Arnould II de Wezemaal

Arnould II de Wezemaal
Titre Maréchal du duché de Brabant
(1219-1260/65)
Autres titres Seigneur de Wezemaal
Prédécesseur Arnould de Wezemaal
Successeur Arnould III de Wezemaal
Biographie
Dynastie Wezemaal
Naissance c. 1205[N 1]
Décès c. 1260/65
Père Arnoul Ier de Wezemaal († c. 1216)
Mère Clémence de Montferrant
Conjoint Béatrice de Bréda († c. 1244)
Alix de Louvain († c. 1265)
Enfants (Du premier lit uniquement)
Arnoul III de Wezemaal
Godefroid, seigneur de Perk
...

Blason de Arnould II de Wezemaal

Arnoul(d) II de Wezemaal, de Wesemael(e) ((la): Arnulfus de Wesemale.)[N 2], originaire du Brabant, fut seigneur de Wezemaal et maréchal du duc de Brabant au XIIIe siècle.

Biographie modifier

Fils d'Arnould, « Miles, Milites »[N 3] de Wezemaal et de Clémence de Montferrant, le premier acte où il figure est une charte datant de 1226 dans laquelle il se qualifie de seigneur de Wezemaal[1],[2]. On situe sa majorité (14 ans) aux environs de l'année 1219, lorsqu'il fit don des terres sur lesquelles l'abbaye cistercienne de Val Virginal (Oplinter)[N 4] fut bâtie[3].

Il épouse en premières noces Béatrice de Breda[N 5], apparentée à la famille des ducs de Brabant qui lui apporte la seigneurie de Perck[4]. Il tenait également de son père des biens à Oolen et Westerloo (au nord de Wezemaal) qui furent l'objet de nombreux litiges avec l'abbaye de Tongerlo[N 6]. Son père ayant semble-il usurpé certains droits notamment à Oosterwijk, Wiekevorst ou encore Hezewijk.

Arnould II était également maréchal du duché de Brabant, ministérialité acquise grâce à son père. Arnould Ier ayant escorté le duc Godefroid III de Louvain pour se rendre en Terre Sainte en 1183 (peu avant la troisième croisade) et semblait tenir une place importante au sein de la cour ducale[5]. On ne sait pas exactement quand il obtint cette charge[N 7] mais en 1242, c'est un certain Gosuin de Wemmel qui la détenait[6].

Il s'attacha à développer ses droits seigneuriaux et à défendre ses intérêts vis-à-vis des abbayes pré-citées mais aussi avec les ducs de Brabant, notamment en 1237 au sujet des droits de haute justice et l'usage des fourches patibulaires à Wezemaal et Westerloo[7]. Ses relations avec les abbayes d'Averborde et de Parc-les-Dames (à Rotselaar[N 8]) furent bien meilleures comme en 1232 lorsqu'il cède l'église de Wezemaal et toutes ses dépendances à la première citée mais avec l'obligation que celle-ci choisisse des hommes de son domaine pour cultiver les terres[8].

De son premier mariage naquirent cinq enfants mâles légitimes :

On lui attribue également un sixième fils, Francon, que l'histoire a retenu comme le bâtard de Weezemaal qui a défendu le château de Namur en 1256.

Sa première femme est mentionnée pour la dernière fois en 1244 et il épouse Alix de Louvain en 1251 avec laquelle il n'eut pas d'enfants.

L'année précise de sa mort est inconnue. Il figure avec certitude en 1260 dans une charte, accompagné d'Alix et il est difficile d'identifier qui de son fils ou de lui a posé son sceau sur des actes datant de 1263/65[N 9].

Chevalier de l'ordre du Temple ? modifier

Quelques sources contradictoires pourraient laisser penser que le seigneur de Wezemaal qui devint templier et souverain maître d'hôtel des rois de France fut Arnould, deuxième du nom[21] et non Arnould III (son fils)[22].

L'historienne d'art Meredith P. Lillich indique que son second mariage avec Alix de Louvain date de 1251 et que ce serait lui qui après 1265, à la tête d'une révolte contre le duc Jean Ier de Brabant, aurait été excommunié. Réconcilié avec la cour ducale, son excommunication fut levée et il aurait rejoint les templiers vers 1268/70[23]. Outre son âge déjà avancé, sachant que celui qui fut templier est mort en 1291, cet auteur s'appuie sur une source qui mentionne son fils[24], déjà seigneur de Wezemaal en 1265[3] (avant cette révolte). Le templier Arnould de Wisemale est mentionné pour la première fois en 1271 dans la région des Pouilles[25] or Arnould III n'était plus seigneur de Wezemaal en 1270, son frère Godefroid lui ayant succédé[26].

Blason modifier

Il portait: De gueule à trois fleur de lys d'argent[27],[28].

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (nl) Eduard van Ermen, Die landelijke bezittingen van de Heren van Wezemaal in de middeleeuwen : Tot de dood van jan I (1166-1417), vol. 1, Louvain, Centre Belge d'Histoire Rurale, (présentation en ligne).
  • (nl) Eduard van Ermen, « De familie van Wezemaal (ca. 1166 - 1464) », dans De Adel in het hertogdom Brabant, F. Van Hemelrijck, , 209 p. (présentation en ligne), p. 45-73.
  • M.J. Tits-Dieuaide, « Un exemple de passage de la ministérialité à la noblesse : la famille de Wesemael (1166-1250) », Revue belge de philologie et d'histoire,‎ , p. 335-355 (lire en ligne).

Notes modifier

  1. Arnould II déclare en 1246 être à l'origine de la donation ayant permis la fondation de l'abbaye de Val Virginal (Oplinter). Cette fondation remontant à 1219, il était forcement majeur (majorité à 14 ans) et son père est mort au plus tard en 1216. cf. Tits-Dieuaide 1958, p. 337 (note 1).
  2. On trouve également les graphies suivantes dans certains ouvrages : Wisemale et Visemale dans la plupart des ouvrages en français du XVIIIe siècle.
  3. mot latin qui signifie soldat, qui a le droit de porter des armes, cf. Felix Gaffiot, Dictionnaire Latin : Français, Hachette, (lire en ligne), p. 975.
  4. Abbaye de Val-des-Vierges, dite également de Magdendael. Ne pas confondre avec l'abbaye de Maagdendale à Audenarde en Flandre-Orientale.
  5. Fille de Godefroid, seigneur de Bréda et de Berg-op-Zoom.
  6. Également avec l'abbaye de Nivelles concernant des biens à Gooik et à Wambeek en 1229 et en 1241, cf. Tits-Dieuaide 1958, p. 348 (note 5).
  7. Qui consistait à fournir et commander l'armée du duc de Brabant.
  8. Les historiens se sont souvent opposés sur la localisation de cette abbaye, à savoir Wezemaal ou Rotselaar. cf. A. Despy et G. Despy, « Un problème d'histoire cistercienne : Les débuts de l'abbaye de Parc-Les-Dames », dans Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 54, (lire en ligne), p. 1242-1254.
  9. Plutôt le fils en 1265 car on trouve dans cet acte son frère Godefroid. Sceau apposé à une lettre de Godefroid, seigneur de Perck confirmant des droits accordés à l'abbaye Saint-Michel d'Anvers. cf. Cartulaire de cette abbaye. On trouve également un sceau appendu à un acte de 1263 (accord entre Robert V d'Auvergne et Arnould au sujet du Boulonnais. cf. Louis Douët d'Arcq, Collection de sceaux, vol. III, Plon, (lire en ligne), p. 74 (no 8649).
  10. D'après l'ouvrage de Eduard Van Ermen, publication la plus récente à ce sujet. cf. Ermen 1982, p. 119-142. Complété par les publications d'Alphonse Wauters.
  11. Toponyme non identifié. On trouve également la graphie Quaetbecke. Certains auteurs pensent qu'il s'agit de Quabeek aux pays-Bas, d'autres situent le lieu à l'Écluse dans le Brabant wallon. cf. La Belgique ancienne et moderne : Arrondissement de Louvain. Ville de Tirlemont, (présentation en ligne), p. 109. Cette seigneurie existait toujours en 1628 comme Alleu donné à Philippe de Mérode, marquis de Westerloo. cf. Louis Galesloot, Inventaire des archives de la cour féodale de Brabant, Hayez, (lire en ligne), p. 194, 335.
  12. Voir Eugène Gens, « Le bâtard de Wezemael (2e partie) », dans Revue de Bruxelles, vol. 2, (lire en ligne), p. 97 qui le donne pour fils de Mahaud de Rivière. Roman historique contenant quelques incohérences chronologiques mais ce Francon de Wezemaal, qualifié de bâtard est connu notamment pour avoir défendu le château de Namur en 1256 et pour avoir été inhumé dans l'abbaye cistercienne d'Oplinter en 1296. cf. Jean-Baptiste de Vaddère, Traité de l'origine des ducs et du duché De Brabant, et de ses charges palatines héréditaires, t. 2, Ermens, (lire en ligne), p. 502-504.
  13. Lors de la bataille de Courtrai, cf. chanoine Sylv. Balau et Émile Fairon, Chroniques liégeoises, Bruxelles, Maurice Lamertin, (lire en ligne), p. 59-60.
  14. Cet Arnould, fils d'Arnould IV est rarement mentionné dans les généalogies. Il apparaît pourtant en 1306 aux côtés de son oncle Gérard (nl), seigneur de Berg op Zoom dans une charte de Jean II de Brabant[14] et avec le fils et héritier de Gérard en 1311[15] et 1312[16]. Encore en 1315.
  15. Il eut parait-il de nombreux bâtards dont Olivier, « bâtard de Wezemaal », seigneur de Rummen et de Pas-Saint-Martin en Hesbaye (près de Horion-Hozémont († 1487). cf. Bulletin liégois 1886, p. 246.

Références modifier

  1. Tits-Dieuaide 1958, p. 353.
  2. Cartulaire de l'hôpital Saint-Jean à Bruxelles, charte no 27, publié par Bonenfant en 1953, p. 46-47.
  3. a et b Tits-Dieuaide 1958, p. 337 (note 1).
  4. Tits-Dieuaide 1958, p. 345 (note 3).
  5. Tits-Dieuaide 1958, p. 342-343.
  6. Alphonse Wauters, Le duc Jean Ier et le Brabant sous le règne de ce prince, (1267-1294), Hayez, , 464 p. (lire en ligne), p. 312.
  7. Tits-Dieuaide 1958, p. 351.
  8. Tits-Dieuaide 1958, p. 349-350.
  9. Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 80 (partie 3 à 4), Fondation universitaire, (présentation en ligne), p. 1135.
  10. Cartulaire de l'abbaye Notre-Dame d'Averborde (1201-1400), Charte no 25.
  11. Herckenrode, Complément au Nobiliaire des Pays-Bas et du Comté de Bourgogne, Gyselynck, (lire en ligne), p. 58.
  12. Francois Louis Ganshof, Étude sur les ministériales en Flandre et en Lotharingie, , 456 p. (présentation en ligne), p. 94.
  13. Jean-Baptiste de Vaddère, Traité de l'origine des ducs et du duché De Brabant, et de ses charges palatines héréditaires, t. 2, Ermens, (lire en ligne), p. 505-506.
  14. (la) Aubert Le Mire, Notitia ecclesiarum Belgii, , 708 p. (lire en ligne), p. 672.
  15. A. Verkooren, Inventaire des chartes et cartulaires des duchés de Brabant et de Limbourg et des pays Outre Meuse. Première partie. Chartes originales et vidimées., vol. 1, (présentation en ligne), p. 231
  16. (la) Aubert Le Mire, Codex donationum piarum Ecclesiarum Belgicarum, t. 1, (lire en ligne), p. 128.
  17. Institut archéologique liégeois, Bulletin de l'institut archéologique Liégois, vol. 19, (présentation en ligne), p. 240, 248.
  18. a b et c Alphonse Wauters, Histoire des environs de Bruxelles, Wanderauwera, (lire en ligne), p. 638.
  19. Bulletin liégois 1886, p. 267.
  20. Mathias-Joseph Wolters, Notice historique sur la commune de Rummen et sur les anciens fiefs de Grasen, Wilre, Bindervelt et Weyer, en Hesbaye, Hebbelynck, , 412 p. (lire en ligne), p. 127.
  21. (en) Meredith P. Lillich, Rainbow Like an Emerald : Stained Glass in Lorraine in the Thirteenth and Early Fourteenth Centuries, Penn State Press, , 161 p. (lire en ligne), p. 114-117.
  22. Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 80 (partie 3 à 4), Fondation universitaire, (présentation en ligne), p. 1138.
  23. Lillich 1991, p. 116-117 (note 6).
  24. Wauters 1853, p. 250-251, Lire en ligne.
  25. Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1), p. 334.
  26. Wauters 1853, p. 251.
  27. Lillich 1991, p. 114.
  28. Sceau d'Arnoul, traité de Vitoria, 7 novembre 1276, cf. Louis Douët d'Arcq, Collection de sceaux, vol. 3, (lire en ligne), p. 243 (no 9875).