarqué, sur lequel est imprimé un ou des messages visant à destination des civils leur demandant d'aider le porteur au cas où il serait abattu. D'autres noms ont été donnés à ces sauf-conduits, drapeaux d'évasion et drapeaux d'identification. Chit (également «Chitty») est un terme anglais britannique pour un petit document, note ou laissez-passer. C'est un mot anglo-indien datant de la fin du XVIIIe siècle, provenant de l'Hindi citthi.

Un "blood chit" de l'American Volunteer Group Flying Tigers. Traduction des caractères chinois: «Cette personne étrangère est venue en Chine pour aider à l'effort de guerre. Soldats et civils, tous et chacun, se doivent de le sauver et à de le protéger.". (Collection R. E. Baldwin)
Un "blood chit" porté par les pilotes des Nations Unies pendant la guerre de Corée. (Mémorial australien de la guerre)

L'idée du "Blood chit" est apparue en 1793 avec la démonstration, aux États-Unis, du ballon à air chaud par l'aéronaute français Jean-Pierre Blanchard. Parce qu'il ne pouvait pas contrôler la direction du ballon, personne ne savait où il allait atterrir. Comme Blanchard ne parlait pas anglais, George Washington lui remit une lettre qui disait que tous les citoyens des États-Unis étaient obligés de l'aider à retourner à Philadelphie.

Lors de la Première Guerre mondiale, les pilotes britanniques du Royal Flying Corps en Inde et en Mésopotamie portaient un "goolie chit" imprimé en quatre langues locales, promettant une récompense à quiconque ramènerait un aviateur britannique indemne dans les lignes britanniques. Le terme "goolie" est l'argot britannique pour «testicules». Ce terme a été utilisé (et est toujours utilisé dans la Royal Air Force) parce que, dans les zones où les "chit" étaient utilisés, les tribus locales avaient l'habitude de castrer les prisonniers pour les utiliser comme serviteurs.

Pendant la Seconde Guerre sino-japonaise avant la Deuxième Guerre mondiale, des pilotes étrangers bénévoles des Tigres volants portaient des avis imprimés en chinois qui informaient les autochtones que le porteur était un pilote étranger qui se battait pour la Chine et qu'ils étaient obligés de l'aider. Ci-dessous le texte d'un "blood chit" :

« Je suis un aviateur américain.
Mon avion est détruit.
Je ne parle pas votre langue.
Je suis un ennemi des Japonais.
S'il vous plaît donnez-moi à manger
et conduisez-moi au poste militaire allié le plus proche.
Vous serez récompensé. »

Lorsque les États-Unis sont officiellement entrés en guerre en 1941, les kits de survie des équipages incluaient des "blood chit" imprimés dans 50 langues différentes. Ils arboraient un drapeau des États-Unis et promettaient une récompense pour le retour du pilote. Le kit pouvait également inclure des pièces d'or, des cartes ou des aiguilles à coudre. De nombreux équipages américains survolant l'Asie avaient leur "blood chit" cousu dans le dos de leurs vestes de vol. Certaines unités ajoutaient le "blood chit" à la tenue de vol alors que d'autres le donnaient uniquement pour les vols particuliers.

Des "blood chit" émis pour les membres de la RAF en Inde dans les années 1940 ont été imprimés sur des minces feuilles de tissu de soie mesurant 20 par 11 ½ pouces (environ 50 × 30 cm), portant le drapeau de l'Union imprimé en haut à gauche et le texte suivant en anglais et en français à côté :

"Chers amis,
Je suis un combattant allié. Je ne viens pas ici pour faire du mal à vous qui êtes mes amis. Je veux seulement faire du mal aux Japonais et les chasser de ce pays aussi rapidement que possible.
Si vous m'aidez, mon gouvernement vous récompensera quand les Japonais seront chassés."

La zone principale du document est imprimée en trois colonnes avec le même texte dans 15 langues asiatiques différentes, dont le malais, le birman, le tamoul, le thaï et le bengali.

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