Auguste Bravais

physicien français (1811-1863)
Auguste Bravais
Description de cette image, également commentée ci-après
Auguste Bravais (vers 1850).

Naissance
Annonay
Décès (à 51 ans)
Le Chesnay (Drapeau de la France France)
Nationalité Drapeau de la France France
Domaines géodésie, minéralogie, cristallographie
Institutions École polytechnique , Académie des sciences
Diplôme École polytechnique
Formation officier de marine
Renommé pour Réseau de Bravais et lois de Bravais

Auguste Bravais, né le à Annonay et mort le au Chesnay près de Versailles, est un astronome, physicien, minéralogiste et géologue français réputé pour ses travaux fondamentaux en cristallographie, en particulier les réseaux de Bravais et les lois de Bravais. Ce polytechnicien qui a choisi le service de la marine française, puis l'enseignement des mathématiques appliquées et de la physique, a laissé de remarquables observations en géologie, en minéralogie sur les réseaux cristallins, en géophysique sur l'atmosphère, sur les phénomènes optiques et sur les rivages des côtes, avant de devenir membre de l'Institut en 1854.

Biographie modifier

Son père François Victor Bravais (1764-1852) est médecin à Annonay. Son frère, Louis François Bravais (1801-1843) est un médecin botaniste dont la fille Marie Louise Bravais (1836-1913) épousera Pierre Jules Goybet. (1823-1912). Auguste fait ses études à Annonay, au collège des frères Basiliens, actuel Collège du Sacré-Cœur[1]. Il poursuit ses études à Paris au collège Stanislas, puis entre à l'École polytechnique en 1829. Grand aventurier à défaut d'être astronome, son rêve de jeunesse, il devient officier de marine et embarque sur le Finistère en 1832, puis sur le Loiret. Il collabore à des travaux d'hydrographie le long des côtes algériennes. Il participe à l'expédition de la Recherche, envoyée au Spitzberg et en Laponie au secours de la Lilloise.

Il professe un cours de mathématiques appliquées à l'astronomie à la Faculté des sciences de Lyon à partir de 1840 et succède à Victor Le Chevalier à la chaire de physique de l'École polytechnique entre 1845 et 1856, date à laquelle il est remplacé par Henri Hureau de Senarmont. Il publie un mémoire traitant de cristallographie en 1847. Il a été élu en 1844 membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon[2].

Cofondateur de la Société météorologique de France, il succède à Albin Reine Roussin à l'Académie des sciences en 1854.

Chercheur fécond modifier

Revenu à terre plus souvent à partir de la fin des années 1830, l'officier de marine trentenaire se consacre à des recherches approfondies. Il part souvent de ses observations en bureau, sur le terrain de ses expéditions maritimes ou voire en mer où la contemplation du ciel et de l'atmosphère s'imposent, et construit une approche descriptive qu'il développe et généralise avec des outils de physique mathématique. Il suit ou participe aussi à la vie des sociétés savantes qui œuvrent dans ses domaines de prédilection.

Il est ainsi un des premiers scientifiques européens à signaler la remontée isostatique de la presqu'île scandinave[3].

Auguste étudie dans les années 1840 l'optique des phénomènes atmosphériques, en particulier les parhélies et les halos. Le chercheur sportif et bien équipé gravit dans ce but studieux le sommet du Mont-Blanc en 1845.

À l'époque du formidable essor de la géologie et de l'optique, ce chercheur que n'a jamais quitté l'attrait de l'astronomie, à l'exemple de nombreux polytechniciens nés dans la même décennie comme Hervé Faye ou Aimé Laussedat, ne peut rester insensible à poser des bases de physique ouvrant la porte à une meilleure compréhension et modélisation des phénomènes observables.

Il pose l'hypothèse d'une structure réticulaire des cristaux en 1849. En appliquant les principes de la géométrie, il dénombre quatorze types différents de réseaux cristallins. Les fameux réseaux de Bravais, proposés pour rendre compte des propriétés d'anisotropie et de symétrie observables des milieux cristallins solides, sont vérifiés en 1912 par Max von Laue, en utilisant pour la première fois la diffraction des rayons X.

Éprouvé par la mort de son fils unique, il manifesta au début de l'année 1850 les symptômes de ce que ses contemporains qualifient de « fatigue cérébrale » ; il démissionne de l’École Polytechnique, puis dès le mois de mars 1850 cesse de paraître à l'Académie et se retire à Versailles. « Ses amis, écrit A. de Lapparent[4], eurent le chagrin de constater peu à peu les progrès d'une irrémédiable décadence. Il s'éteignit en 1863, sans que depuis longtemps aucune lueur, même passagère, eut éclairé la nuit où sommeillait cette intelligence autrefois si puissante. »

Œuvres les plus connues modifier

  • Louis et Auguste Bravais : Essai sur la disposition des feuilles curvisériées, Annales des sciences naturelles, seconde série, tome 7 (1837) 42-110
  • Essai sur la disposition générale des feuilles rectisériées, 1839
  • Sur l'équilibre des corps flottants, 1840
  • Mémoire sur les lignes d'anciens niveaux de mer dans la Finmark, 1841
  • Mémoire sur les courants ascendants de l'atmosphère, 1843
  • Mémoire sur le mouvement propre du soleil dans l'espace, 1843
  • Analyse mathématique sur les probabilités des erreurs de situation d'un point, 1844
  • Notice sur les parhélies qui sont situés à la même hauteur que le soleil, 1845
  • Notice sur l'arc-en-ciel blanc, 1845
  • Mémoire sur les halos et les phénomènes optiques qui les accompagnent, publié aussi dans le Journal de l'école royale polytechnique, 18, 1, 1847
  • Sur les polyèdres symétriques, 1849
  • Étude sur la cristallographie, 1851
  • Notice sur un nouveau polariscope, suivie de recherches sur les doubles réfractions peu énergiques, 1851
  • Sur l'influence qu'exerce la rotation de la terre sur le mouvement du pendule conique, 1854

Distinction modifier

Notes et références modifier

  1. « Annonay (07100) », sur www.medarus.org (consulté le ).
  2. Dict. Académiciens de Lyon, p. 219.
  3. Il est évident que localement, en particulier sur les côtes de la Baltique et les rivages du golfe de Botnie, des anciennes avancées de terres étaient connues des paysans et des autorités. Mais l'observation n'était nullement systématique.
  4. D'après Livre du Centenaire de l’École polytechnique, Paris,, Gauthier-Villars & fils, (lire en ligne).
  5. « Bravais, Auguste », base Léonore, ministère français de la Culture.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • A. De Lapparent : Auguste BRAVAIS (1811-1863). Livre du Centenaire de l'École polytechnique, 1897.
  • Marie-Hélène Reynaud : Auguste Bravais, de la Laponie au Mont-Blanc. Editions du Vivarais, 1991.
  • Léonce Élie de Beaumont, Éloge historique d'Auguste Bravais, lu à la séance publique annuelle du , dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1866, tome 35, p. XXIII-XCIX (lire en ligne)
  • A. Bravais: Mémoire sur les systèmes formés par des points distribués régulièrement sur un plan ou dans l'espace, Journal de l'École Polytechnique 19: 1-128; traduction allemande par C. et E. Blasius: Abhandlung über die Systeme von regelmässig auf einer Ebene oder im Raum vertheilten Punkten, Leipzig: Engelmann, 1897 (= Ostwalds Klassiker der exakten Wissenschaften, 90).
  • Locher, Fabien, Le Savant et la Tempête. Étudier l’atmosphère et prévoir le temps au XIXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Carnot »,
  • Jean-Pierre Debard, « Les réseaux d’Auguste Bravais (1811-1863), une contribution décisive à la cristallographie : dans cahier consacré aux savants et ingénieurs d'Ardèche », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 95,‎ (lire en ligne)
  • Bernard Bru, « Auguste Bravais : des mathématiques polytechniciennes pour cartographier les côtes algériennes, 1832-1838 », Bulletin de la Sabix, no 64,‎ , p. 45-62 (ISSN 0989-3059 et 2114-2130, OCLC 41206280, DOI 10.4000/SABIX.2556) 
  • Marie-Hélène Reynaud, « Auguste Bravais, (1811-1863), chercheur, professeur, académicien : dans cahier consacré aux Ardéchois à l'honneur - Bicentenaire de la Légion d'honneur », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 76,‎
  • Michel Dürr et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Ghys, Etienne (1813-1875) », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, éd. ASBLA de Lyon, , 1369 p. (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 218-222.  

Liens externes modifier