Baude Cordier
Baude Cordier (né à Reims en 1364 — mort avant 1440, actif de 1378 à 1395), est un compositeur français représentatif de l'Ars subtilior français.
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Éléments biographiques
modifierBaude Cordier est un compositeur de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle, contemporain de Jean Tapissier son ami et collègue, Johannes Carmen et Johannes Cesaris. Il est actif entre la mort de Guillaume de Machaut (1377) et la maturité de Guillaume Dufay[1],[2].
On connaît peu de choses sur ce musicien. Craig Wright le présente en hypothèse, comme le pseudonyme professionnel de Baude Fresnel[3]. L'appellation « cordier » est le nom du harpiste. Dès le 10 janvier 1384, il est au service de Philippe II le Hardi, duc de bourgogne[4]. Il est également organiste[5] et désigné comme « Maistre », indication qu'il était un maître ès arts[4]. Il est à Milan et Avignon avec le duc en 1391, puis de nouveau à Avignon en 1395 (année de son mariage).
L'un des seuls éléments de sa vie est connu par le manuscrit portant le canon Tout par compas suy composés et les quatre rondeaux qui l'entourent : il est connu de Reims « jusqu'à Rome »[2],[4]. Dans sa forme, cette œuvre suggère une influence italienne, celle de la caccia[4].
Œuvre
modifierBaude Cordier est un compositeur de transition entre l'ars subtilior, à l'écriture complexe, notamment rythmique, et plus de simplicité, caractéristique du futur style de Guillaume Dufay et Gilles Binchois, avec l'usage du style imitatif[6]. Les « accents de sa musique ont souvent un caractère plus italien que français »[2].
On trouve la plupart de ses œuvres musicales dans le codex Chantilly, mais ajoutées tardivement. Le manuscrit regroupe une importante collection de musique de l'ars subtilior.
Certaines de ses musiques sont remarquables par la manière dont elles sont notées, la musique du rondeau Belle, bonne et sage se présente sur une portée en forme de cœur (et présente l’acrostiche de son nom), le canon Tout par compas est noté sur une portée circulaire.
Sa musique était connue en Italie, car on a trouvé certaines de ses œuvres dans des manuscrits du nord de l'Italie. Onze œuvres sont conservées[7], dont neuf rondeaux à trois voix.
- Rondeaux :
- Belle, bonne, sage, plaisant, à 3 voix (Codex Chantilly, fo 11v)
- Tout par compas suy composés, canon à 3 voix (Codex Chantilly, fo 12)
- Ce jour de l'an que maint, à 3 voix
- Je suy celuy qui veul, à 3 voix
- Pour le deffault du noble dieu Bachus, à 3 voix
- Que vaut avoir qui ne vit, à 3 voix
- Tant ay de plaisir et de desplaisance, à 3 voix
- Amans, amés secretement, à 3 voix
- Se cuer d'amant par soy, à 3 voix (Bologne I-Bc, Codex Q15)
- Dame excellent ou sont bonté, ballade à 4 voix
- Gloria à trois voix (F-APT 16bis et I-Bc Q15) mouvement de messe accompagné du Credo de Tapissier dans les manuscrits. L'amen étant différent dans les deux sources[4].
Édition moderne
modifier- Early Fifteenth-Century Music, éd. Gilbert Reaney, Corpus mensurabilis musicæ, xi/1 (1955).
Notes et références
modifier- Vignal 2005, p. 257.
- Honegger 1979, p. 271.
- Wright 1973.
- Grove 2001.
- Gammond 1988, p. 521.
- Ferrand 1999, p. 448.
- Hoppin 1991, p. 550.
Bibliographie
modifier- (de) Ursula Günther, « Der Gebrauch des tempus perfectum diminutum in der Handschrift Chantilly 1047 », Archiv für Musikwissenschaft, Stuttgart, no 17, , p. 277–297 (ISSN 0003-9292, lire en ligne)
- (en) Craig Wright, « Tapissier and Cordier: New Documents and Conjectures », The Musical Quarterly, vol. 59, no 2, , p. 177–189 (ISSN 0027-4631, lire en ligne).
- Charles Whitfield, « Cordier, Baude », dans Marc Vignal (dir.), Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, (1re éd. 1982), 1516 p. (OCLC 896013420, lire en ligne), p. 257–258.
- (es) Ursula Günther, « Unusual Phenomena in the Transmission of Late Fourteenth-Century Polyphonic Music », Musica Disciplina, American Institute of Musicology Verlag Corpusmusicæ, vol. 38, , p. 87–118 (ISSN 0077-2461, lire en ligne)
- Richard H. Hoppin (trad. de l'anglais par Nicolas Meeùs et Malou Haine), La musique au Moyen Âge, Liège, Mardaga, coll. « Musique musicologie », (1re éd. 1978 (en)), 638 p. (ISBN 2-87009-352-7, OCLC 895615451, lire en ligne)
- John Milsom, « Cordier, Baude [Baude Fresnel] », dans Peter Gammond et Denis Arnold (dir.) (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, Adaptation française par Alain Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique : Université d'Oxford [« The New Oxford Companion to Music »], t. I : A à K, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », (1re éd. 1988), 1171 p. (OCLC 19339606, BNF 36632390), p. 525.
- Marc Honegger, « Cordier, Baude », dans Dictionnaire de la musique : Les hommes et leurs œuvres, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 2e éd. (1re éd. 1979), viii-682, Tome I (A-K) (OCLC 312098944), p. 271.
- Nigel Willkins, « Cordier, Baude », dans Françoise Ferrand (dir.), Guide de la Musique du Moyen âge, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la Musique », , 850 p. (ISBN 2-213-03063-4, OCLC 300177982, BNF 37097426), p. 447–448.
- (en) Gilbert Reaney, « Cordier, Baude », dans Grove Music Online, Oxford University Press,
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à la musique :