Antonio Salamanca

marchand, éditeur de livres et d'estampes et graveur espagnol actif à Rome
Antonio Salamanca
Portrait à la craie noire d'Antonio Salamanca, par Sebastiano del Piombo (c. 1519).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marco Antonio MartínezVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
, vers ou - ou Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partenaires
Jacques Giunta (d) (), Antonio Blado (), Benedetto Giunti (d) (), Giovanni Della Gatta (d) (), Valerio Dorico (), Antoine Lafréry (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata

Antonio Salamanca (1478, Salamanque1562, Rome) est un marchand et éditeur de livres et d'estampes ainsi que cartographe et graveur italien d'origine espagnole.

Biographie modifier

Antonio Salamanca est né Marco Antonio Martínez dans une famille de nobles à Salamanque, en Espagne (d'où son pseudonyme), vers le [a],[5].

Il est arrivé de Salamanque à Rome en 1505[3],[b]. Actif comme éditeur et vendeur de livres et d'estampes de 1517 à sa mort dans la ville, il occupe aussi des fonctions de banquier et organise dans sa boutique de Campo de' Fiori des réunions savantes d'antiquaires[3],[6].

Une grande partie des estampes qu'il a publiées sont des antiquités romaines ; à partir de 1538, on connaît notamment des estampes du Colisée gravé par Girolamo Fagiuoli de Bologne d'après Domenico Giuntalodi (it)[7],[3].

En 1532, il publie sa première collection de gravures avec des estampes de sujets mythologiques, dont des œuvres d'après Raphaël[8]. Comme graveur, on connaît de lui une Pietà d'après Michel-Ange[9], un portrait d'après Bandinelli et la Création des animaux d'après Raphaël, ces œuvres étant toutes datées d'entre 1545 et 1548[10].

À partir de 1553, Salamanca s'associe avec le graveur, cartographe et éditeur français Antoine Lafréry, lui aussi installé à Campo de' Fiori, avec lequel il publie notamment un livre de Juan Valverde de Amusco (en) illustré par Nicolas Béatrizet. Sa coopération avec Lafréry dure jusqu'à sa mort, pendant près d'une décennie, et produit des cartes gravées, des gravures et des vues de villes, ainsi que des brochures d'information (avvisi (en)) sur les événements importants de son époque[3],[6],[8].

Admis membre des Virtuosi al Pantheon à l'âge de 68 ans, Salamanca obtient la citoyenneté romaine en 1560, déclarant y avoir vécu pendant 55 ans et possédant plusieurs propriétés ; cette citoyenneté s'applique aussi à ses descendants[11].

Antonio Salamanca meurt à Rome le [5]. Il n'est pas enterré dans l'un des deux cimetières espagnols de la ville, mais à l'église San Lorenzo in Damaso[11].

Tandis que le partenariat avec Lafréry avait continué un temps avec son fils Francesco, celui-ci le dissout en 1563 et sa part des actions est rachetée par l'ancien partenaire[3],[6].

Activités d'édition d'Antonio Salamanca modifier

Comme éditeur, Salamanca a un rôle primordial dans la diffusion des œuvres littéraires espagnoles en Italie, qu'il publie en espagnol.

Principaux ouvrages publiés :

 
Farnese Palace, gravure de Francesco Villamena qui fait partie du Speculum Romanae Magnificentiae. Édition de 1573 conservée au Metropolitan Museum of Art.

Son activité éditoriale est cependant principalement orientée vers la publication d'estampe et de livres illustrés, parfois en collaboration avec d'autres éditeurs et libraires, comme c'est le cas de la publication de l'Historia De la composicion del cuerpo humano, escrita por Ioan de Valverde de Hamusco (« Histoire de la composition du corps humain » de Juan Valverde de Amusco), richement illustrée de gravures de Nicolas Béatrizet et pour laquelle il est associé à l'éditeur français Antoine Lafréry. Avec lui, il participe à l'élaboration et la publication de l’Atlas de Lafréry (qui sera publié en 1564) en En 1532, lorsqu'il peut mettre la main sur les dessins et les plaques de cuivre qui avaient appartenu à Marcantonio Raimondi, dont de nombreux dessins de Raphaël, il publié la première de ses collections d'estampes, composée de 32 gravures sur cuivre à sujet mythologique. De l'association avec Lafréry ont été publiées de nombreuses vues gravées de Rome, des découvertes archéologiques qui y avaient lieu à la même époque, ainsi que de cartes et de vues topographiques, dont beaucoup ont été recueillies plus tard dans le Speculum Romanae Magnificentiae (1540)[13],[14].

Iconographie modifier

Un portrait à la craie noire de Sebastiano del Piombo se trouve au British Museum[3].

Conservation modifier

Les estampes ou les ouvrages de ou édités par Antonio Salamanca sont conservés dans de nombreuses institutions, parmi lesquelles :

Notes et références modifier

Notes
  1. La date de naissance de Antonio Salamanca fait débat. Selon Paolo Bellini (1975), repris par la Bibliothèque nationale d'Espagne, il serait né à Milan, en Italie, vers 1500[1],[2]. Cependant, le British Museum et la Bibliothèque nationale de France s'accordent eux sur une naissance à Salamanque, en Espagne, en 1478[3],[4]. En l'an 2000 Valeria Pagani estime dans le Print Quarterly qu'il serait né le 4 avril de cette année, sur la base de l'inscription lapidaire, commandée par son fils Francisco, après la mort d'Antonio le , « 84 ans, 3 mois et 7 jours » après la date de sa naissance[5].
  2. Pagani explique que Salamanca demande la citoyenneté romaine dans un document accepté le dans lequel il fait état de 55 ans de résidence dans la ville[5].
Références
  1. (en) Paolo Bellini, Print collector, 1975, no 13, p. 34.
  2. (es) « Notice d'Antonio Salamanca », sur Bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le ).
  3. a b c d e f et g (en) « Notice d'Antonio Salamanca », sur British Museum (consulté le ).
  4. « Notice d'Antonio Salamanca », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  5. a b c et d Pagani 2000, p. 148.
  6. a b et c Pagani 2000, p. 150.
  7. Sylvie Deswarte-Rosa, « Les gravures de monuments antiques d'Antonio Salamanca à l'origine du Speculum romanae magnificentiae »; dans Annali di architettura, 1989, v. 1 (notice en ligne), p. 50-51.
  8. a et b (el) Το Ιόνιο πέλαγος, Χαρτογραφία και ιστορία 16ος - 18ος αιώνας [« La mer Ionienne. Cartographie et histoire des XVIIe et XVIIIe siècles »], Athènes, Archives de la Cartographie des régions grecques, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce,‎ (ISBN 978 960 250 381 2), p. 239.
  9. (es) « Voir la Pietà d'après Michel-Ange », sur bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le ).
  10. (en) « Antonio Salamanca », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit  , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  11. a et b Pagani 2000, p. 153.
  12. (en) « Notice de l'ouvrage Historia De la composicion del cuerpo humano... », sur Royal Academy (consulté le ).
  13. (en) « Estampes du Speculum Romanae Magnificentiae auxquelles a collaboré Salamanca », sur le site consacré au Speculum Romanae Magnificentiae de la bibliothèque de l'université de Chicago (consulté le ).
  14. Voir l'édition de 1573 du Speculum Romanae Magnificentiae (conservée au Metropolitan Museum of Art) dans Wikimedia Commons.
  15. (es) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le ).
  16. Voir les œuvres d'Antonio Salamanca conservées au Rijksmuseum Amsterdam sur Wikimedia Commons.
  17. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Rijksmuseum Amsterdam (consulté le ).
  18. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Metropolitan Museum of Art (consulté le ).
  19. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Musée national de Varsovie (consulté le ).
  20. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Royal Academy (consulté le ).
  21. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Wellcome Library (consulté le ).
  22. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur Cooper–Hewitt, Smithsonian Design Museum (consulté le ).
  23. (en) « Œuvres d'Antonio Salamanca », sur National Gallery of Art (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) M. Bury, The Print in Italy 1550-1625, British Museum, Londres, 2001, p. 232.
  • Sylvie Deswarte-Rosa, « Les gravures de monuments antiques d'Antonio Salamanca à l'origine du Speculum romanae magnificentiae »; dans Annali di architettura, 1989, v. 1 (notice en ligne), p. 47-62.
  • (es) José Luis Gonzalo Sánchez-Molero, « Antonio de Salamanca y los libros españoles en la Roma del siglo XVI », dans Roma y España. Un crisol de la cultura europea en la edad moderna (Actes du Congrès international célébré à l'Académie Royale espagnole de Rome du 8 au 12 mai 2007), vol. I, Madrid, Sociedad Estatal para la acción cultural exterior, 2007 (ISBN 978-84-96933-07-1), p. 335-365.
  • (en) Valeria Pagani, « Documents on Antonio Salamanca », Print Quarterly, vol. XVII, no 2,‎ , p. 148-155 (JSTOR 41826164).  
  • (en) C. L. E. Whitcombe, Print Publishing in sixteenth-century Rome, Turnhout, 2008, p. 67-105.

Liens externes modifier

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