Arum palaestinum

espèce de plantes

Arum de Palestine

L'arum de Palestine (Arum palaestinum) est une espèce de plantes vivaces herbacées fleuries, de la famille des Aracées, endémique de la Palestine (également connue sous le nom de « calla noire » ou Kardi).

Elle a été naturalisée en Amérique du Nord, en Afrique du Nord, en Europe, en Asie occidentale et en Australie[2].

La famille des Aracées comprend d'autres plantes bien connues telles que Anthurium, Caladium et Philodendron.

Arum palaestinum est peut-être mieux connu pour sa longue histoire au Moyen-Orient comme nourriture et pour son utilisation dans la médecine traditionnelle du Moyen-Orient.

Description modifier

 
Fruits d'Arum palaestinum.

Elle atteint 10-25 centimètres de hauteur et fleurit de mars à avril. La fleur est constituée d’un axe d'inflorescence, d'une couleur entre le noir et le pourpre foncé, avec de minuscules fleurs, et d’une spathe enroulée en forme de cornet d'une couleur brun rougeatre[3],[4]. Comme d'autres plantes du genre Arum, sa forte odeur attire les mouches, qui assurent la pollinisation. Alors que la plupart des autres membres de la famille sentent le fumier et la charogne, cette plante peut aussi sentir le fruit pourri[5]. Le fruit contient des graines qui sont généralement consommées et dispersées par les oiseaux (ornithochorie).

Histoire modifier

Des dessins gravés de diverses espèces d'Arum sont vus dans le Temple de Thoutmosis III à Karnak (Égypte), décrivent la plante lorsqu'elle a été apportée de Canaan en 1447 av. J.-C.[6]

La plante est également mentionnée dans la Mishnah, où sa culture et son utilisation en tant que nourriture ont été décrites[6],[7].

L'enquête de Theophrastus sur les plantes a décrit la nécessité de lessiver les racines et les feuilles avant qu'elles puissent être mangées[8].

Toxicité modifier

Arum palaestinum est toxique à faibles doses, et cela a été traditionnellement considéré comme dû aux sels d'oxalate[9],[6].

Les symptômes causés par l'exposition à la plante crue comprennent l'irritation des muqueuses et des brûlures. La consommation de doses plus importantes provoque des nausées, diarrhées et des crampes[6]. L'exposition sur la peau peut provoquer une irritation, elle est à manipuler avec des gants.

Usages modifier

Médecine traditionnelle modifier

Dans la médecine traditionnelle chez les Arabes en Palestine, les extraits d'Arum palaestinum ont été utilisés comme remède contre le cancer, les vers intestinaux, les infections des plaies ouvertes, les obstructions des voies urinaires et les calculs rénaux[10],[6]. Les Juifs en Irak l'ont traditionnellement utilisé pour traiter les vers, les plaies de la peau, la syphilis, les rhumatismes, la tuberculose et la diarrhée[6]. Il a également été utilisé comme remède contre la toux et la constipation[6].

Les données ethnobotaniques ont montré qu'Arum palaestinum était l'une des plantes les plus couramment utilisées en Cisjordanie, notamment utilisée par plus de la moitié des personnes interrogées[11].

 
Arum palaestinum

Culinaire modifier

En Israël, on utilise les feuilles de la plante dans la cuisine, à Jérusalem et sa région notamment, elle est communément consommée sous forme d'un ragoût, dans la soupe aux lentilles ou haricots, en accompagnement des viandes et du kebbeh[12].

Plus généralement dans la cuisine du Moyen-Orient, les feuilles sont coupées et soigneusement cuites avec du citron ou de l'oseille[13],[7],[6].

Elle est généralement consommée avec du pain plat ou du boulgour, et aurait un goût similaire à la bette à carde[6],[12].

Notes et références modifier

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 12 juillet 2020
  2. (en) Govaerts, Rafaël. et Royal Botanic Gardens, Kew., World checklist and bibliography of Araceae (and Acoraceae), Kew, Royal Botanic Gardens, , 560 p. (ISBN 978-1-84246-036-8 et 9781842460368, OCLC 50653947, BNF 39922609, lire en ligne)
  3. (en) « Wild flowes of Israel »,
  4. שמידע, אבי, 1945-, <>., מפה,‎ תשס"ה 2005 (ISBN 978-965-52-1017-0 et 9789655210170, OCLC 233485672, lire en ligne)
  5. Dudareva, N. A. (Natalʹi︠a︡ Arnolʹdovna) et Pichersky, Eran., Biology of floral scent, CRC/Taylor & Francis,‎ , 360 p. (ISBN 978-1-4200-0400-7, 9781420004007 et 9780849322839, OCLC 72438881, lire en ligne)
  6. a b c d e f g h et i (en) Yaniv Zohara et N. Dubai, Medicinal and aromatic plants of the Middle-East, Dordrecht, Springer, , 337 p. (ISBN 978-94-017-9276-9 et 9401792763, OCLC 890709907, BNF 44722968, lire en ligne)
  7. a et b Davidson, Alan, 1924-2003, et Vannithone, Soun,, The Oxford companion to food, , 921 p. (ISBN 978-0-19-967733-7 et 0199677336, OCLC 890807357, lire en ligne)
  8. Theophrastus, Enquiry into Plants (vol. 2), Loeb Classical Library series (lire en ligne [https://www.loebclassics.com/view/theophrastus-enquiry_plants/1916/pb_LCL070.3.xml%5D), Livre VII, Chapitre XII, Paragraphe 2, p. 125
  9. Nelson, Lewis, 1963-, Balick, Michael J., 1952-, Lampe, Kenneth F. et New York Botanical Garden., Handbook of poisonous and injurious plants, New York Botanical Garden, (ISBN 978-0-387-31268-2, 0387312684 et 9780387338170, OCLC 77537459, lire en ligne)
  10. (en) Saad, Bashar., Greco-Arab and Islamic herbal medicine : traditional system, ethics, safety, efficacy, and regulatory issues, Hoboken, N.J., Wiley, (ISBN 978-0-470-94436-3, 0470944366 et 9780470943892, OCLC 701311240, BNF 44649853, lire en ligne)
  11. (en) Mohammed S Ali-Shtayeh, Rana M Jamous, Jehan H Al-Shafie' et Wafa' A Elgharabah, « Traditional knowledge of wild edible plants used in Palestine (Northern West Bank): A comparative study », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, vol. 4, no 1,‎ , p. 13 (ISSN 1746-4269, PMID 18474107, PMCID PMC2396604, DOI 10.1186/1746-4269-4-13, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b « Slow Food Foundation »,
  13. Mohammed S. Ali-Shtayeh, Rana M. Jamous, Jehan H. Al-Shafie' et Wafa' A. Elgharabah, « Traditional knowledge of wild edible plants used in Palestine (Northern West Bank): a comparative study », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, vol. 4,‎ , p. 13 (ISSN 1746-4269, PMID 18474107, PMCID PMC2396604, DOI 10.1186/1746-4269-4-13, lire en ligne, consulté le )

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