La bayleyite ou bayléyite est un minéral carbonate d'uranium de formule chimique : Mg2(UO2)(CO3)3 ·18(H2O). C'est un minéral secondaire contenant du magnésium, de l'uranium et du carbone. De couleur jaune vif, et d'habitus cristallin aciculaire, la bayleyite se trouve plus couramment sous forme de croûtes sur les minerais uranifères[2]. Elle a une dureté d'environ 2 à 2,5 sur l'échelle de Mohs[3]. Les cristaux sont bien formés, prismatiques courts sur [001], jusqu'à 0,1 mm ; généralement dans des agrégats globulaires et des croûtes de cristaux divergents[4].

Bayleyite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]
Image illustrative de l’article Bayleyite
Échantillon de bayleyite de la région du Lac Ambrosia, Grants District, Nouveau-Mexique (taille : 4,6 × 2,4 × 1,6 cm)
Général
Symbole IMA Byy
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Mg2(UO2)(CO3)3·18H2O
Identification
Couleur jaune, jaune blanchâtre
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2/m - Prismatique

P21/b

Cassure conchoïdale
Échelle de Mohs 2 - 2,5
Trait blanc
Éclat vitreux, devenant terne en se déshydratant
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,453 - 1,455, nβ = 1,490 - 1,492, nγ = 1,498 - 1,502

2V = 30° (mesuré)

Biréfringence δ = 0,045 - 0,047 - biaxe (-)
Pléochroïsme visible. X = Rosé, Y = Jaune clair, Z = Jaune clair
Dispersion optique r > v distinct
Fluorescence ultraviolet oui, UV court = jaune, UV long = jaune.
Transparence oui, translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,05 g/cm3 (mesurée), 2,06 g/cm3 (calculée)
Propriétés physiques
Radioactivité oui, supérieure à 70 Bq/gramme.

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Histoire

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La bayleyite a été décrite pour la première fois en 1948 à partir d'un échantillon de la mine Hillside, sa localité type, au nord de Bagdad, dans le comté de Yavapai, en Arizona, et doit son nom au minéralogiste américain William Shirley Bayley (1861-1943) de l'Université de l'Illinois[5]. Elle a été confirmée comme espèce minérale par l'IMA qui lui attribue le symbôle Byy[6].

Gîtologie et gisements

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Elle se présente sous forme d'efflorescence ou de revêtement sur d'autres minéraux secondaires et se dépose souvent sur les parois et les chantiers des mines. Elle se trouve en association avec la schrockingérite, l'andersonite, la swartzite et le gypse dans la mine Hillside ; avec de la schrockingérite et du gypse dans la mine Hideout dans l'Utah ; et avec la tyuyamunite, l'uranophane, la liebigite et la carnotite dans le bassin de Powder River au Wyoming[4]. Selon la base de données minéralogique Mindat.org, il y a, en 2024, près de 37 gisements, pour la plupart en Amérique du Nord. En France, elle est signalée dans les anciennes carrières d'uranium de Lodève dans l'Hérault[3]. Son origine est naturelle, et remonte jusqu'à la grande oxydation (à partir de 2,4 milliards d'années), ou anthropogène à travers l'activité minière.

 
Bayleyite dans du sable, avec de l'andersonite, District Ambrosia Lake, Comté de McKinley, Nouveau-Mexique.

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Bayleyite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  3. a et b (en) « Bayleyite », sur Mindat.org (consulté le )
  4. a et b (en) « Bayleyite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  5. (en) Joseph M. Axelrod, Frank S. Grimaldi, Charles Milton et K. J. Murata, « The uranium minerals from the Hillside mine, Yavapai County, Arizona », The American Mineralogist, vol. 36, nos 1 et 2,‎ , p. 1-22. (lire en ligne [PDF])
  6. (en) Laurence N. Warr, « IMA–CNMNC approved mineral symbols », Mineralogical Magazine, vol. 85, no 3,‎ , p. 291–320 (ISSN 0026-461X et 1471-8022, DOI 10.1180/mgm.2021.43, lire en ligne, consulté le )