Antoine Le Moiturier

sculpteur français né en Avignon vers 1425
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Antoine Le Moiturier
Naissance
Décès
Activité
Maître
Lieux de travail
Parentèle
Œuvres principales

Antoine Le Moiturier né à Avignon en 1425 et mort à Paris après 1497 est un sculpteur français.

Biographie modifier

 
Tombeau de Jean Sans Peur, musée des Beaux-Arts de Dijon.

Neveu et élève de Jacques Morel, Antoine Le Moiturier se forme auprès de lui dans son atelier à Avignon entre 1441 et 1445. Il est mentionné dans cette ville, de façon intermittente, entre 1449 et 1463.

Il a travaillé sur le tombeau de Charles Ier, duc de Bourbon à Souvigny, que réalise Jacques Morel.

Retable destiné au maître-autel de l’église Saint-Pierre à Avignon modifier

En 1461, Le Moiturier s'installe rue de la Peyrolerie après avoir été embauché par le chanoine Jacques Oboli pour réaliser le retable du maître-autel de l'église de Saint-Pierre à Avignon. Deux marchés passés en 1461 et 1463 ont permis de lui attribuer cette œuvre avec certitude. Ce fut sa plus grande œuvre mais, détruite en 1659, il n'en reste que deux anges conservés au musée du Petit Palais d'Avignon qui permettent d'identifier son style[2].

Il est revenu à Avignon en 1478, où il loue une petite maison dont il est propriétaire en conservant une chambre et une pièce pour son usage personnel « pour travailler à son art, quand il serait dans cette cité[3] ».

Abbaye de Saint-Antoine-l'Abbaye modifier

Le Moiturier travaille à l'abbatiale de Saint-Antoine-l'Abbaye entre 1461 et 1463. Certains historiens d'art lui ont attribué la réalisation des sculptures du portail occidental dont il ne reste plus que celles des voussures. Cette attribution est contestée par d'autres qui pensent plutôt à des retables dans les chapelles latérales qui ont tous été détruits pendant les guerres de religion.

Ouvrages en Bourgogne modifier

 
Mise au tombeau, 1490, Semur-en-Auxois, collégiale Notre-Dame.

En 1462, Agnès de Bourgogne le recommande à son frère, Philippe le Bon, en 1462, comme « l'un des notables et expert bon ouvrier pour besoigner en la perfection ». C'est probablement à cette époque que les consoles et les statues commandées par l'abbé de Cluny Jean de Bourbon pour sa chapelle privée greffée sur l'abbatiale. Les statues ont été détruites par les protestants. Le style des consoles subsistantes les a fait attribuer à Antoine Le Moiturier.

Il s'installe à Dijon en 1466, où il réside jusqu'en 1494. Le déchiffrement du rôle des impôts de Dijon permet de savoir qu'il y est présent de à la fin de 1475, puis de à . Il termine le tombeau de Jean Sans Peur entre 1466 et 1469. Dans cette œuvre commencée par Jean de la Huerta, il a réalisé les têtes et les mains des gisants, ainsi que les deux lions.

Comme le laisse supposer une lettre écrite en 1477 au chapitre de la collégiale de Beaune au sujet du jubé, il y a une forte probabilité qu'il ait participé à des travaux dans la cathédrale d'Autun entre 1470 et 1475.

En 1477 et 1478, il est le maître d'œuvre du jubé de la collégiale Notre-Dame de Beaune, aujourd'hui disparue. Il est présent à Avignon en 1478.

Il réalise en 1490, avec son atelier, la mise au tombeau se trouvant aujourd'hui à la collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois.

Il est mentionné à Paris en 1497 où il termine sa carrière « povre homme non marié ».

Œuvres répertoriées modifier

 
Ange portant les instruments de la passion et Ange soufflant de la trompette, Avignon, musée du Petit Palais.

Notes et références modifier

  1. Dictionnaire des Arts sur le site www.louvre.fr.
  2. Brève notice biographique sur le site de la mairie d'Avignon.
  3. Joseph Girard, Évocation du Vieil Avignon, Paris, Les éditions de Minuit, 1958, p. 270-271.
  4. « Ange soufflant de la trompette », notice no 000SC004603, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  5. « Ange portant les instruments de la passion », notice no 000SC004604, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  6. Bernard Lauvergeon, Trésors cachés des églises de la Nièvre, La Camosine, 1990, p. 63, notice no 44.
  7. Musée du Louvre : Antoine Le Moiturier.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Pierre Henri Requin, Jacques Morel et son neveu Antoine Le Moiturier, Paris, imprimerie de E. Plon, Nourrit et Cie, 1890.
  • Pierre Henri Requin, Antoine Le Moiturier, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction publique, 1890, 14e session, p. 96-107 (lire en ligne).
  • Henri Chabeuf, « Jean de la Huerta, Antoine Le Moiturier et le tombeau de Jean sans Peur », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. 1890-1891, 4e série, t. II,‎ , p. 137-271 (lire en ligne)
  • Pierre Quarré, Antoine Le Moiturier, le dernier des grands imagiers des ducs de Bourgogne, Musée de Dijon, 1973.
  • Pierre Quarré, « Tombeau du chanoine Oboli et les anges du retable de Saint-Pierre d'Avignon », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1974.
  • Richesses d'art en Morvan… , IGMRAF, no 90-91, 1983. — Catalogue d'exposition.
  • Jacques Baudoin, Les grands imagiers d'Occident, Volume 1, Nonette, Éditions Créer, 1983, p. 213-218 (ISBN 978-2-902894154) (extraits en ligne).
  • Élisabeth Réveillon, « Côte d'Or. Un nouveau jalon pour la carrière d'Antoine Le Moiturier en Bourgogne : le jubé de Notre-Dame de Beaune », Bulletin munumental, année 2002, no 160-3, p. 299-304 (en ligne).
  • Véronique Boucherat, « Nouveaux éclairages sur le style et l'œuvre d'Antoine Le Moiturier », dans Brigitte Maurice-Chabard, Sophie Jugie et Jacques Paviot, Miroir du Prince : L'âge d'or du mécénat à Autun (1425-1510), Snoeck / Musée Rolin / Musée Denon, , 256 p. (ISBN 9789461616135), p. 252-267.
    Catalogue de l'exposition des Musée Rolin, Autun et Musée Denon, Chalon-sur-Saône du 5 mai au 19 septembre 2021.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier