Le terme de balkanisation est utilisé pour décrire le processus de fragmentation et de division d’une région ou d’un État en des États et régions plus petits et souvent hostiles les uns envers les autres.

Notion politique dérivée du toponyme Balkans, elle est utilisée pour la première fois par un Allemand, Walther Rathenau, en septembre 1918, dans une interview publiée par le New York Times, sans pour autant renvoyer explicitement aux réalités du sud-est de l’Europe (c'est-à-dire des Balkans). Le mot entre finalement de façon durable dans le vocabulaire politique après l’adoption des traités consécutifs à la Première Guerre mondiale. Ce rapprochement terminologique d’un processus de fragmentation politique avec les particularités de cette région de l’Europe constitue une imprécision devenue représentation courante.

Au sens strict, il y a eu deux « balkanisations » distinctes : une durant la Première Guerre mondiale, et une après la mort de Tito. Au sens élargi, le terme a aussi servi ultérieurement à qualifier d’autres processus de morcellement d’unités politiques et géographiques en plusieurs États à la viabilité variable, en profitant des divisions et tensions dans la puissance morcelée.

Les Balkans jusqu'en 1878.
Les Balkans au Congrès de Berlin (1878).
Dislocation de l'URSS (1990-1991).
Les Balkans au Traité de Londres (1913).
Dislocation de la Yougoslavie (1991-1996).
Les Balkans au Traité de Bucarest (1913).

Sémantique

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Rétrospectivement, le terme balkanisation est parfois employé en histoire et plus souvent dans les médias, pour désigner les luttes du XIXe siècle des divers peuples de l’Europe du Sud-Est pour s’émanciper des dominations de l’Empire ottoman (Filikí Etería, guerre d'indépendance grecque, comitadjis, Orim, yougoslavisme) et de l’Autriche-Hongrie (austroslavisme, trialisme), non sans une certaine condescendance ; en fait, cette balkanisation a surtout été voulue par le congrès de Berlin en 1878. Cette condescendance a conduit à préférer le terme plus neutre d’« Europe du Sud-Est » : c’est ainsi que le journal en ligne Balkan Times s’est lui-même renommé Southeast European Times en 2003.

Retrait ottoman des Balkans

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Sans être total (puisque la Turquie d'Europe existe toujours en Thrace orientale), le retrait de l’Empire ottoman des Balkans s’effectue en trois étapes :

Dislocation de la Yougoslavie

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Le terme balkanisation a été abondamment et naturellement (vue sa position géographique) utilisé pour désigner la dislocation de la Yougoslavie en sept États indépendants à la suite de la mort de Josip Broz Tito.

Dislocation de l'URSS

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Le terme balkanisation a aussi été utilisé pour désigner la dislocation de l'URSS en quinze États indépendants à la suite de l’échec de la perestroïka et de la glasnost tentées par Mikhaïl Gorbatchev.

Autres utilisations

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Partages de la Macédoine ottomane en 1913.

Plus rarement, le terme balkanisation a pu être employé en géopolitique pour désigner divers autres processus d’émiettement, de dissensions internes ou d’affaiblissement (balkanisation du Caucase, balkanisation de l’Irak, balkanisation de la Syrie[1], voire balkanisation de l’Union européenne[2]…).

Références

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  1. Georges Corm, La balkanisation du Proche-Orient, [1], Le Monde diplomatique, janvier 1983, pages 2 et 3.
  2. Jean-Claude Piris, L'Union Européenne et les sécessionnismes régionaux : la résistible balkanisation de l'Europe, [2] du 19 mars 2015.