Bataille de Nuremberg (football)

huitième de finale de la Coupe du monde de 2006

Portugal – Pays-Bas (2006)
La « bataille de Nuremberg »
Image illustrative de l’article Bataille de Nuremberg (football)
Le Frankenstadion en 2005.
Contexte
Compétition Coupe du monde 2006
Date
Stade Frankenstadion
Lieu Drapeau de l'Allemagne Nuremberg (Allemagne)
Affluence 41 000 spectateurs
Résultat
Portugal 1 - 0 Pays-Bas
Mi-temps 1 - 0 0
Acteurs majeurs
Buteur(s) But inscrit après 23 minutes 23e Maniche
Homme du match Drapeau du Portugal Maniche
Cartons Portugal
Averti après 20 minutes 20e Maniche
Carton jaune Carton jauneCarton rouge 31e, 45+1e Costinha
Averti après 50 minutes 50e Petit
Averti après 60 minutes 60e Figo
Carton jaune Carton jauneCarton rouge 73e, 78e Deco
Averti après 76 minutes 76e Nuno Valente
Averti après 76 minutes 76e Ricardo

Pays-Bas
Averti après 2 minutes 2e Van Bommel
Carton jaune Carton jauneCarton rouge 7e, 63e Boulahrouz
Carton jaune Carton jauneCarton rouge 59e, 90+5e Van Bronckhorst
Averti après 73 minutes 73e Sneijder
Averti après 74 minutes 74e Van der Vaart
Arbitrage Drapeau de la Russie Valentin Ivanov

La « bataille de Nuremberg » est le nom sous lequel est plus connu le match de football Portugal - Pays-Bas du , huitième de finale de la coupe du monde de 2006 joué au Frankenstadion de Nuremberg, en Allemagne. La rencontre est célèbre pour sa violence et pour son record (dans un match international organisé par la FIFA) de seize cartons jaunes et quatre cartons rouges distribués par l'arbitre, le Russe Valentin Ivanov.

Le Portugal sort vainqueur de la confrontation grâce à un but de Maniche et se qualifie pour les quarts de finale.

Contexte modifier

Le Portugal se présente à la coupe du monde en tant que finaliste malheureux de l'Euro 2004. Les hommes de Luiz Felipe Scolari furent battus à domicile — au Stade de Luz — par la surprenante équipe de Grèce qui s'imposa grâce à un but d'Ángelos Charistéas. De leur côté, les Néerlandais font leur retour en coupe du monde huit ans après leur épopée de 1998 (demi-finalistes).

Avant ce match, le Portugal et les Pays-Bas sont sortis respectivement premier du groupe D et deuxièmes du groupe C. Le Portugal est parvenu à battre ses trois adversaires : l'Angola (1-0), l'Iran (2-0) et le Mexique (2-1). Les Pays-Bas, quant à eux, versés dans le « groupe de la mort[1] », ont battu la Serbie-et-Monténégro (1-0) et la Côte d'Ivoire (2-1) mais ont buté sur l'Argentine (0-0), laissant à cette dernière la première place du groupe à la différence de buts.

C'est donc encore invaincues dans la compétition que les deux équipes se présentent sur le terrain. Les Néerlandais sont en quête de revanche, deux ans après leur élimination en demi-finale de l'Euro 2004 par ces mêmes Portugais. Les deux équipes affichent leurs ambitions et veulent à tout prix éviter une sortie peu glorieuse dès les huitièmes de finale[2].

Match modifier

Première mi-temps modifier

Dès la 2e minute, le milieu néerlandais Mark van Bommel est averti pour un tacle par derrière sur Cristiano Ronaldo. Quelques minutes plus tard, les Oranje bénéficient d'un coup franc à longue distance mais le tir de Van Bronckhorst ne trouve pas sa cible. À la 7e, c'est Khalid Boulahrouz qui reçoit un carton jaune après avoir laissé traîner ses crampons sur la jambe du jeune espoir portugais qui venait de contrôler un ballon de la cuisse. Boulahrouz lève les bras en signe d'incompréhension malgré la dangerosité de son geste qui aurait pu lui valoir le rouge. Les traces de ses crampons sur la jambe de Ronaldo apparaissent à l'écran tandis que le staff médical portugais soulage du mieux qu'il le peut son joueur à coup de bombes de froid. À la 20e minute, Maniche écope d'un carton jaune pour une faute sur van Bommel. Trois minutes plus tard, le même Maniche ouvre le score d'une frappe limpide qui trompe Edwin van der Sar à la suite d'un bel enchaînement avec Pauleta[1] (1–0 pour le Portugal).

Costinha, nerveux, est le deuxième Portugais averti après un tacle en retard sur Phillip Cocu, juste avant la sortie de Ronaldo à la demi-heure de jeu, affaibli et en larmes après les coups reçus. Il est remplacé par Simão. À la 39e, André Ooijer est au sol après avoir été touché par Costinha et un attroupement se crée autour de lui alors que Deco accuse le Néerlandais d'en rajouter. L'affaire en reste là mais la tension est palpable. Dans les arrêts de jeu de la première période, Costinha est expulsé à la suite d'un deuxième carton jaune reçu pour une main sur une frappe d'Ooijer[1]. À la mi-temps, l'arbitre a déjà distribué cinq cartons jaunes et un carton rouge[3].

Deuxième mi-temps modifier

Le jeu reprend et à peine quatre minutes plus tard, Phillip Cocu alerte les Portugais en envoyant sa balle sur la barre transversale de Ricardo. Dans la minute suivante, Petit, qui a remplacé Pauleta à la pause, est averti pour un accrochage sur van Bommel. L'ambiance, déjà houleuse, dégénère encore : à la 59e, Ivanov avertit Giovanni van Bronckhorst pour s'en être pris aux chevilles de Deco puis Luís Figo pour avoir asséné un coup de tête à van Bommel dans le dos de l'arbitre. Cette dernière sanction jugée clémente par Boulahrouz ne fait rien pour calmer les tensions et, dès la 61e, ce dernier reçoit son deuxième carton jaune pour un coup de coude au visage de Figo qui débordait sur le côté gauche. Boulahrouz conteste, dit que Figo simule, mais doit se résoudre à un retour prématuré au vestiaire. Les deux équipes reviennent à égalité numérique, 10 contre 10. Le quatrième arbitre sépare Nuno Valente et Ooijer qui s'invectivent[1].

Par la suite, M. Ivanov sortira six cartons jaunes et un rouge en cinq minutes à partir la 73e minute en avertissant Deco pour un méchant tacle sur Van der Vaart. S'ensuit une nouvelle bagarre qui verra Sneijder et van der Vaart avertis à leur tour. Ricardo et Nuno Valente seront les deux derniers joueurs avertis dans ce match. Mais Deco sera averti une deuxième fois à la 78e pour un geste d'anti-jeu. Ce sera pareil pour van Bronckhorst à la 94e ; les deux joueurs du FC Barcelone se retrouvent en tribune pour les dernières minutes de jeu de la partie, finalement remportée par le Portugal sur la plus petite des marques[3].

Les acteurs de la partie se calment rapidement après le coup de sifflet final, aucun d'entre eux ne va se plaindre auprès de l'arbitre[2].

Résumé modifier

Match 52 Portugal   1 - 0   Pays-Bas Grundig-Stadion, Nuremberg

21h00
  Historique des rencontres
(  Pauleta) Maniche   23e (1 - 0) Spectateurs : 41 000
Arbitrage :   Valentin Ivanov
Maniche   20e
Costinha      31e, 45+1e
Petit   50e
Figo   60e
Deco      73e, 78e
Ricardo   76e
Nuno Valente   76e
Rapport   2e Van Bommel
     7e, 63e Boulahrouz
     59e, 90+5e Van Bronckhorst
  73e Sneijder
  74e Van der Vaart
 
 
 
 
 

Portugal
 
 
 
 
 

Pays-Bas
 
PORTUGAL :
GB 01 Ricardo   76e
ArD 13 Miguel
ArC 05 Fernando Meira
ArC 16 Ricardo Carvalho
ArG 14 Nuno Valente   76e
MDf 06 Costinha      31e, 45+1e
MDf 18 Maniche   20e
AiD 07 Luís Figo     60e   84e
MJ 20 Deco      73e, 78e
AiG 17 Cristiano Ronaldo   34e
AC 09 Pauleta   46e
Remplacements:
MOf 11 Simão   34e 
MOf 8 Petit   50e   46e 
MOf 19 Tiago   84e 
Manager:
  Luiz Felipe Scolari
 
 
PAYS-BAS :
GB 01 Edwin van der Sar  
ArD 03 Khalid Boulahrouz      7e, 63e
ArC 13 André Ooijer
ArC 04 Joris Mathijsen   56e
ArG 05 Giovanni van Bronckhorst      59e, 90+5e
MDf 18 Mark van Bommel   2e   67e
MDf 20 Wesley Sneijder   73e
MDf 08 Phillip Cocu   84e
AiD 17 Robin van Persie
AiG 11 Arjen Robben
AC 07 Dirk Kuyt
Remplacements:
MOf 10 Rafael van der Vaart   74e   56e 
MDf 14 John Heitinga   67e 
AC 19 Jan Vennegoor of Hesselink   84e 
Manager:
  Marco van Basten

Assistants:
  Nikolaï Goloubev
  Evgueni Volnin
Quatrième arbitre:
  Marco Rodríguez
Cinquième arbitre:
  José Lis Camargo

Homme du Match:
  Maniche

Après le match modifier

Réactions modifier

Furieux, le jeune Cristiano Ronaldo s'insurge contre l'attitude à son égard des joueurs néerlandais. « Ce soir-là, il y avait un contrat sur ma tête », affirme-t-il. L'entraîneur des Oranjes, Marco van Basten, qualifie ce match, « parfois minable », de « petit football ». L'entraîneur brésilien du Portugal, Luiz Felipe Scolari, a cette remarque restée fameuse sur l'altercation entre Figo et Boulahrouz : « Jésus-Christ est capable de tendre l'autre joue, mais Figo n'est pas Jésus-Christ »[3].

Le président de la FIFA, Sepp Blatter, va jusqu'à déclarer que Valentin Ivanov aurait dû s'attribuer à lui-même un carton jaune pour cette triste performance[3].

Parcours du Portugal modifier

Le Portugal élimine l'Angleterre aux tirs au but en quart de finale, puis concède une courte défaite contre la France en demi-finale (0-1), le . Il termine finalement à la quatrième place du mondial après une nouvelle défaite (1-3) dans la petite finale, contre l'Allemagne.

Notes et références modifier

  1. a b c et d Douglas de Graaf et Steven Oliveira, « La bataille de Nuremberg », Top 100 : cartons rouges de légende (1er), sur sofoot.com, .
  2. a et b « La bataille de Nuremberg », sur fifa.com, .
  3. a b c et d Lucas Vasco, « La "bataille de Nuremberg" », sur lequipe.fr, .

Voir aussi modifier