Bébé (nain)

nain à la cour de Stanislas, duc de Lorraine
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Nicolas Ferry, dit Bébé, né le à Plaine (actuellement dans le Bas-Rhin) dans la principauté de Salm-en-Vosges et mort le [1], est un nain qui fut élevé à la cour de Stanislas, duc de Lorraine, et dont la renommée se répandit dans toute l'Europe.

Bébé
Toile figurant Bébé.
Fonction
Nain de cour
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie

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Quand il naquit, il ne mesurait que 24 centimètres, et n'en dépassait pas 70 à 15 ans. Il atteignit finalement la taille de 89 centimètres. Tout en présentant des proportions harmonieuses, il était d'une intelligence peu développée, devenu irascible dans ses dernières années. Il mourut à 22 ans, avec tous les signes de la vieillesse. Il était probablement atteint de progéria[2].

Stanislas le surnomma affectueusement Bébé, plus ancienne attestation de ce terme qui sera ensuite utilisé couramment pour désigner un nourrisson[3],[4]. Il serait aussi à l'origine du Jeu du nain Bébé, devenu plus tard Le Nain jaune[5].

 
Nécessaire de table de Bébé (musée lorrain).
 
Mannequin représentant Bébé (musée lorrain).

Stanislas lui fit faire une fourchette, un couteau et même une maison à sa taille. Il eut également un carrosse tiré par des chèvres. Les couverts ainsi que la maison et son portrait avec le chien sont exposés au musée lorrain de Nancy.

Bébé a dû, un certain temps, cohabiter à la cour avec un autre nain célèbre, Józef Boruwłaski, surnommé Joujou. Il en était très jaloux, car Joujou était alors un peu plus petit que lui et beaucoup plus intelligent et cultivé. Il essaya même de le tuer[4].

Après sa mort

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À sa mort, Stanislas ordonna l’autopsie de son corps et donna son squelette[6] au cabinet du Roi (il est actuellement conservé au Muséum national d'histoire naturelle). Ce dernier fut étudié par le comte de Buffon[7] qui en fit une étude biométrique, un siècle avant la fondation de cette discipline par Paul Broca.

L’histoire de Bébé est relatée dans plusieurs ouvrages et ses représentations iconographiques sont nombreuses, sur des tableaux ou des estampes ; toutefois, les représentations en ronde-bosse sont plus rares.

Sa statue grandeur nature en faïence de Lunéville fut détruite lors de l'incendie du château de Lunéville en 2003. Une réplique en est exposée au musée des faïenceries de Niderviller-Lunéville.

 
Bébé, effigie en cire habillée. Montpellier, faculté de médecine.

La faculté de médecine de Montpellier conserve et expose au public[8] une statue en cire colorée de Bébé, coiffée de ses propres cheveux et portant ses vêtements. La rareté de cette pièce tient aussi au fait qu’elle aurait été moulée du vivant de Bébé, et qu’elle aurait servi d’« effigie » lors de la lecture à l’Académie royale des sciences d’un mémoire sur le célèbre nain, cinq mois après son décès[9].

Dans la culture populaire

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Le groupe de rock progressif Ange a écrit une chanson en son honneur, « Le nain de Stanislas », dans son album Émile Jacotey.

Notes et références

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  1. Une biographie sur Nicolas Fery.
  2. Jan Bondeson, The Two-Headed Boy, and Other Medical Marvels p. 214.
  3. Étymologie relevée dans TLFi.
  4. a et b « Les incroyables trésors de l’Histoire : le squelette du nain Bébé », Le Point.
  5. François Theimer, « L'origine du Nain Jaune », Le Journal de la Vieille France, no 61, avril 2006.
  6. Une étude du squelette dans Actes. Société française d'histoire de l'art dentaire, 2006, 11..
  7. Buffon, Georges-Louis Leclerc (1707-1788 ; comte de), « Le squelette d'un nain », Histoire naturelle générale et particulière : avec la description du Cabinet du Roy. Tome 15 / [par Buffon, puis avec Daubenton],‎ , p. 176-182.
  8. Salle Delmas-Orfila-Rouvière.
  9. Sauveur-François Morand, « PV 65 », Procès-verbaux. T83 (1764) / Académie royale des sciences,‎ .

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jean Granat et Evelyne Peyre, Nicolas Ferry dit « Bébé », nain (1741-1764) à la cour du roi Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine, Lunéville, 2008, 56 p. (fac simile du numéro spécial hors série de Biométrie humaine et anthropologie, 2008, tome 26)
  • Jean Granat et Evelyne Peyre, "Bébé", un nain à la cour de Lunéville (1741-1764), L'Harmattan, 2018
  • Jacques Granier, « La renommée de Bébé avait conquis toute la France », L'Essor, no 55
  • (en) Jan Bondeson The two-headed boy, and other medical marvels, Cornell University Press, 2004
  • Gérard et Marie-Thérèse Fischer, « Nicolas Ferry (dit Bébé) », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 11, p. 931
  • Gilbert Mercier, Bébé, Le nain de Stanislas, ou les Amours mouvementées d'Émilie du Châtelet et de Voltaire, à la cour de Lorraine, Pierron, 1985 (ISBN 2-7085-0038-4)
  • Nicolas F.Liégey, Le bébé de Stanislas Leckzinski: roi de Pologne et duc de Lorraine, Impr. de E.Busy, 1889
  • Roger de Beauvoir, Le nain du Roi de Pologne,Editions Populaires Modernes, 1946
  • Martin Monestier, Les Monstres, éditions du Cherche Midi (réédition augmentée), Paris 2007
  • Olivier Rasimi, Bébé, éditions Arléa, Paris, 2021.

Liens externes

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